Expédition Goul

by Richard Freeman

Il était une fois deux cryptozoologues et un journaliste , attablés au milieu d’un décor à thème d’explorateur de l’époque victorienne, en pleine converstaion au sujet des hommes-singes. Le pub était M. Fogg’s Tavern à St Martin’s Lane, Covent Garden Londres. L’endroit était un peu cher et ennuyeux, ils n’avaient plus de cidre, mais le choix du lieu était une petit caprice de ma part. Entre nous trois, il y avait assez de matières pour des voyages dignes des aventures du héro du roman de Jules Vernes.

M. Fogg’s Tavern

Le Dr Chris Clark a participé à presque toutes les expéditions lancées par le Center for Fortean Zoology. Depuis quelques années, il a exprimé son intérêt pour se rendre dans un pays d’Asie centrale , le Tadjikistan à la recherche d’hominidés reliques. Une ramification possible de l’un des ancêtres de l’homme ou de ses cousins. Dans les années 1950, l’académicien russe Boris Porshnev s’était rendu dans le pays avec la Commission des Hommes de neige. Il avait parlé à de nombreux témoins dont les observations remontaient jusqu’au 19e siècle. Chris avait à l’origine l’intention d’ affréter un hélicoptère pour nous déposer au sommet d’une des vallées du comté, après quoi nous descendrions à pied. Hélàs, le budget requis était trop important.

En recherchant en ligne les observations les plus récentes, je suis tombé sur un article intitulé Tadjikistan: Search for the Yeti, dans un magazine en ligne appelé Standpoint. L’auteur, qui avait écrit l’article en 2010, était un journaliste du nom de Ben Judah . Il y raconte avoir visité la vallée de Romit et rencontré des témoins, des gens qui prétendaient avoir vu et même été attaqués par des bêtes poilues ressemblant à des hommes. Davantages craints que les moudjahidines. Son guide a été poursuivi par une femme hominidé dix ans auparavant alors qu’il cherchait du bois de chauffage dans les montagnes. Il décrivit une créature aux cheveux noirs avec des seins pendants.

En voyageant plus loin, il a rencontré d’autres témoins. Un autre homme attaqué par une créature féminine aux cheveux noirs et un autre qui a vu son âne attaqué par une bête ressemblant à un homme. Un autre témoin, un jeune de quinze ans, a vu la créature, velue et ressemblant à un singe, escalader les rochers quatre jours auparavant. Il n’y a pas de singes au Tadjikistan. L’auteur ne pouvait pas décider s’il s’agissait d’un mythe vivant ou d’une créature vivante. J’ai décidé de le contacter.

Et donc, nous voila assis dans ce pub à thème d’explorateur et débattant sur des hominidés autour de gin et de rosbif. Ben a dit à Chris et moi que presque toutes les personnes à qui il parlait dans la vallée de Romit avaient vu l’une des créatures ou connaissaient quelqu’un qui en avait aperçu une. Le nom local de la bête était «goul», terme proche du mot arabe signifiant déchirer. Dans le folklore du Moyen-Orient, il s’agissait de démons ressemblant à des hommes vivant dans le désert, qui émergeaient la nuit pour se nourrir de cadavres humains. C’est de ce goul que nous tirons la figure mondialement connue du goule.

Les créatures étaient généralement décrites comme de la taille d’un homme, velues, avec des visages ressemblant à des singes et une odeur nauséabonde. Ils semblaient beaucoup plus petits que le yéti, plus comme l’almasty de Russie. À notre tour, Chris et moi avons parlé à Ben de nos propres recherches pour l’orang-pendek, le yéti et l’almasty ainsi que d’autres cryptides non primates. Ben était encore indécis quant à la nature du goul, s’il s’agissait de chair ou de fable, mais il nous a dit qu’en s’élevant au-dessus de la limite des forêts et en se déplaçant vers les montagnes du Pamir, les histoires du goul ont disparu. J’ai fait remarquer que si ces histoires avaient été simplement imaginées, elles se seraient alors propagées aux communautés qui vivaient au-dessus des zones boisées dans les déserts stériles. Une vraie créature a besoin de nourriture et d’un abri et serait par nécessité un habitant de la forêt.

Ben, au départ, voulait venir avec nous mais n’a malheureusement pas pu obtenir le soutien financier d’aucun des journaux ou magazines pour lesquels il écrivait, le bavardage stérile des célébrités étant apparemment plus important que l’effort scientifique. Cependant, Chris et moi avons décidé que notre zone cible serait la vallée de la Romit et nous serions rejoints par Dave Archer, un autre pilier des expéditions CFZ et témoin oculaire de l’orang-pendek de Sumatra.

L’équipe : Dave Archer, Richard Freeman, Dr Chris Clark

Avec les observations les plus récentes émanant de la vallée de Romit, c’est là que nous avons décidé de nous diriger. En juin 2018, nous nous sommes retrouvés dans la capitale, Douchanbé. Nous avions été accueillis à l’aéroport par notre guide, interprète et fixeur, un jeune homme nommé Daldat. Après une nuit à l’hôtel, nous avons fait une petite visite au musée de Douchanbé. Il y avait une profusion d’outils de Néandertal tels que des haches de pierre. Il y avait aussi une reconstruction d’une famille d’hominidés. Ce sont quelques-unes des reconstructions les plus étranges que j’aie jamais vues. Ils avaient des visages comme ceux de Néandertal mais des corps comme des gorilles, à quatre pattes avec les jambes arquées et les pieds semblables à des singes. Puis nous avons voyagé vers le nord-est, laissant la civilisation derrière nous et nous sommes dirigés vers les fourches jumelles du Romit.

Les montagnes de la région ne ressemblaient pas aux sommets alpins de mon imagination. Ils étaient plus secs et rappelaient les montagnes de la Grèce. L’endroit était bien irrigué par des rivières et des ruisseaux mais la terre elle-même semblait poussiéreuse, pierreuse et sèche. Néanmoins, la région était très productive, les mûres, les noix, les cerises, les pommes et les poires poussaient tous à l’état sauvage dans la région. Les ours, les loups, les lynxs, les cerfs et les chèvres de montagne habitaient tous la région. Les deux fourches étaient bordées de rivières et de petits villages parsemés sur leur longueur. Les montagnes s’élevaient à pic de chaque côté.

Finalement, nous avons atteint notre première zone de campelment près d’une ferme sur le cours inférieur de la fourche inférieure du Romit. Plusieurs tentes avaient déjà été dressées à notre arrivée. Un jeune garçon de la ferme nous a dit que son grand-père avait vu un goul. Il était couvert de cheveux jaunes et noirs. Le garçon ne pouvait pas nous en dire plus car son grand-père était absent. Il reviendrait cependant quelques jours plus tard et nous pourrions lui parler.

le campement

Cette nuit-là, une tempête spectaculaire a éclaté. J’ai peu dormi.

Après le petit déjeuner, le lendemain, nous avons marché dans la vallée jusqu’au village de Tavish. En chemin, nous avons rencontré un vieil homme marchant sur le chemin poussiéreux au bord de la rivière Kafirnigan. Nous nous sommes arrêtés et grâce à l ‘aide de Daldat avons demandé s’il connaissait le goul. Le vieil homme a dit qu’il n’en avait jamais vu, mais il les connaissait. Nous lui avons demandé de décrire la créature au mieux de ses connaissances. Ses premiers mots ont été: «Ses pouces sont placés plus en arrière sur la main que les humains.» Cela peut sembler étrange, mais nous devions entendre ce commentaire maintes et maintes fois. L’homme a poursuivi en disant que le goul était couvert de poils, avait de longs bras, une poitrine en tonneau et était très musclé. Il a dit que plusieurs personnes dans le village ont affirmé l’avoir vu.

Raga Bali

Au village, Daldat a demandé aux alentours et bientôt plusieurs hommes sont venus raconter leurs histoires. Le premier était un professeur de biologie appelé Raga Bali. Il y a sept ou huit ans, il campait à environ 30 km dans la vallée. Lui et quelques autres coupaient de l’herbe pour le fourrage du bétail. Ils dormaient dans des tentes. Raga Bali s’est réveillé avec un bruit à l’extérieur de la tente. C’était léger et il pensait que c’était le matin. Il s’est avéré que c’était au clair de lune cependant, et qu’il était environ 3h00 du matin. Dehors, l’âne trépignait et braillait. Regardant dehors, il vit une étrange créature couverte de poils à environ 70m de distance. Il mesurait environ 1m60 et se tenait dans une position quelque peu voûtée. Ses yeux brillaient au clair de lune et il avait un visage de singe. Ses cheveux étaient noirs et il avait de longs bras. Les pouces étaient bien en arrière sur les mains et les ongles étaient noirs. Il avait l’air musclé mais pas aussi massif qu’un gorille.

Le goul semblait essayer d’étrangler l’âne avec la corde utilisée pour l’attacher à un arbre. L’animal en difficulté s’est libéré et le goul s’est enfui. Raga Bali a trouvé des traces d’homme sur le sol où la chose s’était tenue.

Nous avons montré à Raga Bali une sélection de photos. Ceux-ci comprenaient un gorille, un orang-outan, des reconstitutions d’Homo habilis, d’Homo erectus, d’homme de Néandertal et d’Australopithecus africanus et diverses illustrations du yéti, du sasquatch et du skunk ape. Instantanément, Raga Bali a choisi l’excellente illustration de couverture de Justin Osbourn du superbe livre de Lyle Blackburn sur le monstre Fouke, la bête de Boggy Creek. La photo montre un singe des marais aux cheveux noirs avec des yeux jaunes. Il était formel en disant que les mains ressemblaient beaucoup aux mains de la créature qu’il voyait.

Raga Bali nous a également dit qu’il y avait une cabane en pierre, maintenant abandonnée en amont de la rivière. Il y a des années, un vieil homme y vivait seul. Raga Bali lui rendait visite ces dernières années. Pendant la nuit, quelque chose jetait des pierres sur le toit. Le vieil homme lui a dit que c’était un goul.

Un deuxième homme, Zai Dim avait une histoire encore plus étrange. Il nous a dit qu’il livrait des ruches d’abeilles. Il y a de nombreuses fermes de miel le long de la Romit et l’apiculture est une grosse affaire. En 1982, il repartait en camion d’un village plus haut dans la vallée pour emmener quelques ruches à Tavish. Il était environ trois heures du matin. En approchant d’une zone boisée, il a vu un animal poilu qu’il a pris pour un ours traverser la route devant sa voiture. Il a disparu sur une pente et dans quelques arbres. Zai Dim a arrêté la voiture et a essayé de regarder de plus près la créature, mais il ne pouvait pas la voir. Pensant qu’il avait disparu dans les arbres, il se retourna pour retourner à sa voiture. Soudain, quelque chose l’attrapa par derrière.

Se retournant, Zai Dim fut confronté à une créature couverte de cheveux jaune foncé. Il était vouté mais se tenait sur deux jambes, mesurant environ 1m70. Il avait un visage humain avec de larges pommettes et des yeux jaunes obliques. La créature était une femelle avec des seins tombants et sans poils. Le goul s’est agrippé à lui et il a vu que ses pouces étaient placés loin en arrière sur les mains et qu’il agrippait avec ses doigts seuls. La créature l’a jeté au sol et l’a immobilisé. Il a dit qu’il avait une mauvaise haleine. Ils ont lutté pendant environ cinq minutes avant qu’il n’obtienne un bras libre et frappe la créature au visage. Il le lâcha et Zai Dim courut vers sa voiture et s’enferma à l’intérieur. La créature s’est enfuie dans la forêt. Il a dit qu’il est resté affecté pendant des semaines. Plusieurs autres témoins ont affirmé avoir également été malades juste après leur rencontre avec le goul, et cela pourrait être en relation avec un stress post-traumatique.

Zai Dim et le lieu de l ‘attaque

Zai Dim a estimé que l’attaque n’avait pas été par agression mais plutôt la créature avait voulu s’accoupler avec lui.

Encore une fois, quand on lui a montré les illustrations et les photographies, Zai Dim a choisi le monstre Fouke comme le plus proche de la créature qu’il a vue.

Le troisième témoin était un homme appelé goulmond. Un matin, alors qu’il faisait encore nuit, il marchait le long de la vallée de Romit dans une zone à environ 30 km de Tavish. Il apportait de la nourriture à ses parents qui travaillaient dans une ferme. Il a remarqué une silhouette marchant derrière lui et a supposé que c’était une autre personne. Soudain, une main saisit son bras. Il a vu qu’elle n’avait pas la forme d’une main humaine mais que les pouces étaient placés loin en arrière. En se retournant, il vit une femelle goul d’environ cinq pieds cinq pouces de haut et couverte de cheveux jaune foncé d’une couleur similaire à celle d’un chameau. Le goul avait des seins tombants et une odeur nauséabonde.

Goulmond

Le goul tira sur son bras et il s’écarta. La créature a continué à le saisir et l’a éclaboussé avec l’eau du Kafirnigan. Au lever du soleil, elle s’est enfui. Goulmond, comme Zai Dim, a estimé que la créature voulait s’accoupler avec lui.

Comme les deux autres témoins, goulmond a choisi l’illustration du monstre de Fouke comme étant la plus proche de la créature qu’il a vue.

Les agressions sexuelles contre les humains par des singes ne sont pas inconnues. La primatologue Birute Galdikas a vu sa cuisinière, une femme Dyak, être violée par un orang-outan nommé Gundul à Bornéo. Elle l’a enregistré dans son livre Reflections of Eden.

«J’ai commencé à réaliser que Gundul n’avait pas l’intention de faire du mal a la cuisinière, mais avait autre chose en tête. La cuisinière a cessé de se débattre.« Tout va bien », murmura-t-elle. Elle se remit dans mes bras, avec Gundul au-dessus d’elle. Gundul était très calme et concentré. ​​Il a violé le cuisinier. Alors qu’il bougeait d’avant en arrière, ses yeux roulaient au ciel. « 

Le célèbre chimpanzé bipède ‘Oliver’ acquis par les dresseurs d’animaux Frank et Janet Berger a montré un intérêt sexuel pour Janet à l’âge adulte. Oliver a même tenté de s’accoupler avec Janet.

Oliver jeune

La forme étrange des mains était quelque chose que j’ai trouvé très intéressant. C’était invariablement la première chose que les témoins mentionnaient. Si vous deviez inventer une histoire sur un monstre, les pouces ne seraient pas la première chose que vous allez imaginer.

Le placement du pouce ressemble beaucoup plus à celui d’un chimpanzé qu’à celui d’un homme. Cela rappelle également les Australopithèques, une sous-famille primitive d’hominidés africains qui a prospéré il y a quatre à deux millions d’années.

Des espèces plus récentes telles que Homo erectus et Homo habilis ont une prise beaucoup plus opposable, proche de l’homme moderne. La caractéristique peut être un trait plésiomorphe. C’est une caractéristique ancestrale conservée par un organisme moderne. Cela pourrait être une fonctionnalité permettant aux créatures de grimper avec plus de facilité, tout comme l’orang-outan avec ses pouces réduits et ses doigts allongés.

mains de chimpanzés et d’humains

Quand nous sommes retournés au camp, nous avons constaté que le propriétaire du terrain, un homme appelé She Rali, était revenu. Il était le grand-père du garçon que nous avions rencontré la veille. Il était garde forestier et a eu plusieurs rencontres avec le goul au cours des dix dernières années. Au début, il a été victime de pierres lancées sur lui alors qu’il était dans son verger. Il n’a jamais vu l’assaillant. Puis, un matin, il a vu une créature verticale ressemblant à un singe regardant dans un noyer. La créature s’est enfuie quand elle l’a vu. Une autre fois, il a vu une femelle goul à seulement 50 mètres de distance. La créature semblait montrer son aine avant de s’enfuir.

Puis, en juin 2017, il a examiné un spécimen de plus près. She Rali détournait un ruisseau pour irriguer ses récoltes quand quelque chose l’a attrapé par derrière et l’a serré dans ses bras. Quand il s’est retourné, la chose a lâché prise et s’est enfuie dans la forêt. C’était une femelle goul avec des cheveux jaune foncé, de longs seins et une odeur ignoble. Elle avait un nez plat avec un visage et des pommettes larges. Encore une fois, le témoin a souligné que les pouces étaient plus en arrière sur les mains que les pouces humains. Il pensait que la créature était intéressée à s’accoupler avec lui.

Lorsqu’il a montré les cartes, il a choisi une reconstruction d’un yéti comme étant la plus proche de ce qu’il avait vu, mais a dit que les mains étaient différentes.

Nous avons installé des pièges photographiques dans la zone et appâté avec des raisins secs, des noix et des œufs.

Cette nuit-là, nous avions l’intention de jalonner la zone mais une violente tempête nous a arrêtés.

Le témoin Raga Bali a proposé de nous rejoindre au camp et de participer à notre chasse. Nous avons remonté la vallée et avons trouvé la cabane maintenant abandonnée dont il nous avait parlé. De longs arbres vides y poussaient maintenant. C’était un simple bâtiment en pierre, un étage avec un toit en ardoise.

Raga Bali nous a raconté qu’il avait entendu parler d’une femme qui avait vécu dans une maison isolée de la vallée de Romit. Son mari était décédé et elle vivait seule. Une nuit, un homme goul est entré par effraction dans sa maison et l’a violée. Plus tard, elle a eu un fils hybride mi-goul, mi-humain. Le garçon a vécu avec sa mère jusqu’à sa mort. Il a ensuite été recueilli par des parents dans une ville appelée Chuyangaron à environ trente kilomètres de là. Il était apparemment un peu lent mais autrement normal. Apparemment, il vivait toujours dans la ville.

J’étais très sceptique quant à cette histoire. J’ai entendu des histoires d’hybrides humains / hominidés avec le yéti dans l’Himalaya, le sasquatch aux États-Unis, l’almasty en Russie et le di-di en Guyane. Cependant, j’ai pensé que cela valait peut-être la peine d’essayer de trouver le rejeton.

Le lendemain, Chris, Dave et moi étions tous malades et confinés au camping. Le lendemain, cependant, toujours malade, nous sommes allés au village de Sorbu gi Dakana. Ici, nous avons parlé avec un autre témoin, M. Aka Jon. Les Tadjiks sont des gens très hospitaliers et Aka Jon nous a invités dans sa maison. On nous a donné du thé avec du pain et du miel ainsi que des tas de gâteaux, de bonbons et de fruits. Curieusement, les plats salés, tels que la viande de chèvre et de mouton cuite, sont sortis en dernier. Plus étrange encore, les Tadjiks adorent simplement les œufs au plat et les frites. On nous en a servi à presque toutes les occasions où nous étions invités chez quelqu’un. En mangeant et en buvant, il nous a raconté son expérience en 1978.

Aka Jon était en train de récolter des noix avec des amis dans la vallée de Romit. Le groupe avait allumé un feu et campé. Quelque temps après leur retraite, il avait regardé hors des volets de la tente. Il vit un mâle goul accroupi par le feu se réchauffer. Il avait de longs cheveux noirs et quand il se leva, il était à peu près aussi grand qu’un homme. Son visage ressemblait à celui d’un homme mais plus large. Le cou était si court qu’il donnait l’impression que la tête reposait directement sur les épaules. La créature sentait mauvais. Quand il l’a vu, il s’est enfui.

Il avait entendu dire que dans le village voisin en 1956-57, il y avait un homme handicapé qui avait visité la forêt régulièrement pour avoir des relations sexuelles avec une goul femelle. Un jour, il a été retrouvé mort dans la forêt.

Dans les années 40, un ami d’Aka Jon avait tiré sur un goul et l’avait raté. Quelques jours plus tard, il a été retrouvé mort chez lui et les habitants ont cru qu’il avait été tué par le goul pour se venger.

Cette nuit-là, Dave et moi sommes allés dans les collines derrière la zone où She Rali a eu sa rencontre. Nous avons utilisé des caméras de vision nocturne dans l’espoir de filmer quelque chose. Pendant que nous marchions, Dave a dit qu’il avait vu les yeux d’une créature briller dans les arbres à notre droite. Levant les yeux, j’ai aperçu une fraction de seconde de quelque chose de grand se déplaçant entre les arbres. C’était une silhouette voûtée couverte de longs cheveux gris. Il a disparu en un clin d’œil. Puis, alors que nous avançions, la créature est sortie des arbres. C’était un porc-épic à crête. Ce que j’avais pris pour de longs cheveux gris dans le bref instant où j’ai vu que c’était en fait de longues piquants!

De retour au camp, Dave a attrapé un gros solifuge. Aussi connus sous le nom de scorpions du vent ou d’araignées de chameaux, ils ne sont en fait ni scorpion ni araignée, mais une relation des deux.

scorpion solifuge

Le lendemain, nous étions pour la plupart confinés au camp avec la maladie. Nous avons tous eu la dysenterie et c’était la pire que j’aie jamais connue dans aucune partie du monde.

Le matin, nous avons bêtement décidé de visiter des grottes situées à plusieurs kilomètres le long de la rivière. Nous avions l’intention d’y rester un jour et une nuit. La combinaison de la chaleur et de la maladie m’a fait vomir violemment. La mission a été interrompue et nous sommes retournés au camp. C’était le pire état que je n ‘ai jamais vécu lors d’une expédition.

Richard Freeman

Ce soir-là, alors que nous nous sentions un peu mieux, Raga Bali nous a invités à prendre le thé chez lui. Nous avons rencontré son frère et sa compagne, une Française qui nous a demandé pourquoi nous étions au Tadjikistan. Lorsque nous lui avons expliqué ce que nous recherchions, elle a eu très peur. Elle n’avait jamais entendu parler de telles créatures auparavant et la possibilité qu’elles puissent se cacher dans les montagnes environnantes semblait vraiment la déranger.

Nous avons levé le camp le matin et nous nous sommes rendus à Chuyangaron pour voir si nous pouvions localiser l’homme qui était censé être à moitié goul. Tout ce que nous savions, c’est qu’il vivait près d’une mosquée. Il y avait deux mosquées à Chuyangaron, une ancienne et une nouvelle. Nous avons demandé à un jeune homme près de la nouvelle mosquée s’il avait entendu parler de l’histoire. Ce n’était pas le cas, mais il a dit qu’il pouvait nous emmener à l’ancienne mosquée. Il nous a aidé en questionnant les habitants près de l’ancienne mosquée et a trouvé un vieil homme qui savait quelque chose de l’histoire. Il nous a invités à déjeuner et nous a raconté ce qu’il savait.

L’histoire qu’on nous avait racontée n’était pas exacte à cent pour cent. L’homme en question n’était pas un jeune, car il était maintenant mort. Il s’appelait Yattin et était né en 1956 et était décédé il y a plusieurs années à l’âge de soixante ans. Yattin était censé être à moitié goul, sa mère ayant été violée par une telle créature. Lui-même était tout à fait normal. Il s’est marié et a eu des jumeaux qui sont malheureusement décédés. Plus tard, sa femme avait donné naissance à une fille qui était encore en vie. La fille vivait avec un tuteur dans une banlieue de la ville, sa mère étant également décédée. Daldat a eu les détails et nous avons décidé de rendre visite à la fille de Yattin.

Bien sûr, trois Anglais ne pouvaient pas simplement y aller, frapper à la porte et dire «salut, ton père était-il à moitié humain? Sa mère l’a-t-elle conçu avec hominidé relique?

La fille de M. Yattin

Daldat a conçu un plan selon lequel il traduirait au tuteur que nous étions trois de ses vieux amis de Yattin d’Angleterre, qui venaient lui rendre hommage et rencontrer sa fille.

Et ainsi, nous sommes arrivés à la maison et avons été accueillis par la dame qui s’occupait maintenant de la fille de Yattin. Elle était très arrangeante et nous a présenté la fille. Son nom était Moha et même si elle pouvait nous dire son nom, elle ne pouvait pas nous dire quel âge elle avait. Le tuteur a dit qu’elle avait dix-neuf ans. Moha avait l’air assez normal, trapue avec un visage large et des sourcils touffus, mais clairement avec rien d’autre que des gènes humains modernes. Elle souffrait cependant d’un retard mental.

M. Yattin

Le tuteur a sorti de vieilles photos de passeport de Yattin lui-même. Lui aussi était épais avec un visage large, un nez plat et un mono-sourcil épais de type Brejnev. Il avait une barbe noire et blanche touffue qui donnait l’impression qu’il avait attaché un blaireau à son menton. Pourtant, comme sa fille, il était clairement un humain moderne. Un hybride avec une sorte d’hominine aurait montré des caractéristiques primitives que ni Yattin ni Moha ne présentaient.

Toute l’histoire hybride aurait pu être utilisée pour expliquer le retard mental de sa fille. Au cours des siècles passés, les enfants déformés ou retardés en Europe étaient qualifiés de «changelings». C’étaient des bébés de fées que le petit peuple échangeait avec des enfants humains. L’enfant humain serait emmené à Fairyland afin de renforcer les lignées affaiblies du fay. L’enfant laissé à sa place serait un enfant laid et maladif.

Il existe cependant un précédent réel. Nous savons maintenant que les premiers humains modernes se sont mélangés avec d’autres hominidés, y compris des néandertaliens, des densiovans et des hominidés inconnus retrouvés uniquement sur du matériel génétique qu’ils ont laissé chez l’homme moderne.

Le lendemain, nous avons levé le camp et nous sommes allés à la fourche supérieure de la vallée de Romit. Nous nous sommes arrêtés au premier village, Qhyshan et on nous a offert une chambre dans une jolie maison sur les rives de la rivière Sardai-Miyona. C’était agréable d’avoir un toit au-dessus de nos têtes.

Dans le village, nous avons rencontré un homme du coin appelé Nas Rullo. Il avait entendu une histoire du village voisin au sujet d’un homme qui avait pêché. Sur le chemin du retour, il rencontra une goul femme qui se présenta à lui sexuellement.

Nas Rullo a également mentionné qu’un tigre avait été abattu par un chasseur dans la vallée. L’année précédente, l’homme lui avait montré une photo du tigre sur son téléphone portable. Les autorités ont enquêté mais n’ont trouvé aucun tigre.

L’histoire, si elle était vraie, était de la dynamite. Les tigres habitaient en effet autrefois le Tadjikistan mais officiellement ils avaient disparu il y a près de cinquante ans, le dernier ayant été tué en Turquie en 1970. Le tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata) était la deuxième plus grande espèce de tigre après le Sibérien. Il avait un pelage long et épais distinctif et une collerette ou une crinière courte autour du cou. Le tigre de la Caspienne vivait en Russie d’Asie centrale, en Afghanistan, en Iran, en Irak, en Turquie, en Mongolie, en Azerbaïdjan, au Turkménistan, en Ouzbékistan et au Tadjikistan. L’idée qu’un spécimen se trouvait dans la vallée de Romit il y a environ une année était stupéfiante. Nous avons décidé d’interroger désormais la population locale sur le tigre autant que sur le goul.

Le Tigre de la Caspienne est considéré comme éteint depuis 50 ans

Nous avons visité la mosquée et nous avons conversé avec un groupe d’anciens du village en leur  posant des questions sur le goul et ensuite sur le tigre. Les hommes étaient très heureux d’aider et nous avons obtenu beaucoup d’informations de leur part.

On nous a parlé d’un homme du nom de Zanadren qui a eu une rencontre il y a environ dix à quinze ans. Il coupait du bois de chauffage dans les montagnes. Lorsqu’il s’est assis, il a été attaqué par un goul mâle, qui l ‘a plaqué au sol, mais l’homme a pu le frapper avec une hache. Le goul s’est alors enfuit.

Une autre histoire impliquait un berger qui gardait son troupeau dans les montagnes. Un goul est apparu et a bloqué son chemin. L’homme a frappé le goul avec un bâton et l’a tué. S’il y a du vrai dans cette histoire, je pense que ce doit être un jeune spécimen. Un coup de bâton manié par un humain ne tuerait pas un chimpanzé adulte. Les singes sont des créatures fortes avec des crânes épais et une masse musculaire. La plupart des hominidés des archives fossiles semblent partager ces traits.

Le corps ressemblait à un homme mais était couvert de cheveux noirs et jaunes. Il a emmené d’autres villages voir le corps. Cela s’est produit à l’époque soviétique dans un village maintenant abandonné.

Une autre histoire s’est produite vers 1990. Deux chasseurs sont allés dans les montagnes mais n’ont trouvé aucun animal. Ils ont construit un feu et fait un camp. Bientôt, ils s’endormirent. Dans la nuit, une femelle goul a saisi l’un des hommes et s’est agrippée à son pénis. Il attrapa un bâton enflammé dans le feu et chassa la créature.

À une autre occasion, des hommes séchaient du yaourt en le suspendant dans un tissu suspendu à des arbres. Ils virent un grand goul attraper un paquet de yaourt et s’enfuirent avec.

Une histoire mettait en vedette un homme qui est allé dans les montagnes à la recherche d’un chasseur qui avait disparu. Il portait une arme à feu pour la défense. Une nuit, alors qu’il dormait, un goul l’a attrapé et a essayé de l’entraîner par les jambes. Il a réussi à saisir son fusil et à abattre la créature.

Les hommes ne savaient pas ce qui était arrivé à l’un ou l’autre des corps dans ces histoires.

Ils croient tous que le goul est une forme d’homme sauvage.

Panthera tigris altaica

Les mollahs âgés ont tous dit que les tigres existaient encore dans les montagnes et chassaient les chèvres sauvages et les moutons Marco Polo. L’un d’eux aurait tué cinq moutons domestiques dans un enclos il y a environ 4 à 5 ans. Il a été vu par le fermier qui l’a piégé dans l’enclos. Le tigre a été tué par des villages. Ils ne savaient pas ce qu’il était advenu du corps.

Il y a environ 7 ans, un autre homme du village a vu un tigre. Il l’a décrit comme plus long qu’un chien avec une queue de 3 à 4 pieds de long. Il était jaune avec des rayures blanches et noires.

Il y a environ 15 ans, un chasseur a vu un tigre tuer une chèvre sauvage en la mordant dans le cou. Le chasseur a effrayé le tigre qui a emené la chèvre, ne laissant que la tête.

Ils ont insisté sur le fait que ces animaux n’étaient pas des léopards des neiges. Ils savaient qu’il y avait trois grands félins dans le Romit, le léopard, le léopard des neiges et le tigre.

Nous sommes allés plus loin dans la vallée de Romit. Les arbres sont devenus plus clairsemés et il est devenu plus froid. Sur la route, nous avons rencontré un homme appelé Abdula et nous nous sommes arrêtés pour parler. Il a affirmé avoir vu deux gouls. Celui qu’il a rencontré environ six ans auparavant en chassant avec des chiens. C’était comme un homme et couvert de cheveux noirs. Le visage ressemblait à celui d’un homme mais avec une mâchoire plus saillante. Les chiens l’ont attaqué et il s’est défendu en lançant des pierres. Il pouvait courir à quatre pattes et debout comme un homme. Il s’est échappé en s’enfuyant dans les montagnes.

Sa deuxième observation a eu lieu quatre ans auparavant. Il montait à dos d’âne sur la route même où nous étions lorsque l’animal a stoppé net. Il a vu une créature se cacher derrière un rocher. Au début, il pensa que c’était un ours, mais ensuite il vit que c’était un goul. Il était couvert de cheveux noirs et avait un visage humain avec une mâchoire prognathique. Il a sauté à quatre pattes comme un gorille.

Nous avons fait le camp au bord de la rivière. Nous nous sentions tous encore assez malades.

Asid

Le lendemain, nous avons remonté la vallée de la rivière. Le paysage était magnifique, mais la fourche supérieure semblait plus stérile. Nous avons rencontré un producteur de miel appelé Asid. Il nous a invités pour le thé et le miel. Nous l’avons interrogé sur le goul. Il n’en avait pas vu un lui-même, mais son père en avait vu. Son père avait une machine pour pétrir la pâte, alimentée par le débit de la rivière. Une femelle goul venait parfois voler la pâte. Son père lui a dit de ne pas avoir peur d’elle.

Les tigres étaient une autre affaire, il en avait vu un lui-même. Il chassait avec des amis et avait abattu une chèvre sauvage. Un tigre est apparu et a emporté la chèvre morte. L’année dernière, un chasseur avait dit à Asid qu’il avait vu des tigres deux fois. Dans les deux cas, il s’agissait de femelles avec des petits. L’un était un groupe de six et un groupe de huit.

Nous avons marché jusqu’au bout de la gorge. Nous sommes revenus sur nos pas puis avons gravi des rochers escarpés. Au-dessus, il y avait une autre crête et au-dessus une autre. Dans la chaleur brûlante et souffrant toujours de dysenterie, c’était trop pour moi et je devais faire demi-tour épuisé.

Nous avons visité le village de Vishtan le lendemain. Nous avons parlé avec un mollah âgé qui continuait à chasser alors qu’il avait 74 ans. Il n’avait jamais vu de goul bien qu’il en ait entendu parler. Il avait vu des tigres à trois reprises, toutes avant la guerre civile (1992-1997). Les deux premières fois, il avait vu des tigres accroupis dans les sous-bois comme en embuscade. La troisième fois, il en a vu un chasser et tuer un cerf.

Bobo Safa

Dans le village voisin, nous avons parlé à un autre vieux mollah qui était aussi un chasseur et un apiculteur. Son nom était Bobo Safa. Son père et son grand-père l’ont mis en garde contre les gouls dans les montagnes, mais il n’en a jamais vu. Vingt ans auparavant, il avait vu un tigre dans le Romit à une distance ne dépassant pas 150m. Il avait entendu parler d’observations de femelles avec des petits. Il avait également entendu l’histoire d’un tigre qui avait tué des moutons et avait été piégé dans la bergerie par des villageois.

Plus tard dans la journée, nous avons parlé avec un garde forestier appelé Namon. Il ne voulait pas être filmé ou photographié mais il nous a raconté ce qu’il avait vu. Vers 10 h 00 le 18 juin 2018, il y a à peine un mois, il avait vu un tigre de la Caspienne. Il était haut dans les montagnes et il y avait encore de la neige au sol. Il a estimé que le tigre était un jeune adulte d’environ trois ou quatre ans. Quand l’animal l’a vu, il est parti. C’est la seule fois où il a jamais vu un tigre dans la nature.

Le lendemain, notre maladie s’est aggravée et nous a confinés au camp. Dave a attrapé deux araignées venimeuses à dos rouge près du camp. Ces belles araignées noires avec des marques rouges sont liées aux araignées veuves noires plus familières d’Amérique du Nord.

Nous étions assez rétablis pour longer la vallée le lendemain. Nous avons regardé le long d’un ruisseau et l’avons retracé jusqu’à une cascade. Nous vérifions la présence d’os dans l’eau mais n’en avons trouvé aucun. Sur le chemin du retour, nous avons pris le thé avec un groupe de producteurs de miel. L’un d’eux, Achmed, avait vu un tigre à l’époque soviétique (1929-1991). C’était dans les montagnes du Pamir à l’est de Romit. Son père en avait une fois attrapé un et l’avait envoyé dans un zoo de Douchanbé. Plus récemment, il avait entendu parler d’un tigre tuant vingt moutons.

Kaseem

Un jeune apiculteur appelé Kaseem avait vu une paire de gouls il y a quelques années. Il travaillait avec un autre homme dans un moulin à eau dans l’un des ruisseaux en amont de la rivière qui menait au Sardai-Miyona. La roue du moulin a cessé de tourner, alors Kaseem est allé en amont pour voir quel était le blocage. Il a découvert deux créatures ressemblant à des hommes assis dans le ruisseau et bloquant le flux. Ils semblaient être un homme et une femme. La femelle était de taille humaine, le mâle un peu plus grand. Ils avaient des visages humains et étaient couverts de cheveux noirs. Ils avaient une odeur nauséabonde. Dès que les créatures ont vu Kaseem, elles sont devenues agressives. Ils l’ont poursuivi jusqu’au moulin. Lui et l’autre homme se sont enfermés à l’intérieur du moulin alors que les créatures frappaient à la porte et sautaient sur le toit. Les créatures sont restés à rôder autour du moulin pendant une heure. Le deuxième homme, un mollah, a essayé de calmer Kaseem alors qu’il paniquait. L’autre homme a affirmé avoir déjà vu les créatures.

De retour au camp, Raga Bali nous a dit qu’il avait lui aussi vu des tigres il y a sept ou huit ans près du village de Tavish. La première fois, il avait vu une femelle avec trois petits sur l’autre rive de la rivière. Ils se nourrissaient tous d’un cerf mort. Il les a regardés se nourrir pendant une heure. La deuxième fois, il a vu un seul tigre errer sur l’autre rive de la rivière. Il pensait que pendant l ‘hiver, les tigres descendaient des altitudes plus élevées.

Avant de lever le camp, nous avons récupéré les pièges photographiques.

Et ainsi, l’expédition s’est terminée. J’ai été malade pendant trois semaines après mon retour en Angleterre. En vérifiant les images de la caméra de piste, nous avons constaté que nous avions capturé des ours, des renards et des sangliers, mais pas d’hominidés.

J’ai écrit à autant de groupes et d’organisations de conservation du tigre que je le pouvais avec des informations sur les observations du tigre de la Caspienne au Tadjikistan. Le silence était assourdissant. De tous, un seul groupe a pris la peine de m’honorer d’ une réponse et ils ont dit qu’ils ne se préoccupaient que du tigre de Sibérie. J’ai été à la fois surpris et déçu qu’aucun de ces groupes ne trouve ces récits suffisamment intéressants pour s’en occuper. L’idée qu’un tel prédateur spectaculaire, que l’on croyait éteint depuis longtemps, pourrait survivre dans le Tadjikistan moderne est à la fois passionnante et fascinante. J’ai essayé de diffuser l’information ailleurs.

Alors, que peut on conclure au sujet du goul ? Avant de visiter le Tadjikistan, je pensais que la créature serait la même espèce que l’almasty de Russie. Cependant, les deux semblent différents. L’almasty pourrait, selon des témoins, atteindre sept pieds et demi de hauteur. La taille du goul ressemble plus à un homme, bien que beaucoup plus large d’épaules. La structure étrange de la main est plus révélatrice. Tous les témoins ont souligné que les pouces étaient plus en arrière sur la main qu’un pouce humain. Si vous deviez inventer une histoire sur l’aspect d’un monstre, les pouces seraient-ils la première chose que vous iriez imaginer ?

Ardipithecus ramidus

Les mains d’hominidés fossiles comme Homo erectus ou Homo habils ressemblent davantage à l’homme moderne par sa structure. Même les australopithèques les plus primitifs avaient une structure de main plus humaine que semblable à celle d’un singe. La forme des mains du goul telle que décrite par les témoins ressemblait davantage à celles d’un chimpanzé ou à celles d’Ardipithecus ramidus, un hominidé âgé de 4,4 millions d’années qui était deux fois plus ancien que l’Homo habilis. Cela signifie-t-il que le goul est un descendant d’Ardipithecus ramidus ou l’un de ses parents? Peut-être mais pas nécessairement. La forme étrange de la main peut être un développement relativement récent, peut-être une adaptation à l’escalade, mais tout cela n’est que spéculation. Seul un spécimen répondra une fois pour toutes à ces énigmes. Il semble que le goul soit un tout nouveau chapitre de l’hominologie..

Richard Freeman

Richard Freeman, membre éminent du Center for Fortean Zoology, il est la définition même du cryptozoologue : un passionné, un aventurier, un écrivain, un libre-penseur, quelqu’un qui consacre sa vie à enquêter sur les mystères du monde animal, aux quatre coins du monde. Son dernier ouvrage est disponible notamment ici.

3 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci là encore. Ce pouce « simiesque » est quand même un peu intriguant.
    Une question : même si c’est a priori peu probable, Richard Freeman aurait-il un lien de parenté avec Paul Freeman, bigfooter bien connu (décédé) de Walla Walla (état de Washington) ?

    J’aime

    1. Bonjour Jean merci infiniment pour cette réaction. Non je crois pouvoir m ‘avancer en disant que Richard n ‘ a pas de lien de parenté avec Paul Freeman dont je me permets de rappeler le fameux document vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=3ZGH8J3RssI
      Concernant ce pouce en arrière, très simiesque on peut faire un parallèle avec les empreintes attribuées à l’orang pendek de Sumatra. Le pouce du pied est en arrière, et du coup bien sur le côté, alors que les orteils et leur implantation le rapprochent de l’Homme. https://cliffbarackman.com/research/orang-pendek-project/orang-pendek-project-data-index/
      Comme le dit Richard, c’est un détail qu’on imagine pas être inventé.
      Par contre on est d’accord, avec Florent pour considérer que ce M.Yattin a tout de même une physionomie un peu particulière. non ?

      J’aime

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