C’est un hommage bien tardif que nous voulons rendre ici à une camarade de recherche bien aimée qui est décédée il y a déjà de nombreux mois. Michèle Aquaron nous a quitté à l’âge de 78 ans, jusqu’au bout elle fut cette jolie dame lumineuse, drôle, qui nous étonnait par son érudition, sa malice et son enthousiasme.
Pour certains dont je fais partie, plus le temps passe et plus nous réalisons l ‘influence qu’elle a exercée, et plus elle nous manque.
Il y a encore quelques années, son site internet sur l ‘homme sauvage était en activité. La partie émergée d’un iceberg, car son travail méthodique de recherche anthropologique sur le corps humain, a d’abord été reconnu par le monde académique. Performance remarquable pour quelqu’un dont ce n ‘était pas la vocation initiale.
Michèle Aquaron fut avant tout une soignante, une infirmière spécialisée ( instrumentiste) en chirurgie pédiatrique exerçant à l ‘hôpital de La Timone à Marseille. De toute l’ Europe, des nouveaux nés malformés sont envoyés dans cet établissement pour être opérés en urgence. Sa vie professionnelle l’a confrontée à des humains aux corps étranges, impossibles. Parvenue à l’âge de la retraite elle décida d’entamer des études d’anthropologie biologique pour mieux comprendre le phénomène de la diversité humaine. Au cours de ces recherches elle s’est arrêtée sur la figure de l ‘homme sauvage, mais son expertise allait bien au delà. Elle organisa plusieurs colloques intitulés : « Plantes qui guérissent, plantes qui nourrissent », « L’homme et l’eau en milieu montagnard », « Le corps en milieu alpin ».
Elle organisa aussi l ‘université d’été de la Faculté de médecine de Marseille, à travers un colloque d’anthropologie sur les populations alpines ( ici ). Michel Aquaron collaborait également avec l ‘excellent site internet hominidés.com, elle était considérée comme une experte d’Otzi, l ‘homme des glaces. ( articles ici et ici).
Et donc, au milieu ce parcours intellectuel et savant, Michèle Aquaron fixa son regard intrigué sur l ‘homme sauvage. Elle devint rapidement un membre éminent de cette petite communauté de » chasseurs de monstres », effectuant même un voyage sur les traces de bigfoot aux USA.
Sa générosité et sa bienveillance m’avaient convaincu à l ‘époque de plonger dans le grand bain de l’étude des hommes sauvages. Elle était un lien vibrant entre le monde scientifique et les passionnés. Ouverture d’esprit mais rationalisme, c’est sa voie que nous tentons de suivre avec Strange Reality.
Voici quelques-unes des superbes illustrations qu’elle avait rassemblées. Merci Michèle.
