Hommes sauvages d’Allemagne

Wilde Männle

Après l’Espagne, l’Europe Centrale, l’Italie, la Suède, notre tour d’Europe du phénomène de l ‘homme sauvage nous emmène en Allemagne. Comme pour les autres destinations, nous plongerons dans le folklore, pour ensuite rendre compte de témoignages contemporains emblématiques. J’ai bénéficié pour cet article de l ‘aide du cryptozoologue Hans-Jörg Vogel, que je remercie chaleureusement.

Wilde Mann est plus qu’ailleurs un homme des bois car l’Allemagne est réputée depuis l’antiquité pour ses vastes et impénétrables forêts, décrites notamment par Jules César dans La guerre des Gaules ou Tacite dans Germania. Il s’y cacherait une faune étrange et unique, venue du fond des âges. Les Germains étaient aux yeux des romains des sauvages par excellence, mais investis d’une certaine noblesse, car préservés de ces vices qui auraient corrompu Rome. Ce thème de la forêt comme celui du milieu originel du peuple germanique a ensuite été interprété, instrumentalisé de diverses façon selon les époques, c’est un vaste sujet. Ce lien entre le peuple allemand et ses forêts est depuis longtemps mythique et abstrait car en réalité l’Allemagne a été largement défrichée et aujourd’hui, les espaces boisés n’y sont pas plus importants qu’ailleurs en Europe. ( article sur la symbolique de la forêt germanique).

Carte des massifs forestiers allemands, La région de Harz au centre, et plus au sud, la Forêt Noire et la forêt Bavaroise, sont les hauts lieux de l ‘homme sauvage. La ville la plus au sud du pays, située à la frontière avec le Luxembourg, se nomme Oberstdorf.

Si le Wilde Mann, s’inscrit pleinement dans la tradition de l ‘homme sauvage européen médiéval, bien décrit dans cet entretien, il présente aussi plusieurs traits uniques ( deux articles très documentés sur l ‘homme sauvage allemand ici et ici ). Pour commencer, nous allons vous présenter, rien de moins que la cérémonie cultuelle la plus ancienne du monde germanique : la danse des hommes sauvages.

« Wilde Mändle Tanz » d’ Oberstdorf

A Oberstdorf, une ville alpine nichée à 800m d’altitude, la plus au sud du pays, il est possible de voir danser des hommes sauvages, en chair et en os. Ils ont une apparence rustique et débonnaire, quoique un peu inquiétante, tels des esprits et des fantômes de la forêt. Leur costume, le Häs, est une combinaison cousue de lichen mousseux récolté sur les arbres entre 1000 et 1600 mètres d’altitude, et il pèse à lui seul six à sept kilos. Une ceinture de brindilles de sapin fraîches s’enroule autour de leur taille et une couronne de feuilles de houx repose sur la tête.

Le ballet des 14 velus, ou plutôt des moussus suit une chorégraphie intacte depuis des décennies, probablement depuis des siècles. Les danseurs exécutent des mouvements sautillants sur une musique monotone et rythmée, puis ils traversent la scène en sauts puissants et successifs, apparaissant mystérieusement puis disparaissant. Il y a 17 scènes différentes, dont la pyramide et l’impressionnante danse du bâton. La musique étrange, les mouvements particuliers des danseurs censés imiter des sauvages, et la mise en scène caractéristique transportent le public dans les temps immémoriaux. Dans la scène finale, le roi verse l’hydromel, puis le chœur entonne le chant des « Hommes Sauvages ». Extraits:

Dans la forêt de notre sommet,
cachés dans la nuit grise,
les sauvages y demeurent,
jusqu’à ce que l’esprit de la montagne les réveille.
Au premier cri de son cor,
au son clair des flûtes,
ils s’envolent des rochers
en un joyeux chant rond.

Si sauvages que soient désormais les hommes,
couverts de mousse tout autour,
même si leur cri de faune
effraie parfois un enfant des Alpes,
leur cœur bat
haut et fort pour leur patrie, qui se sait désormais unie
des Alpes jusqu’au rivage .

Les origines de cette danse cultuelle remontent au mystérieux monde celte. A l’origine le but de la  Wilde Mändle Tanz était d’établir un lien avec les forces de la nature et les dieux. Les historiens la considère comme une danse d’hommage et de fertilité dédiée au dieu germanique Thor (également appelé Donar). Les « Wilde Mändle » étaient autrefois répandus dans toute la région alpine, de la Haute-Savoie aux Tatras et des Dolomites jusqu’au Harz et à la forêt de Thuringe. Mais c’est uniquement à Oberstdorf que cette danse a été préservée dans sa forme originale.

La danse de l ‘homme sauvage a connu ensuite une popularité exceptionnelle dans toute l’Europe. La première référence écrite, et peinte, date de 1393 lorsque Catherine l ‘Allemande, une des demoiselle d’honneur de la reine Isabeau, épouse de Charles VI, se remaria, à l’hôtel Saint-Paul à Paris. Il était de coutume de voir surgir des hommes sauvages en cas de remariage, c’était la mode en quelque sorte. Ceux du quartier du Marais à Paris, étaient de jeunes nobles français qui s’ étaient enduits de poix avant de se recouvrir de plumes et d’étoupes. Mais parmi eux, se cachait, méconnaissable ou presque, le roi de France en personne ! Charles VI théoriquement très occupés par la guerre contre les Anglais s’étaient pourtant lui aussi déguisé en homme sauvage. Un costume hautement inflammable que le rival du roi ( un duc d’Orléans évidemment), en dépit de toutes les mises en garde, voulut malgré tout inspecter de plus près avec sa torche. Cette joyeuse troupe de danseurs périt carbonisée dans d’atroces souffrances. Sauf le roi, qui fut sauvé in extremis par les excellents réflexes de sa reine. Il est attesté que la danse du Wilde-Mändle existait également à la cour d’Angleterre sous Henri VIII dès 1515.

Le bal des Ardents, chronique de Jean Froissart 1470

En 1793, l’électeur de Trèves et évêque d’Augsbourg apporta le Wilde-Mändle d’Oberstdorf à sa cour pour le présenter à des invités de marque sous le titre de « Comédie des Douze Sauvages ». Autrefois, la musique du Wilde-Mändle se transmettait avec des tambours, des flûtes Schwegl et d’autres instruments à percussion, dans un Allegro et un Andante très caractéristiques. La représentation est une cérémonie épuisante pour les participants, et nécessite de nombreux mois d’apprentissage. Les danseurs sont tous natifs de la région.

Wilde Männle Tanz en 1910
1920

La danse des hommes sauvages est un vestige précieux des temps si éloignés que nous avons encore presque tout à en apprendre. Un exemple prodigieux de transmission de la culture orale, puisque la musique et les paroles n ‘ont été couchées sur papier qu’en 1811.

La plus ancienne mention écrite du Wilde Mändle se trouve probablement dans une biographie de l’abbé Colomban, (mort en 595), rédigée en 640 apr. J.-C. Elle décrirait une fête sacrificielle païenne des Alamans de la région du lac de Constance. Les hommes dansaient autour d’un puissant chaudron contenant 875 litres de bière, vêtus de branches et de vêtements similaires à ceux que l’on retrouve encore aujourd’hui lors de la fête de danse d’Oberstdorf. La danse était également décrite sous sa forme actuelle. Lorsque le missionnaire de l’Allgäu leur demanda ce qu’ils faisaient là, il reçut la réponse qu’ils sacrifiaient à leur dieu « Vodano » (Wotan). Une similitude frappante avec la célèbre scène d’hommage du spectacle d’Oberstdorf, avec l’image du dieu sur les panneaux de bois, témoin d’un peuplement celto-païen, puis alémanique.

Le Codex latinus 17177 de la Bibliothèque d’État de Munich montre la danse de deux hommes sauvages, exactement en costume d’Oberstdorf, avec une femme sauvage (XVe siècle) sur une gravure sur bois colorée.

C’est donc bien plus qu’une danse folklorique, c’est un récit qui nous renseigne sur ‘histoire précoce de l’Allemagne. L’ histoire commence avec ce nom commun : Mändle, qui signifie petit homme, petit bonhomme. C’est bien surprenant car l ‘homme sauvage médiéval est censé être un colosse, utilisant des troncs d’arbres en guise de bâtons.

Les érudits locaux d’Oberstdorf (article), ont une explication bien à eux, simple et rationnelle : les hommes sauvages ont bel et bien existé et ils étaient simplement d’une taille plus modeste que les envahisseurs Germains réputés pour leurs hautes statures.

Ces « hommes sauvages » n’étaient pas seulement des personnages légendaires, ils auraient donc, selon cette hypothèse, réellement vécu à Oberstdorf : ils formaient les vestiges de la population originelle celtique et romane de l’Allgäu,, ce petit territoire en forme de pointe tout au sud du pays.

Allgäu

Ce terme Mändle, est appliqué également aux  » nains » de Venise (Venedigermändle), réputé pour se faufiler dans les grottes à la recherche de filons. Et qui auraient été, selon les historiens locaux, de véritables Italiens, des Romains, qui escaladèrent les montagnes de l’Allgäu à la recherche de cristaux et de métaux précieux. Comme les Venedigermändle et la population indigène étaient (un peu) plus petits qu’eux, les envahisseurs germains, les surnommaient « petits hommes ».

Ces nouvelles populations alémaniques, auraient rencontré pour la première fois ces « hommes sauvages » vers 700 apr. J.-C., des êtres de chair et de sang donc, loin d’être des symboles issus d’un monde de contes de fées. Car, deux siècles après leur arrivée, les Alamans avaient été chassés des régions de Souabe centrale par les Suèves. Devenus pacifiques et sédentaires, ils furent contraints de chercher une nouvelle patrie plus au sud. En quête de nouvelles colonies, ils rencontrèrent les vestiges de la population celto-romaine d’origine, qui vivait ici une existence misérable et précaire. Orpailleurs, cueilleurs d’herbes, guérisseurs et chevriers, ils se montrèrent très timides envers les nouveaux arrivants aux yeux brillants et à la stature imposante. Il s’agissait selon cette théorie du peuple ouralo-allgauen, un peuple mixte composé de descendants d’Illyriens, de Celtes (Rhètes) et de Romains présents dans la région depuis près de 500 ans. Certains pointent tout de même quelques incohérences : difficile de reconnaître le Dieu Thor dans en moustachu primitif sans aucune référence à un marteau, l’absence de références romaines dans cette cérémonie, le fait qu’elle se retrouve ailleurs en Europe.

Même si leur identité est incertaine, des petits peuples se cachaient probablement dans les régions montagneuses les plus hautes, et ils étaient surnommés « Mändle sauvages ». Ces créatures étaient timides et mystérieuses, apparaissant çà et là, pour disparaître aussitôt sans laisser de traces. Ces Mändle pratiquaient également leurs anciennes coutumes et danses, qui leur avaient été transmises oralement. Apparitions et disparitions soudaines derrière des sapins ou des rochers, reconnaissances prudentes, gestes, etc., nous rappellent directement la danse d’aujourd’hui, qui ne présente donc pas seulement les tribus germaniques, mais aussi les coutumes et les danses des peuples autochtones du pays.

Peuples d’Europe occidentale vers 500 après JC + chronologie du peuplement Alaman dans l ‘Allgäu

Ces gens prodiguaient conseils et une aide désintéressés utiles dans la lutte constante contre les forces des montagnes, ils étaient décrits comme serviables et amicaux dans presque toutes les légendes et récits. Ces sauvages se mettaient souvent au service des nouveaux habitants, étaient travailleurs et honnêtes, et se mariaient même fréquemment avec eux. Presque toutes les légendes et récits relatent de bons souvenirs, mais il y a quelques exceptions. Un récit raconte que dans l’Ostrachtal, quelques bûcherons brutaux capturèrent astucieusement un de ces Mändle sauvages et le tuèrent. Un autre récit raconte qu’à Birgsau, un berger attira un groupe de douze Mändle sauvages vers un feu pour se réchauffer, où ils furent ensuite misérablement brûlés vifs.

Wilde Mann et les métaux

Comme nous venons de le voir, le terme Mändle renvoie à des petits hommes parfois sauvages, et certains sont impliqués dans l’exploitation de minerais.

Massif du Harz

Le Harz, est à la fois le nom donné à un massif montagneux d’environ 2 000 km2 surgit au milieu de l’Allemagne, au centre-nord, et à la forêt qui le couvre, parfois considérée comme une relique de la forêt hercynienne décrite par les auteurs antiques et médiévaux, elle-même relique de la forêt primaire européenne

C’est ici, dans une grotte au cœur de l’épaisse forêt, que vivait un homme devenu complètement sauvage. Presque nu, recouvert de branches de sapin, d’écorces et d’herbes à sorcière, une sorte de mousse. Il était accompagné d’une femme vêtue de la même manière que son mari.

Puis est survenu la première colonisation du Haut-Harz, au 16ème siècle, des mineurs arrivés dans la région depuis les monts Métallifères plus à l ‘est, découvrirent des empreintes de pas humaines fraîches dans la boue du lit de la rivière Innerste. Ces empreintes de pas les ont interpellés, alors qu’ils pensaient être les seuls à proximité, ils suivirent ces traces. Parmi eux, le chevalier Klaus, fondateur de la petite ville de Clausthal et exploitant minier dans le Haut-Harz. Ils découvrirent bientôt deux inconnus, un homme et une femme. Tous deux d’une taille effrayante, vêtus seulement de larges ceintures de feuilles et de bonnets de mousse. En guise d’arme, l’homme, à la barbe hirsute descendant jusqu’à la ceinture, tenait dans sa main droite un sapin arraché avec ses racines et un ours tué sur le dos. Grâce à sa force, il avait déjà tué de nombreux ours et sangliers dans la région. Le chevalier Klaus le suivit avec curiosité jusqu’à sa grotte, où l’homme sauvage jeta l’ours à terre. La femme sauvage, qui avait aperçu l’étrange chevalier, s’enfuit de la grotte, effrayée, et on ne la revit plus jamais. Un petit enfant resta dans la grotte, lui aussi enveloppé de feuilles.

Le chevalier Klaus s’approcha de l’homme sauvage et deviendra son meilleur ami. De riches filons d’argent furent découverts à l’endroit où l’homme sauvage aimait particulièrement se montrer, attirant les mineurs. C’est ainsi que la ville de Wildemann se développa ; l’hôtel de ville se dresse à l’emplacement de la grotte. L’homme sauvage eut plusieurs autres enfants avec une autre femme, et on dit que de nombreux habitants de la ville de Wildemann et de toute la région du Harz descendent de lui.

C’est un rare exemple d’une légende comportant une fin heureuse pour le sauvage. Justement, il existe une autre version de l ‘histoire, un peu plus tragique, la voici :

Dès que l’homme et la femme sauvages aperçurent les mineurs, ils ignorèrent leurs salutations amicales et s’enfuirent dans l’épaisse forêt. Par la suite, on les aperçut souvent, mais même lorsque les mineurs les traquèrent, ils furent incapables de rattraper ces agiles habitants de la forêt.

Jean de Mandeville [traduit par Otto von Diemeringen] : Strasbourg 1488 

Ce n’est qu’après de nombreuses tentatives infructueuses qu’ils réussirent enfin à s’approcher suffisamment pour tirer une flèche, qui blessa l’homme au pied. Mais même à ce moment-là, le combat fut acharné. L’homme sauvage attaqua les chasseurs avec son sapin, tandis que la femme, agile comme un lézard et forte comme un géant, se défendit à coups de poings et de dents contre ses poursuivants jusqu’à ce qu’elle parvienne à s’échapper. L’homme sauvage, dépassé en nombre, fut ligoté et capturé. Les mineurs découvrirent même la grotte où vivaient les habitants de la forêt et, grâce aux réserves qu’ils y découvrirent, constatèrent qu’ils se nourrissaient uniquement de baies et de viande crue d’animaux sauvages.

Ils demandèrent à l’homme sauvage qui il était, d’où il venait et bien d’autres questions, mais il ne répondit pas, se contentant de regarder vers la zone où se trouvait la grotte découverte. Ils lui donnèrent à manger et à boire, mais il ne mangea rien. Ils voulurent le forcer à participer aux travaux, mais il refusa catégoriquement. Impossible de déterminer s’il était incapable de parler ou s’il faisait juste semblant.

Les mineurs décidèrent alors de l’emmener chez le duc de Brunswick, qui devait décider de son sort. Mais le prisonnier mourut en chemin. À son décès, le premier filon de minerai fut découvert dans la grotte. Les mineurs pensèrent que l’homme sauvage avait gardé le silence jusque-là sur le minerai. Ils baptisèrent la première mine en son honneur « Wilder Mann ». À l’endroit où ils l’avaient capturé, ils plantèrent un tilleul en sa mémoire. On peut encore le voir aujourd’hui devant l’hôtel Rathaus.

On raconte que l’homme sauvage aurait lui-même enfoncé l’arbre avec acharnement dans le sol lors d’un combat contre ses chasseurs. C’est du moins ce qui est écrit sur le panneau accroché au tilleul devant l’hôtel de ville.

Le blason de Wildermann représente en rouge sur fond vert, debout, un homme sauvage nu avec une couronne de feuilles vertes, sa main gauche sur le dos d’un cheval d’argent bondissant ; de sa main droite, il tient un sapin vert enraciné poussant hors du sol. Cette image héraldique, également courante dans d’autres régions minières,  est un symbole répandu dans le Harz, comme en témoignent les  pièces de monnaie d’argent Wildemannstaler des anciens ateliers monétaires du Haut-Harz.

L’homme sauvage du Harz fait immanquablement penser à Homo Néandertalensis ce cousin archaïque qui a rencontré Homo Sapiens. Des centaines de squelettes ont été retrouvés en Europe, surtout en Allemagne, Néandertal a disparu il y a environ 30 000 ans . Reconstitution par Matteo De Stefano – Science Museum of Trento

Cette silhouette caractéristique, d’un homme féral barbu, peu vétu, débonnaire, est celle qui est restée dans l ‘imaginaire allemand, au détriment de l’ homme des bois, velu, géant, et farouche. Un processus que l ‘on rencontre aussi ailleurs en Europe, à partir du 16ème siècle, le peuple sauvage devient de plus en plus symbolique, et inoffensif.

L’Homme sauvage et sa famille (1545) – Hans Schäufelin

Jeune femme sauvage à la licorne, panneau de coussin. Strasbourg, vers 1500−1510. En Allemagne, peut-être plus qu’ailleurs, la femme sauvage/moussue est un personnage distinct de son alter égo masculin, et particulièrement répandu.

En allemagne, cet homme ensauvagé est parfois nommé également homme loup/Wolfmensch. Et au moment même où j ‘écris ces lignes, un d’entre eux fait la une des journaux. Evidemment, tout cela se déroule dans le Harz.

L’homme-loup du Harz

Depuis le début des années 2020, des rapports font état d’un soi-disant « homme-loup » vivant aujourd’hui même, dans la forêt près de Blankenburg. Des individus portant une fourrure ou un costume de loup ont été signalés à plusieurs reprises. Des rumeurs selon lesquelles un individu vivrait dans la forêt, a confirmé Alexander Beck, chef des pompiers de Blankenburg, ( article). La police et les pompiers sont déjà intervenus suite à un récent témoignage, mais n’ont pas pu appréhender le prétendu ermite. Cependant, les secours ont découvert des indices indiquant qu’un individu vivait dans la forêt. C’est un expert de la vie en plein air, a ajouté Beck. La police découvre régulièrement des foyers élaborés et des « nids » faites de branches et de brindilles, l’homme-loup du Harz est quelqu’un qui s’adapte aux hivers très froids. On peut penser que sa profonde maîtrise du feu y est pour quelque-chose. D’ailleurs cette habitude de faire du feu n’est pas sans poser des problèmes.

En mars 2023 , un appel a été lancé à la police de Blankenburg pour signaler un incendie soudain et un « homme-loup » dans la forêt de Heers. La police et les pompiers sont intervenus, n’ont constaté que quelques branches calcinées.

Cependant, les foyers d’incendie que la police et les pompiers découvrent régulièrement peuvent représenter un réel danger. En raison de la sécheresse persistante, même de petites étincelles dans la région peuvent déclencher un incendie de forêt. En 2022, 16 incendies de forêt ont ravagé le Harz ;  en août, le préfet Thomas Balcerowski (CDU) a déclaré l’état d’urgence et les services de secours ont lutté contre le vaste incendie depuis les airs, avec l’aide de deux avions de lutte contre les incendies italiens. En raison du changement climatique, le Harz est l’une des forêts les plus menacées d’Allemagne.

Extinction du feu, parti d’après les pompiers d’une habitation construite illégalement.( article)

Pourtant aucune enquête officielle n’a été déclenchée pour vérifier tous ces témoignages. Officiellement, cette zone étant protégée, il est interdit pour quiconque de venir s’y installer. En conséquence les autorités, officiellement, démentent toute présence d’un éventuel ermite vêtu de peau animal. Pour le commissariat de police, les différents récits des habitants de Blankenburg relèvent davantage du mythe ou de la légende. Il met en avant les causes multiples des déclenchement d’incendies, notamment les mégots de cigarettes, et les traces repérées, seraient le fait de jeux d’enfants. Circulez, il n ‘y a rien à voir, officiellement, l’homme loup du Harz n ‘a jamais existé. Oui mais voilà, c’est ce moment précis qu’a choisi l’homme loup du Harz pour se montrer. ( article)


L’homme féral du Harz ?

En août 2023, deux touristes se promenaient dans la forêt, non loin de la ville de Blankenburg, dans les collines de grés de Heers, et examinaient les ruines d’un vieux château.« Lorsque nous avons atteint les grottes dans le sable, nous avons vu cet homme-loup. Il se tenait debout dans l’une des grottes et tenait à la main un long bâton de bois qui ressemblait à une lance. « Il ne nous quittait pas du regard, mais il n’a rien dit. Il avait l’air sale et ressemblait à un homme préhistorique de l’âge de pierre, comme les images d’un livre d’histoire », a déclaré Gina Weiss, 31 ans, au journal Bild. Selon Gina et son ami Toby, ils ont observé cet homme pendant une dizaine de minutes. L’homme nu semblait avoir une quarantaine d’années. Depuis aucune nouvelle information sur l ‘homme loup du Harz n ‘a été annoncée dans la presse.

Château de Regenstein/Heers

Comme nous venons de le voir jusqu’ici, la dossier de l ‘homme sauvage en Allemagne est dominé par la figure de l ‘homme ensauvagé, mais qu’en est-il de l ‘autre humanité, celle qui était couverte de poils, et bien plus archaïque que les anciens romains. Ces êtres qui se déplaçaient d’une manière si particulière, qu’elle fut été mise en scène dans la danse de l ‘homme sauvage ? Ces mythiques Wilde Mändle, finalement, que leur est-il arrivé ?

Toujours d’après les historiens locaux, ils se sont éteints en silence, car ils étaient déjà en voie de disparition à l ‘arrivée des tribus germaniques. De nombreuses histoires racontent en effet qu’un homme ou une femme sauvage, au service d’un fermier, ou même marié, s’enfuyait subitement pour ne jamais revenir, après avoir appris que « Stuzzemutz », « Sale Wenzl » ou « Maringga » était mort et qu’il devait rentrer chez lui immédiatement. Derrière cette remarque apparemment anodine se cacherait la grande tragédie de l’extinction d’un peuple agonisant. Dans le folklore allemand, un chasseur mythologique, sorte de fantôme lié aux chasses fantastiques, a pour mission de traquer et tuer les femmes sauvages. Cette coutume populaire de la chasse mortelle dans les Monts Métallifères a été décrite en détail par le pasteur Christian Lehmann au début du XVIIe siècle et a perduré jusqu’au milieu du XIXe siècle. C’est un récit fantastique mais certains y voient un indice que les Hommes Sauvages étaient recherchés, chassés et tués lors de parties de chasse très prisées.

Un homme velu en forêt Allemande ?

Aujourd’hui, il n ‘y a aucune raison de penser qu’il puisse exister autre chose dans les forêts allemandes que des ermites, des sans abris, des humains marginaux.

Pourtant il est possible de trouver sur internet, de rares articles ( ici et ici ) affirmant qu’il émane des dizaines de témoignages de la forêt noire, notamment à propos d’un homme sauvage comparable au yéti. A mon grand désarroi, Je n ‘ai trouvé aucun élément capable de confirmer le moindre élément de ces articles, donc jusqu’à preuve du contraire, je les considère comme fictifs.

Il y eut il y a quelques années cette vidéo, accompagnée d’un témoignage, annoncée comme une observation de type homme-singe au Luxembourg, c’est à dire non loin d’Oberstdorf. Le consensus est qu’il s’agit d’un canular, de toute façon on ne voit rien.

Le canular du Luxembourg

Il y a des gens qui cherchent les hommes sauvages en Allemagne, comme Tom Coburn, un citoyen britannique expatrié. C’est un phénomène surprenant, mais force est de constater que souvent, les rares témoignages actuels ( ici et ici ) proviennent de gens qui viennent d’autres pays. La raison ? A chacun de s’en faire une idée, nous allons terminer cet article avec un témoignages contemporain récent publié à l ‘origine sur le site américain RMSO, qui recense des témoignages du monde entier.

Dans la région est de Holstein en Allemagne, je me trouvais juste dans une tourbière que je crois être la résidence d’un bigfoot que j’ai suivi depuis un long moment maintenant. J’étais dans le marais et après un moment j’ai perçu un sifflement. Je suis allé dans la direction du sifflement et cette chose a débouché en courant et elle a couru jusqu’à moi. Je ne sais pas où signaler cet incident ou à qui le raconter. Oui, j’ai vu la chose là pendant deux secondes environ. Cette chose présentait une longue fourrure feutrée noir comme un animal mort et des grands yeux et des mains énormes et elle faisait autour de 1m90 à 2m10 de haut avec ses propres traits. Le visage était dépourvu de poils et elle avait une puanteur dégoûtante. Je n’ai pas aimé la puanteur qu’elle dégageait, une mauvaise odeur animale. Elle sentait comme une carcasse pourrissante ou quelque chose de mort. Dans l’ensemble, la créature ressemblait quelque peu à un homme de Néanderthal. Je ne sais pas comment la décrire vraiment. J’ai couru jusqu’à ma moto tout terrain et je me suis éloigné aussi vite que j’ai pu. Un bruit terrible m’a suivi lorsque je suis parti de là. Il y avait même un nid grand de 2 mètres par 2 fait de roseaux où on avait l’impression qu’un grand animal avait fait sa litière là

FIN

4 commentaires

  1. Bonsoir,

    Merci pour ce partage. Pour la précision, ce n’est pas la reine Isabeau mais la duchesse Jeanne de Berry qui a sauvé Charles VI lors du Bal des ardents.

    Et rappel, j’ai compilé y compris des cas allemands (in English pour mes correspondants US) dans https://daruc.fr/westeur.htm

    Et bonne nuit,

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    1. Bonjour Jean, merci infiniment pour cette correction importante, je vais probablement modifier le texte suite à votre signalement.
      J’aimerai beaucoup inclure un lien vers votre site dans l ‘article, si vous êtes d’accord, mais je n ‘ai pas réussi à localiser l’endroit précis où sont les témoignages européens dont allemands.

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      1. Toutes mes excuses alors. Le problème, c’est que je l’ai fait il y a longtemps, avec un outil dépassé, et que j’ai changé d’hébergeur. Mais en descendant sans craindre les lignes blanches on y arrive. NB il n’y a que des cas européens (9 pays).

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