Hommes sauvages d’Italie

Uomo selvadego de Sacco Val Girola

Chers lecteurs, nous partons vers ce beau pays qu’est l’ Italie, car le moment est enfin venu de s’intéresser à l’homme sauvage local, l’uomo selvatico- uomo selvaggio. Fidèle à notre démarche, nous réunirons d’abord des éléments de l’immense folklore qui lui est consacré, puis des témoignages contemporains.

Plusieurs caractéristiques distinguent l’homme sauvage italien, tout d’abord le nombre vertigineux de récits, de motifs folkloriques, de références classiques et populaires, de représentations peintes, sculptées. Il s’en dégage bien plus que des histoires de monstres, le sentiment assez émouvant d’être face à une « humanité sauvage », justement surnommée Homus Selvaticus. Et il y a son rôle d’enseignant, car on lui attribue la transmission de techniques agro-pastorales indispensables à la survie des populations en montagne.

un wodewose transalpin

L’Homme sauvage italien est un archétype de l ‘homme sauvage médiéval européen, décrit dans l ‘ouvrage de référence Wild men in the middle ages (1953) de Richard Bernheimer. Nous avions déjà évoqué cette figure omniprésente dans la littérature, l ‘art et l ‘artisanat, à l’occasion de cet entretien avec une éminente historienne spécialiste. Pour résumer, l’homme sauvage européen, à son âge d’or vers le 15ème siècle, représente une race de sous-humains primitifs couverts de poils, et d’une chevelure hirsute, d’une force immense et vivant dans les forêts. Les mâles étaient généralement représentés brandissant une branche, voire un arbre entier, en guise de massue, et parfois couronnés et ceinturés de feuilles. Nous parlons bien ici de créatures mythiques, considérés comme entièrement imaginaires, car leur existence réelle n ‘est pas envisagée par les historiens.

Jean Bourdichon (1456-1520) , Les quatre états de la société : l’homme sauvage ou l’état de natur

En préambule, il faut présenter nos sources, tout d’abord le principal expert de l ‘homme sauvage italien. Massimo Centini est anthropologue, spécialiste des traditions populaires et des thèmes liés à la spiritualité au Centre d’études des traditions populaires de l’Association piémontaise du Turin. Il est l ‘auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs sont consacrés à l ‘homme sauvage italien. (Et des articles sources ici, ici, ici, et ici.)

Un autre auteur de référence, l ‘écrivain fortéen expert en créatures fantastiques du folklore italien, Umberto Cordier, à travers un de ses livres, paru en 1986 : Guide des dragons et des montres en Italie. Umberto Cordier à émis l’hypothèse que tous ces récits pourraient être basés sur un être réel : « La masse de légendes est si remarquable qu’elle fait penser à l’existence réelle de quelque hominidé sauvage dans des temps reculés : l’urbanisation intense de l’Europe, plus précoce que dans d’autres endroits du monde, a dû réduire progressivement l’espace vital de ces êtres jusqu’à provoquer leur extinction ».

Bien entendu, les chercheurs académiques privilégient une autre hypothèse pour expliquer cette  » masse de légendes » : l’imitation. Pour Rossana Sacchi de l ‘université de Milan : « on peut se demander s’il s’agit de récits qui étaient réellement répandus dans la région ou s’il s’agit seulement d’une renaissance générique du folklore alpin emprunté à d’autres régions. »

Le territoire de l’ homme sauvage c’est avant tout le nord de l ‘Italie, l ‘arc alpin, mais aussi, la les Apennins, la chaîne de montagne qui traverse toute la péninsule de bas en haut, jusqu’en Sicile.

L’homme sauvage est très présent dans l’ensemble du Trentin Haut-Adige. Dans l ‘arc alpin, il prend différents noms : Om Pelos dans les Trentin, Omo Salvadego en Valtellina, Ommo Sarvadzo dans le Val d’Aoste, Om Salvadegh dans le Val Pusteria, Urciat dans la région de Biella…

L’historien Florent Pouvreau, a localisé dans cet article les lieux où se trouvent des représentations de l ‘homme sauvage.

Par exemple, le Duomo, la cathédrale de Milan, comporte plusieurs hommes sauvages sculptés sur sa façade. ( source )

Un sage

L’homme sauvage était considéré comme un véritable « héros culturel », comme celui qui est capable d’apporter des inventions aux populations alpines, venant paradoxalement les « civiliser », lui, qui vit dans les bois. Symbole de la nature, mais également porteur de culture, l’homme sauvage italien est double.

C’est un maître de l’art de la fabrication du fromage et il enseigne aux hommes à fabriquer du beurre et du fromage. Son enseignement s’achève avant qu’un dernier secret du métier ne soit révélé, généralement celui de l’extraction de la cire du lactosérum.

Les habitants de Belvedere étaient plutôt farceurs, on raconte qu’un jour ils invitèrent l’Homme Sauvage à mettre sa langue dans la fente d’un grand tronc, faisant ensuite tomber le tronc sur la langue et emprisonnant l’Homme Sauvage, qui en échange de sa libération apprendrait aux habitants de Belvedere à faire du fromage avec du lait de brebis, à couper du bois avec des haches en pierre puis avec des haches en métal.

Corchia

La légende de l’homme sauvage du mont Corchia

Un jour, l’Homme Sauvage sortit de sa grotte profonde et sombre sur le mont Corchia et s’approcha du village des bergers. Il s’est caché et les a observés pendant des heures pendant qu’ils trayaient les vaches.

Voyant qu’une grande partie du lait était gaspillée, il sortit pour apprendre aux bergers à en faire du beurre mou.

Les hommes et les femmes étaient heureux de cette découverte nouvelle et inattendue.

Ils ont remercié le géant et lui ont demandé de rester déjeuner avec eux.

L’Homme Sauvage a essayé de refuser l’offre, mais les bergers ont réussi à le retenir dans l’espoir d’apprendre d’autres secrets.

Dès qu’il eut terminé son déjeuner, le bon géant, bien repu, crut bon d’honorer ses invités d’une autre précieuse leçon : comment obtenir du fromage à partir du lait.

Les bergers, plus heureux que jamais du nouveau cadeau, ne voulaient pas le laisser partir. Ils ont gavé le géant de nourriture et de boisson jusqu’à ce qu’il éclate.

L’estomac débordé, l’Homme Sauvage lui fit promettre qu’en échange d’un nouveau secret, il obtiendrait enfin le droit de retourner dans sa grotte bien-aimée.

Les bergers acceptèrent à contrecœur et le géant leur apprit alors à faire de la ricotta à partir de lait.

L’homme sauvage venait de quitter le village quand, en riant, il se tourna vers les bergers : « Vous êtes tous vraiment stupides ! Si j’étais resté plus longtemps, je vous aurais appris à nous soutirer de l’huile, à nous aussi. »

Hommes et femmes tentèrent de le poursuivre, mais le géant, en quatre bonds, trouva le chemin de la sortie de la forêt.

Par peur de nouvelles attaques, l’Homme Sauvage n’a jamais quitté sa grotte du Mont Corchia. Depuis ce jour, personne ne l’a plus revu.

Le repaire de l’homme sauvage est une grotte (gouffre) dans les Alpes Apuanes, juste au-dessus de Vidiciatico . La légende raconte qu’un homme sauvage vivait là et qu’il enseignait aux habitants de la région comment faire du beurre, du fromage et de la ricotta. La grotte a ensuite servit de refuge aux bergers et aux voyageurs qui ont laissé des inscriptions et des dates sur les murs à partir du XVIIe siècle. ( localisation)

La réponse donnée par l’homme sauvage de la vallée de Fersina n’est pas différente : « si vous m’aviez demandé autre chose, je vous en aurais dit davantage » .

Val d’Aoste


En Val d’Aoste, l’uomo Sarvadzo, après avoir enseigné comment produire les différents types de fromage, voulut expliquer comment rendre utile le petit-lait en utilisant une fleur, la nigritella. Aux Hommes cette opération parut absurde et, faisant preuve de peu de gratitude et de peu de raffinement, ils se moquèrent de l’homme sauvage qui se mit en colère, s’en alla et ne révéla jamais le secret qu’il s’apprêtait à révéler.


Dans la région de Biella, ce qui a chassé l’homme sauvage, et avec lui ses précieux enseignements, c’est une farce que lui ont faite des jeunes qui ont rendu bouillante la pierre sur laquelle il était habituellement assis ou, selon une autre version, y ont placé une clé rougeoyante.

Cela aurait pu être pire pour lui. À Vinca (Massa), on raconte qu’après avoir appris à faire de la ricotta et du beurre, l’homme sauvage fut même tué.

L’homme sauvage est également considéré comme habile à garder le bétail.
Valsugana « possède un grand troupeau de chèvres avec une laine abondante » . Dans certaines histoires, il enseigne également d’autres connaissances utiles, comme la façon de soigner le bétail, de reconnaître les herbes médicinales, de travailler le fer.

Le gardien de taureaux, détail d’un cycle de fresques illustrant la légende d’Yvain (xiiie siècle), Castel Rodengo, Tyrol du Sud (Italie).

Il s’agit d’ activités typiques de l’Homme au début de son histoire, quand de chasseur nomade il devint éleveur sédentaire et l’on pense que les hommes ont eu besoin de créer un être mythique pour « officialiser » diverses découvertes dans le domaine culturel.

Fabrication du fromage au 15ème siècle.Le fromage serait apparu à l ‘origine dans le croissant fertile il y a 8000 ans, des traces de fabrication datant de 3000 ans y ont été retrouvées. Selon les historiens, l’invention du fromage serait due au hasard, par l ‘observation de lait caillé dans la panse d’un veau.


Quand il y avait du vent, l’homme de Sarvadzo, originaire de la Vallée d’Aoste, « se cachait et personne ne savait où il était allé se cacher ». Même dans les vallées piémontaises où Massimo Centini a recueilli les témoignages des habitants locaux, l’homme sauvage craint le vent et il en est de même en Toscane.

À Coreglia (Lucques), on dit que l’homme sauvage rit quand le temps est mauvais parce qu’il sait que le temps s’éclaircira plus tard et vice versa il pleure quand il fait beau parce que le mauvais temps viendra plus tard.

Le poète Matteo Maria Boiardo (1440-1494), dans Orlando innamorato  écrit d’ailleurs à propos de l’homme sauvage :

Et on dit qu’il a une telle nature,
Qu’il pleure toujours, quand le ciel est clair,
Parce qu’il a peur du mauvais temps à ce moment-là,
Et que la chaleur du soleil va diminuer en lui ;
Mais quand la pluie et le vent frappent le ciel,
alors soyez heureux, car le beau temps vous attend.

Sauvage mais pas trop

Dans la majorité des légendes, l’homme sauvage est un être paisible. En fait, c’est parfois lui dont on se moque ou dont on fait des blagues idiotes, mais il réagit simplement en s’éloignant et en ne réapparaissant plus jamais. C’est généralement un personnage très sérieux, mais dans certaines histoires, il peut être plus joyeux.


Le gigiat du Val Masino, par exemple, joue de la flûte, rit, crie et danse.
Le Massaruò de Cadore aime jouer du subiotto (instrument à vent) pour faire danser les jeunes et « est d’humeur joyeuse, sociable, joue des tours coquins aux gens » .


Mais même lorsqu’il se met en tête de causer des ennuis, le sauvage apparaît plutôt plaisant, et peut-être même un peu stupide, plutôt que méchant.


Selon un ancien de Val Grana (Cuneo), le sarvanot, même s’il « n’était pas méchant, faisait des farces, surtout aux femmes ». Il jetait par exemple les vêtements suspendus sur la corde à linge ou remplaçait le sel par du sucre. Ou bien s’introduit dans les étables pour jouer avec les chaînes des vaches.


Même les salvanelli, ou sanguinelli, du haut plateau des Sette Comuni aimaient jouer avec les chaînes des vaches et prenaient plaisir à cacher des objets et à effrayer les amoureux. Une autre de leurs farces consistait à égarer les voyageurs (mais ils pouvaient ensuite changer d’avis et aller les récupérer)


L’enseigne de la Trattoria dell’Uomo Selvatico à Chiavenna

Miniature de l’Ecole de Gand et Bruges, 
Officium beate Marie Virginis . Trente, Bibliothèque municipale

Pas si gentil

L’homme sauvage est parfois représenté comme un être féroce, voire anthropophage.

« Méchant et nuisible » était le sarvanòt du Val Maira (Piémont). À Melle, un paysan, lassé des farces d’un sarvanòt, l’emmura vivant dans la grotte où il se cachait.

Les Salvanchi sont bestiaux et gigantesques, voués au vol et à l’enlèvement de jeunes filles, toujours déterminés à satisfaire leur appétit animal, si irrépressible qu’ils ne dédaignent même pas la chair humaine.

Leggende delle Alpi Lepontine e dei Grigioni (Editore Cappelli, 1969

Aurelio Garobbio s’est concentré sur eux et en donne une description très vivante :

Des hommes gigantesques, les Salvanchi, vivaient sur les parois calcaires imperméables de Sassalbo, et vivaient dans les nombreuses grottes de cette montagne nue, à l’est de Poschiavo.

Sassalbo. On dit que les sauvages de Sassalbo sont « hirsutes comme des chèvres et plus féroces que des loups » et qu’ils ne se contentent pas de voler dans les pâturages de montagne, mais qu’ils « ont aussi faim de chair humaine ».

Hirsutes comme des chèvres et plus féroces que les loups, ils possédaient la force d’un bœuf. S’ils devaient gravir les pentes abruptes de la montagne, ils déracinaient sans effort un pin avec toutes ses racines et l’utilisaient comme un bâton. Mais malheur aux hommes s’ils touchaient les plantes : ils poussaient des cris ; et on pouvait les entendre de l’autre côté de la vallée.. À cause de leur violence et de leur cruauté, personne n’osait les affronter et il fallait se résigner aux vols continus, s’estimant chanceux de ne pas les rencontrer, puisqu’ils attaquaient les hommes.

À Bressanone, statue d’un homme sauvage à trois têtes. La statue date peut-être du XVIe siècle et deux des trois têtes ont pu être ajoutées au siècle suivant

Les Salvanchi se promenaient dans la retentissante forêt de pins et de mélèzes au pied du Sassalbo, mais ils se rencontraient presque partout dans les environs : sous le Pizzo di Sena et le Fil della Veglia, dans le Val di Campo et dans le Val del Teo, dans le Val Traversina et encore au-delà de la crête, dans les vallées herbeuses de Sprella et de Guinzana qui descendent vers la Grosina. Ce qu’ils ont trouvé est devenu leur possession : une chèvre, un mouton, un sac de farine, une marmite, une meule de fromage ; Ils s’emparaient de tout avec arrogance ou ruse et l’emmenait dans les grottes sordides.

Certains hivers rigoureux, alors que la neige épaisse recouvrait la montagne et qu’il n’y avait plus rien à piller dans les pâturages de montagne, les Salvanchi lançaient des attaques nocturnes rapides jusqu’à une ferme isolée.

Bien que gigantesques, ils étaient très agiles, et on les voyait parfois sur les précipices de Sassalbo sauter d’un rocher à l’autre comme des bouquetins. Ils marchaient pieds nus et vêtus de toisons grossières de marmottes, ou chamois, capturées en les poursuivant ou en étirant des collets. Ils aimaient le miel sauvage et la crème fraîche, mais ils appréciaient aussi la chair humaine. Si un enfant disparaissait du berceau, il n’y avait aucun doute. Là où la terre était plus molle, en fait, on finit par découvrir l’empreinte effrayante d’un pied énorme
Mais dans un récit de Montìcolo (Trentin-Haut-Adige), un homme sauvage dévore la femme d’un paysan et cloue une partie de son corps à la porte.

Même le bilmon de Val Fersina (Trentin) « accompagné d’un cortège d’esprits damnés clouait des parties des corps de ses victimes aux portes des maisons » .

Un ravisseur

L’homme sauvage est généralement représenté comme un être solitaire, mais dans certaines histoires, il essaie, d’une manière qui pourrait ne pas être très appréciée par les hommes, de se procurer de la compagnie.

Enluminure 1340 Toulouse France

On raconte que dans une grotte près d’Andorno Micca, près de Biella, vivait un om salvei qui se tenait isolé, mais avait une âme bonne et généreuse : sage et paisible, il vivait avec son troupeau de moutons et de chèvres . Ici aussi, le sauvage était expert dans l’art de la fabrication du fromage et avait volontiers accepté d’apprendre aux femmes à fabriquer du beurre et du fromage. Cependant, étant tombé amoureux d’une jeune fille, il l’avait kidnappée et cela, évidemment, n’avait pas plu aux habitants qui étaient allés la récupérer de force. Après cet affrontement, l’om salvei ne fut plus jamais revu .


A Regnano (Massa), on parle d’enlèvements de femmes par des hommes sauvages.

Un évêque de Trente aurait même enlevé définitivement de Faver, dans le Val Cembra, un homme sauvage qui harcelait les habitants et en particulier les femmes.

Un peuple sauvage

Jusqu’à présent, les histoires décrivent un « homme sauvage » au singulier, parfois, cependant, ils sont plusieurs.


Une légende de la vallée de Poschiavo parle de l’arrivée d’une « bande de sauvages » venant du mont Sassalbo.

Les Salvanchi voyageaient seuls : la solitude était devenue leur habitude mentale, et peut-être même l’échange d’un simple mot était-il ennuyeux, mais s’ils descendaient là où les hommes civilisés étaient nombreux, ils s’unissaient en groupes.


Selon un homme âgé du Val Grande di Lanzo (Piémont), « autrefois, ils étaient nombreux […] ; ils vivaient seuls, mais ils étaient nombreux«. Centini rapporte que presque toutes les personnes qu’il a interrogées dans cette vallée et dans la Val Grona (dans la province de Cuneo) s’accordent à affirmer que des descendants du Selvaggio existent encore et les identifient à ces personnes, souvent malformées ou privées de langage, qui vivent dans des maisons éloignées du centre habité. Un autre aîné interrogé a rapporté que « les anciens, comme mon oncle, disaient qu’il était noir et que le sauvage existait » et un autre encore a dit qu’il savait « qu’un sauvage existe encore, il vit dans les montagnes avec les chèvres ».

Des femmes sauvages apparaissent également dans certaines histoires.


De temps en temps, des femmes sauvages descendaient de Giuribrutto et des Lastei de Predazzo. L’une d’elles a demandé à une fileuse de danser avec elle. Un peu perplexe, la jeune fille accepta l’invitation et ils dansèrent pendant trois jours d’affilée, à la fin desquels la femme sauvage lui donna trois feuilles de bouleau. Même si elle avait envie de rire, la fille s’est retenue et a accepté le cadeau. Les feuilles se sont transformées en or.


Selon la légende, des familles d’hommes sauvages vivaient sur les montagnes d’Onies (Trentin-Haut-Adige) et leurs femmes « élevaient leurs enfants avec beaucoup d’amour, comme le font toutes les mères du monde ».

On dit que la sorcière de Valsugana avait pour habitude d’enlever des enfants et de les élever avec beaucoup d’amour.


Il existe une légende très triste selon laquelle une femme, envieuse du charme qu’une sauvage exerçait sur un jeune homme, aurait ourdi un complot contre elle. La sauvage fut lapidée à mort.


Au col de Falzarego, près de Cortina d’Ampezzo, on raconte l’histoire d’un bûcheron qui tomba amoureux d’une belle jeune fille qui « était une Salvaria, c’est-à-dire une femme des bois, forcée de vivre dans des grottes, parmi les rochers, parce que les hommes les avaient chassées de leurs terres ». La sauvage accepte de l’épouser à condition que le bûcheron n’utilise jamais son nom. Un jour, cependant, l’homme apprend le nom de sa femme par un autre sauvage et, impatient, l’appelle. Il ne reverra plus jamais la femme dans les bois.

L’Homme sauvage de Sacco

À Sacco, dans le Val Gerola (dans la province de Sondrio), à l’intérieur d’un bâtiment, en 1464, Battistino et Simone ont peint un homme sauvage, recouvert d’une épaisse fourrure brune qui ne laissait découverts que son visage, ses mains et ses pieds. Dans sa main, il tient un grand bâton noueux, et une inscription près de sa tête dit :

« Et je suis par nature un homme sauvage, quiconque m’offense en paie le prix. »

On a émis l’hypothèse que Battistino et Simone seraient issus de la famille de peintres Baschenis d’Averara. La Camera picta de Sacco, jusqu’à récemment utilisée comme grange (et une rumeur populaire voudrait qu’elle ait été dans le passé le réfectoire d’un monastère, abrite aujourd’hui le Musée de l’Homo Salvadego.

L’Homme sauvage d’Oneta

Sur un mur de la Maison d’Arlequin à Oneta (dans la commune de San Giovanni Bianco, dans la vallée de Brembana) un homme sauvage a été peint avec le bâton habituel et l’inscription « Celui qui n’est pas prêtre n’entre pas dans ma maison s’il vient à moi avec un fauteuil, je lui donnerai avec mon bâton ». Le corps jusqu’à la taille et une partie du visage ont été perdus. La fresque originale, datant peut-être du milieu des années 1400, a été retirée en 1939-1940 et remplacée par une copie.

Nous quittons maintenant le chemin balisé et rassurant du folklore et de l ‘Histoire pour emprunter un sentier bien plus sinueux, et périlleux, celui des observations contemporaines liées à l’Homme sauvage, plus ou moins crédibles.

Témoignages au 20ème siècle

Surprise, deux témoignages concernent le sud du pays, et les environ de Naples, et la même année, 1960.

-Italie, secteur de Pouzzoles, Naples, début des années 1960. Cette histoire a été racontée à mon père quand il est retourné en Italie au début des années 1960 voir un des oncles de la fille, Immaculata. Un couple récemment marié vivant dans leur ferme familiale, a fait l’expérience d’une rencontre avec un bigfoot qu’ils ne pouvaient pas imaginer dans leurs rêves les plus fous.

Immaculata poussait son chariot de légumes à travers les rues de Fogratta pour vendre des fèves. Ce fut lors d’une soirée d’été comme celle-ci il y a deux ans qu’elle avait accompagné pour la première fois Gianni en hauts des pentes de sa ferme familiale pour les voir tirer aux canon dans la nuit brumeuse pour faire pleuvoir. La famille de son fiancé croyait que ça marchait, qui pouvait le prouver autrement. Elle et Gianni ont observé lorsque les canons ont été remplis de poudre noir de nitrate et ont tiré dans la brume, ce qui a produit immédiatement une averse considérable. C’était magique et ils étaient amoureux. Ils se sont mariés en ce mois de juin et ont accueilli un fils qui est né pendant la période des récoltes. Pendant des générations l’entreprise de sa famille a effectué des transports quotidiens vers la gare de triage à 5 miles [8,05km] au nord du petit port de Pouzzoles. La ferme s’étendait de la fosse à lave du cratère au sud tout jusqu’à vers les pentes du volcan, dépassant le tunnel ferroviaire puis plus bas vers des falaises plus escarpées donnant sur la mer. Après plusieurs appels rapprochés de part et d’autre des voies un soir, alors qu’il revenait de la chasse, Gianni a remarqué quelque chose de grand couché à coté des voies ferrées. Une carcasse d’un certain genre avait été percutée par le train. S’avançant avec un fusil de chasse il s’est approché prudemment. C’était un bras, un bras velu qui avait du être sectionné par le rail latéral du monorail. Gianni a été dégoûté à la vue du grand bras puant mais pourtant, il a été intrigué et a décidé de le ramener chez lui. Il l’a attaché donc à son bâton au coté de ses prises aviaires abattues cette après-midi-là. Dans la montée de la pente, son attention a été détournée par les cris éloignés d’un animal, c’était des cris gutturaux qui ne ressemblaient à rien qu’il ait déjà perçu avant. Après avoir nettoyé et plumé les oiseaux il a laissé le bras sectionné posé dans la cours de la ferme. Le matin suivant, après avoir trait et nourri le bétail, Immaculata a trouvé une piste de sang s’éloignant de la grange. Gianni lui a raconté l’histoire du membre sectionné sur les voies. Lorsqu’ils ont marché, ils ont suivi les grandes empreintes qui conduisaient aux grottes. A l’entrée de la grotte principale de Sorge, ils ont trouvé un animal géant se tordant de douleur, cramponnant la blessure du membre sectionné et cherchant désespéramment à respirer. Immaculata eut le souffle coupé et mis sa main devant sa bouche lorsque les yeux de Jianni devinrent grands ouverts. La bête tourna son regard triste vers le couple effrayé. On pouvait s’apitoyer, mais c’était un animal sauvage. Qu’était-ce donc? un singe anthropoïde? Un ours?, un genre de personne? C’était une femelle et elle était recouverte d’un pelage marron roussâtre. Elle a tourné sa tête vers eux pour leur montrer ses grands yeux foncés. La créature gémit et trembla, sa taille était massive et elle devait faire plus de 3 pieds [91,4cm] de large en travers des épaules. Sa tête était énorme et ne semblait avoir aucun cou comme la tête ne faisait juste qu’une avec ses muscles trapèzes puissants et ses épaules. Ses dents étaient grandes, plates et jaunes. Son haleine sentait mauvais et ses pieds, bon, ils étaient larges, épais et faisaient plusieurs fois la taille des chaussures de Jianni. Le couple a conclu qu’ils ne pouvaient pas la laisser comme ceci et Immaculata surmonta sa frayeur et essaya de s’occuper de la blessure massive. Gianni la recouvra d’une toile de jute et rempli d’eau un abreuvoir à proximité. Ils n’ont ressenti aucune hostilité de la part de la créature. Immaculata pleura et resta assise pendant des heures à coté de la bête pitoyable en priant. Lorsqu’est venu le crépuscule, ils ont allumé un feu de charbon et des urnes en argile et ils l’ont recouverte de plus de toile de jute. Ils ont conclu qu’avec toutes ces heures passées à coté d’elle, « On ne nous avait fait aucun mal, faisons donc tout ce que nous pouvons ». Ils ont ont alimenté le feu et ont essayé de la faire boire et après un moment Immaculata et Gianni se sont blottis près de l’entrée de la grotte et finalement se sont laissés aller au sommeil. Autour de l’aube, le couple s’est réveillé pour découvrir seulement que l’animal avait disparu. Après les tâches du matin, ils ont discuté de leur nuit avec leur petit-fils. Ensemble, ils ont décidé de chercher leur nouvelle amie. Il était facile de suivre ses grandes empreintes profondes dans la terre meuble. En-dessous de l’oliveraie, la piste a commencé à disparaître. L’après-midi est devenu le crépuscule, Immaculata n’a fait ce jour-là aucune livraison de légumes. La famille a repris sa vie agricole. Les cultures de fèves plus rondes se sont accrues sous l’effet des pluies provoquées par les tirs de canon, ce qui a permis d’étendre les itinéraires de livraison des légumes. Le rendement des citronniers allait au-delà des attentes. Bien que la famille de Gianni les ait toujours cherchées, les empreintes ne sont jamais réapparues. A l’exception de la disparition d’une ruche et d’un pressoir à olives, le seul autre événement inhabituel est survenu le 19 septembre.
Ce soir-là, au moment où ils regardaient le train Il Rapido passant à toute vitesse avec son sifflement strident, au loin un étrange son animal allongé a pu être perçu faiblement, résonnant du delta de la rivière.
Avec le Sirocco attendu d’un bleu inattendu lors du mois suivant, Gianni chassait les oiseaux dans le bosquet quand il a remarqué tout d’un coup trois grandes silhouettes se déplaçant parmi les vignes suspendues entre les arbres. Bien que les silhouettes aient été assez proches, les bruits de leur pas étaient pratiquement silencieux. Observant prudemment au travers de la lunette de son fusil, il a pu distinguer leur vieille amie et deux créatures similaires. Elle était plus voûtée et remuait parmi le feuillage et puis il s’est aperçu effectivement que la bête n’avait qu’un bras. Bien qu’il ait retenu son souffle avec excitation; il a du produire un bruit. La créature s’est arrêtée momentanément et a regardé dans sa direction pendant un long instant et puis il n’y a pas eu d’autre chose; « ravis de rencontrer ta famille, voyages en sécurité » a murmuré Gianni, « Je dois rentrer chez moi voir la mienne ».

La réserve naturelle d’Astroni à Naples

Le second témoignage napolitain, toujours en 1960. Publié à l ‘origine sur le site défunt Blue Ridge Bigfoot.

En juin 1960 j’avais 25 ans, et j’étais employé par une société international sur le cuivre qui avait un projet dans une ville qui se trouvait dans la province de Campanie en Italie, qui n’était pas loin de Naples. C’était ma première fois en dehors des États Unis et j’avais vraiment envie de faire une expérience à l’étranger. Mes parents étaient des immigrés italiens de première génération et je parlais couramment l’italien. Dans la maison maintenant je pouvais l’utiliser efficacement et en apprendre plus au sujet de la région et de son histoire pendant que j’étais là. C’était un spectacle à voir, ce port de pêche minuscule a été tout sauf détruit par les bombardements alliés de la seconde guerre mondiale. Quelques années plus tard toutefois il a du accueillir une aciérie, une usine chimique et une raffinerie de pétrole. Ces nouveaux voisins ont employés des milliers de personnes mais leurs émissions et suies étaient à des niveaux dangereux. Des ingénieurs refaisaient la conception et installaient des unités de précipitation dans les cheminées dans une tentative pour maîtriser la pollution étouffante qui recouvrait la région. Notre société avait fait ceci avec succès dans ma ville natale de Pittsburgh. Une journée de travail typique consistait à monter des grues de chantier le long des cheminées et à inspecter et à mettre en œuvre des changements à la construction dans des plans directeurs. Je dois avouer qu’il était difficile quelques fois de vous concentrer quand vous aviez des vues panoramiques incroyables de la grue dans chaque direction de la mer jusqu’aux pics pointus escarpés en saillie du continent avec des pentes qui plongeaient dans la mer. Des plages avec des geysers fumants, des flancs de coteau avec des oliveraies et des limonneraies. Au large des contre-courants et des tourbillons. A l’horizon un volcan qui produisait des bruits nocturnes et des effets lumineux. Rien de cela ne m’a préparé au danger dissimulé et mystérieux qui rodait de l’autre coté de la route juste. On avait attenant à notre complexe industriel un marécage impénétrable rempli de sables mouvants, de fosses à soufre en fusion émettant des fumerolles chaudes qui parsemaient la tourbière. On ne connaissait pas grand chose au sujet de cette cuvette semi volcanique. Il y avait des rumeurs d’émanations mortelles des gaz sulfurés et de sons mystérieux provenant de créatures étranges. Plus inquiétante encore on avait la crainte de mines terrestres toujours actives que les nazis ont utilisées pendant leur retraite de 1943 et de possibles bombes américaines non explosées aussi. On décourageait fortement de prendre des raccourcis par le marais et les habitants de la ville nous mettaient en garde, « Faites attention à chaque pas que vous faites », disaient-ils; ils étaient superstitieux. Beaucoup de cartes faites par d’antiques légionnaires romains portent l’inscription « Campi Flegrei ». Les guerriers ayant envahi la terre brûlante l’ont évitée bien qu’on ait l’impression que des indigènes avaient cultivé, pêché, vécu et y étaient morts normalement en dépit des légendes de créatures humanoïdes géantes et velues. « Manar » était le nom connu parmi les résidents. Ils ont mentionné des rencontres terrifiantes avec des Manar. Malgré mes efforts, je n’ai pu trouver aucune traduction anglaise. Les propriétés de l’usine en bord de mer étaient séparées de la cuvette continentale par une route à deux voies fortement empruntée. Des barrières grillagées entouraient l’usine et étaient patrouillées par des chiens de garde trapus, des mastiffs noir connus de la région depuis l’époque des romains. Chaque fois que nous grimpions au sommet de la grue de chantier, je me surprenais toujours à admirer du regard pour voir ou observer l’arrière-pays et un jour précis lorsque j’observais de l’autre coté des collines et de petites fermes, nous avons aperçu une silhouette sur deux jambes et assez grande au niveau de la taille, même du sommet élevé de la grue et elle paraissait traîner quelque chose, un bœuf peut-être. Elle avait une couleur foncée de la tête aux pieds. Ce que je percevais était ceci, une espèce de grand singe. Je ne croyais pas que l’Italie avait des singes et cette chose encore une fois était énorme. Elle donnait l’impression de faire des grandes enjambées et elle paraissait traîner le bœuf sans grande difficulté. Mon coéquipier et moi l’avons regardée jusqu’à qu’elle allât sous le couvert de broussailles. « C’était quoi cela? » « Je ne sais pas, un ours peut-être » a déclaré mon coéquipier. « Des ours ne traînent pas des choses avec leurs pattes tout en marchant sur deux jambes. Ils ne peuvent pas, tu as besoin d’un pouce crétin ». J’ai pas mal chassé avec mon père après être revenu chez moi. « Ce n’était pas un ours. OK, peut-être as-tu raison. Remettons-nous au boulot ». Nous avons laissé tomber cela mais j’avais toujours cela dans un coin de mon esprit. Nous faisions en vélo le trajet quotidien à l’usine, en bus quelques fois et même à pieds quand nous avions assez de temps. Quand nous faisions nos trajets en vélo nous prenions le chemin qui était proche du marais et nous posions nos vélos à l’écart de la route dans les buissons. Un jour après le boulot, je suis allé récupérer mon vélo pour découvrir qu’il était écrasé, tordu et plié sans être réparable. Cela m’a rappelé un bretzel. Si quelqu’un m’avait emprunté mon vélo et me l’aurait rendu dans cet état, pas probable et j’ai remarqué que mon pneu arrière se trouvait dans la fourche d’un arbre à 12 pieds [3m66] de hauteur au moins. Le vélo était foutu. Je ne me suis même pas soucié de le ramasser. Je suis juste resté là avec mon visage affichant un air bête, « Comment donc? ». J’avais le sentiment de devoir aller à l’hôtel cette nuit ai-je songé. J’ai senti une odeur curieuse, mais lorsque j’ai marché le long de la route, ma démarche était lente, fatigué de la journée de travail, j’ai pu entendre quelque chose; j’ai senti que j’étais suivi. On entendait de lourds bruits de pas de l’intérieur de la lisière des arbres mais ça s’arrêtait quand une voiture passait et ça redémarrait. J’ai perçu un grondement profond. J’ai accéléré mon allure tout d’un coup, pas si fatigué que cela, secoué juste. J’ai couru le dernier mile [1,6km] et je suis parvenu à l’hôtel et suis entré dans le hall. Je haletais et j’étais un petit peu rougi mais je suis parvenu à rattraper mon souffle et j’ai salué certains de mes nouveaux amis locaux et ai raconté mon expérience. J’ai écouté leurs histoires à eux. Dans l’obscurité nous étions tous assis dans une galerie ouverte à l’entrée de l’hôtel dans le hall quand un d’entre eux m’a fait « shut » et a murmuré « Écoutez, écoutez, vous entendez, écoutez ». Je n’ai rien entendu d’abord, mais après un instant j’ai commencé à percevoir un bruit de gémissement. Le son était volumineux, puissant et provenait de la chaîne de montagnes pas loin de nous. Les cris quelques fois provenaient d’animaux désespérés et stressés attrapés et tués par le Manar. Un résident de longue date s’est rappelé avoir entendu la rage colérique d’un animal inhabituel durant des raides aériens de la guerre. Des pêcheurs revenant de la rivière se plaignaient de grands singes anthropoïdes humanoïdes s’éloignant en traînant derrière eux des filets pleins de la prise de la nuit. Un de mes amis m’a parlé du poivrot d’une boutique de vins ayant aperçu un homme qui traversait la place à Minuit durant une de ses promenades titubantes tardives pour rentrer chez lui. Il semble que le Manar soit attirés par l’arôme des miches de pain préparées par les boulangers la nuit. Il s’esquivait alors avec une brassée de pain, de miches de pain. Ceci est arrivé en plusieurs occasions d’après ce qu’ils m’ont dit. Une grève des ouvriers dockers a poussé les usines à fermer pendant un mois. Le silence fut différent et bienvenu. La fumée de la ville qui s’infiltrait sur des miles avait disparu, le trafic routier était absent et même les navires dans le port étaient autre part. Sans opérateurs des grues, il ne restait au personnel que le travail sur plans. Autour de l’heure de la sortie une nuit, les chiens de garde hurlaient et bondissaient le long des clôtures. Un collègue m’a fait la remarque qu’il a entendu les mastiffs gronder plusieurs fois mais il ne les avait jamais entendus aboyer auparavant. Ils paraissaient fulminer ou s’emporter contre quelque chose autour de la barrière sud. Nous avons regardé pendant un moment mais n’avons pu rien voir. Lorsque les chiens se sont calmés finalement, la paix du soir est revenue. Il était étrange pourtant d’entendre les sons naturels, je pouvais même sentir la brise marine douce. Après une longue attente à l’arrêt du bus, je suis monté finalement, j’ai salué le conducteur et j’ai pris un siège. J’étais le seul passager. Au crépuscule une brume froide a commencé à s’abattre sur la petite ville de pêche et j’ai du m’assoupir pendant une seconde parce que j’ai été réveillé tout d’un coup en tombant presque de mon siège lorsque le bus a fait une embardée en dehors de la route. A moitié endormi, j’ai cru que nous avions du avoir un accident mais le conducteur ensuite a fait une manœuvre rapide pour faire revenir le bus sur la chaussée et s’arrêter. « J’ai failli percuter quelqu’un. Tout d’un coup ça s’est trouvé dans le faisceau de mes phares », a-t-il dit. Nous sommes descendus et avons regardé autour de nous, rien. La ville était complètement silencieuse, le brouillard devenait plus épais et une forte odeur animale s’est répandue. Rien n’est paru inhabituel. Nous avons repris notre trajet vers la ville. J’ai cru avoir vu quelque chose courir à coté du bus. « Je pense que quelqu’un a besoin de monter », ai-je crié au conducteur. Il a accéléré, c’était étrange. « Ce n’est pas un client » a-t-il répliqué. « C’est un Manar » a-t-il crié. Puis j’ai entendu des coups sourds bruyants, une vitre a éclaté et j’ai entendu ce qui est paru être du métal qu’on arrachait du flanc du bus. Il arrachait le rétroviseur et essayait d’entrer de force par le coté droit de la porte. Le conducteur de bus a poussé un cri et a passé une vitesse. Après un retour précipité vers le village, nous nous sommes arrêtés pour examiner les dommages: Deux vitres éclatées, un rétroviseur disparu, une porte partiellement arrachée et des grosses bosses multiples sur tout le flanc droit du bus. Était-ce vraiment un monstre qui a fait ceci. Je n’ai jamais revu ce conducteur de bus. Mon personnel bientôt passerait à un autre projet. Je suis resté pendant un autre mois et puis je suis retourné à Pittsburgh et je me suis marié un an plus tard. Je vis toujours en Pennsylvanie. Les souvenirs de cet été agité sont parus s’effacer à chaque année qui passe. Quelqu’un a déclaré qu’ils ont construit une base navale sur le terrain récupéré près de là. Une chose de plus comme peut-être la coïncidence la plus remarquable. Je m’en rappelle bien. Je suis allé regarder un film en plein-air avec ma femme et mes gosses en septembre 1972. C’était un film en deux parties et j’ai failli avoir une crise cardiaque quand j’ai entendu ce hurlement du bigfoot. Cela m’a ramené à l’époque et j’avais finalement un nom à donner à la bête que j’avais rencontrée il y a toutes ces années ».

Yéti, le géant du 20ème siècle, 1977

Encore plus au sud, cette histoire très suspecte, qui a fait couler beaucoup d’encre. Peu de rapport avec l ‘uomo salvetico de l’arc alpin mais voici tout de même :

Le 11 octobre 1970, un groupe de six randonneurs qui s’étaient rendus au cratère de l’Etna ont remarqué et photographié sept empreintes de pas de forme similaire à celles d’un homme, mais avec la marque de seulement trois orteils, d’un mètre et demi de long et placées à quatre mètres de distance les unes des autres. Les empreintes de pas s’enfonçaient dans le sol de six pouces. Après vingt jours, les six, accompagnés d’autres personnes, sont retournés sur place et ont pris d’autres photographies ( Exists… 1970).
On parlait alors d’une sorte de yéti de l’Etna, selon un article publié dans « Il giornale dei misteri », les découvreurs des empreintes auraient informé un professeur et quelques assistants universitaires de la découverte, mais curieusement ceux-ci « n’ont pas montré le moindre intérêt ».

Une empreinte sur l’Etna

Observations au 20ème siècle

À l’hiver 1974, à Ceppaloni, une femme âgée a déclaré avoir vu « un être plus animal qu’humain » et à San Leucio, un garçon a parlé d’« un animal ayant l’apparence d’un singe » .

Dans la vallée du fleuve Sele (Salerne), entre la fin de 1980 et le début de 1981, on a observé à plusieurs reprises « un hominidé mâle de plus de deux mètres de haut, aux épaules larges, au corps couvert de poils très longs et à la tête étrange aux yeux incandescents ».

À Rosta (Vallée de Suse, province de Turin), début 1982, « on a trouvé de larges empreintes de pas de « quelque chose » qui se déplaçait en position verticale et qui mordait et grattait avec colère l’écorce des arbres, mais cela ne semblait pas être un ours. Un habitant du village a été réveillé au milieu de la nuit par les aboiements des chiens et a vu une étrange figure anthropomorphe disparaître dans les sous-bois ».

À Ripole (un hameau de Montoggio, Gênes), en janvier 1983, un chauffeur de camion a eu une rencontre rapprochée (à quatre mètres de distance) avec un monstre « grand et couvert d’une épaisse fourrure sombre, avec une tête disproportionnée, en position verticale ». La créature aurait jeté un chien de chasse sur lui. Quelques mois plus tôt (août 1982), dans un hameau de Gênes, un agriculteur avait trouvé « dans sa vigne dévastée des traces de griffes et de morsures très étranges attribuables à un animal inhabituel tant par sa forme que par sa taille » ).

En octobre 1997, l’hebdomadaire d’Imperia « La Riviera » écrivait qu’un policier et un étudiant universitaire avaient rapporté avoir vu quelques mois plus tôt (les dates attribuées aux prétendues observations sont le 7 mai et le 27 juillet) une « créature monstrueuse avec un visage humain mais le corps d’un gorille » en plein Grimaldi.
Après la publication de l’article, un producteur de musique suisse a également rapporté avoir vu dans les bois de Vintimille en décembre 1996 « une créature gigantesque, de plus de deux mètres de haut, se déplaçant parmi les buissons. Elle ressemblait à un croisement entre un homme primitif et un gorille ». Il avait « les cheveux longs, le visage d’un vieil homme et le corps couvert de poils ».

Utilisateur du forum Quora : Paolo Rosa ( source)

J’ai vu quelque chose d’étrange, je ne veux pas dire que le Bigfoot italien existe, mais c’est quelque chose qui m’a laissé perplexe et sans réponses précises. C’était en août 1990, j’avais presque 30 ans. Pendant des décennies, ma famille avait une maison à Chiesa in Valmalenco, pour être précis dans la localité de Dosselli, à mi-chemin de la ville de Primolo ( Lombardie).Le point exact sur Google Maps est le suivant : 46.264725,9.840745Je traversais la route pour aller de la maison à ma voiture quand sur l’éboulis au dessus de la route, alors avec beaucoup moins de végétation que sur les photos sur Google Maps, sur la partie la plus haute de l’éboulis j’ai vu une sorte de gorille courir sur deux pattes le long de l’éboulis de droite à gauche. J’étais coincé et effrayé et je suis immédiatement monté dans une voiture.J’ai essayé de me donner une explication rationnelle en pensant à un ours, et c’est l’explication la plus probable même si à cette époque il n’y avait pas d’ours, maintenant c’est plus facile après leur réintroduction dans le Trentin et, ayant eu affaire à des ours après la triste histoire de Daniza, et en ayant vu certains, leur mouvement est totalement différent de celui de l’objet de mon observation. Au-dessus de cet éboulis se trouve une carrière abandonnée qui a peut-être servi d’abri. Ensuite je suis allé avec des amis, seul je n’aurais pas eu le courage 😄, à la carrière et sur les éboulis mais on n’a rien trouvé.

Et au 21ème siècle ?

L’arc alpin italien est frontalier de la Suisse, où, en 2004, un témoin participait à une sorte de camp boy scout. Une nuit des rugissements émis de trois directions différentes ont effrayés le témoine et ses camarades. Au cours de la nuit il a entendu des pas lourds très proches de lui. Au petit matin il a trouvé et photographié cette suite d’empreintes.

Et il y a cette vidéo assez floue dans tous les sens du terme, postée en 2015, censée avoir été captée en Sicile.

Le plus intéressant semble être l’unique commentaire qui accompagne la vidéo:

Traduction : Mon grand-père était officier de Police en Sicile, il raconta à ma mère une histoire à propos d’un grand homme-singe velu, qui vivait dans un tunnel ferroviaire. Parfois, cet homme-singe jetait des pierres sur des gens, leur hurlait dessus, c’est à  ce moment là  qu’il était appelé. Il disait que la créature était énorme, couverte de poils roux. Il insistait pour dire que si on le laissait tranquille, il n ‘était pas dangereux.

FIN.

5 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour ces données ! Je ne suis pas surpris par les cas récents. J’ai trouvé amusant de voir le mot « bigfoot » pour un cas daté de deux après l’apparition même du mot, avec des mesures anglo-saxonnes. Mais j’ai moi même placé une page in English sur les cas de l’Europe de l’ouest, Italie comprise (mais juste après la frontière française, au nord de Vintimille). https://daruc.fr/westeur.htm#italy
    En 1996-97 donc, un musicien suisse, Jean Singgelos, et un étudiant, avaient observés des humains velus. J’ai les articles de presse quelque part. Comme je l’explique, il semble que cela ait été rapporté parce qu’un Russe, dans les années 1930, avait fait dans la région des expériences d’hybridation homme-chimpanzé.
    Jean Rochehttps://bouquinsblog.blog4ever.com/l-homme-de-neandertal-est-toujours-vivant-heuvelmans-porchnev

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    1. Bonjour Jean. Merci infiniment pour ce retour, oui le témoignage de 1960 a été publié bien plus tard par des sites liés au bigfoot. Et ils ont disparu depuis d’ailleurs. Je crois sauf erreur que le mot bigfoot n est utilisé que dans le titre. Les témoins parlent eux d’homme singe. Nous avions evoqué déjà les activités étranges du comte Voronov à Vintimille dans un précédent article. Sincérement a part l’utilisation du mot singe je ne vois aucun rapport entre ces deux histoires qui certes prises séparémment sont assez passionantes. Merci de nous rappeler votre précieux travail d’archiviste et vos réflexions sur ces témoignages. Vos articles et votre livres ont été parmi les premiers textes qui m’ont attirè vers cet univers des hommes sauvages.

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