Les Trolls, hier et aujourd’hui

Pays de montagnes, de fjords, de forêts et des longues nuits d’hiver, la Scandinavie est logiquement un terreau propice au surnaturel.

La mythologie nordique recense d’innombrables créatures fantastiques. Dans un précédent article consacré aux nains du folklore scandinave, Florent nous avait donné un bel aperçu, et j’ai eu envie de prolonger son intérêt initial. Cette fois, c’est en direction des créatures de plus grandes tailles que nous allons porter le regard, c’est à dire dans ce contexte culturel : les trolls. Nous allons plonger dans la littérature classique médiévale pour en retracer les origines, avant de revenir aux trolls d’ aujourd’hui. ( et oui !)

Si vous aimez Tolkien, alors, vous adorerez ce voyage dans les mythiques terres d’en haut, l ‘Europe du nord.

Origine du troll

Pour Ane Ohrvik, professeure d’histoire culturelle à l’université d’Oslo : On ne sait pas exactement quand et où le troll a fait son apparition, mais ils sont présents dans notre tradition orale et on les rencontre dans nos premiers écrits, nos sagas, au Moyen Âge. On ne sait pas quel âge leur attribuer, mais ils sont très vieux. Les trolls sont des créations de l’imaginaire, mais on croyait autrefois que toutes sortes de créatures plus ou moins visibles et dangereuses peuplaient la nature aux côtés des humains. Certains trolls étaient cantonnés au monde fictif, tandis que d’autres avaient une dimension plus réelle et il fallait prendre certaines précautions pour s’en protéger. 

Le terme troll est dérivé du verbe ancien islandais  trylla qui signifie « rendre fou, conduire à une puissante rage, remplir de furie » ou « transformer en troll, enchanter ». Dans les textes norrois, ces termes sont dérivés en trollskapr « sorcière » et tryllskr « de la nature d’un troll ».

Couverture d’un manuscrit du XVIIIe siècle de l’Edda de Snorri.

Dans son livre, Contes de trolls norvégiens publié en 2005, Joanne Asala déclare : Selon les plus anciennes des mythes nordiques, lorsque la Terre a été créée à partir du corps déchu du géant Ymir, les asticots qui ont émergé de son cadavre ont été transformés par magie en elfes clairs et en elfes noirs. La plupart des trolls appartiennent aux rangs des êtres sombres, demeurant dans les ‘humides entrailles sous la surface de la Terre, complotant vengeance et méfaits contre les fils de l’homme.

Il semble que la première mention d’un troll se trouve dans un l’Edda de Snorri, rédigé à partir de 1220, Le poète et mythographe Snorri Sturluson raconte que le dieu Thor est allé à l’est pour combattre des trolls. Dans le poème Völuspá (p40-41) l’une des progénitures du monstre-loup Fenrir aurait la « forme d’un troll ».

Les Eddas forment un ensemble de textes fondateurs de la mythologie nordique. C »est un recueil d’anciennes histoires et légendes datant parfois de mille ans, qui ont été enregistrées et rassemblées au XIIIème siècle. Elles figurent encore aujourd’hui au programmes de tous les écoliers descendants des peuples vikings.

Des « femmes-trolls » ou « femelles trolls » sont également mentionnées dans les sagas ; elles sont décrites généralement comme des Géantes, dans l’Edda de Snorri, un épisode relate la rencontre entre une femme-troll et le poète Bragi Boddason qui vécu au IXème siècle.

Troll kalla mik
trungl sjǫtrungnis,
auðsug jǫtuns,
élsólar bǫl,
vilsinn vǫlu,
vǫrð nafjarðar,
hvélsveg himins –
hvat’s troll nema þat?
« Troll appelle-moi
Lune de la terre-Hrungnir 
Avaleuse-de-richesse du Géant,
Destructeur du soleil-tempête
Disciple bien-aimé de la voyante,
Gardien du fjord-du-cadavre [tombe],
Avaleuse de la roue-du-ciel [soleil/lune].
Qu’est-ce qu’un troll si ce n’est pas ça ? »
D’après ce récit, tard dans la nuit, Bragi traversait une forêt quand la troll lui demanda agressivement qui il était, tout en se présentant elle-même.

Les trolls sont souvent rapprochés des géants de la mythologie nordique,  Jotunheimar, mais ils sont différents, présentés comme des êtres solitaires, bestiaux ou monstrueusement laids, de taille « géante », habitant dans des montagnes isolées, vêtus de haillons ou peaux de bêtes. Dans les contes d’autrefois, les trolls étaient donc repoussants, peu de mots suffisent pour les décrire : « gros », « forts » et « laids ». Ils vivaient le plus souvent dans des grottes ou souterrains, et fuyaient la lumière du soleil car leur peau était fragile et durcissait comme la pierre à la vue du soleil.

Troll et père noël

Une créature grotesque, bestiale, géante, sombre sale et barbue, qui selon les traditions aime jouer des tours aux humains….ça ne vous rappelle rien ? C’est exactement la définition de l’homme sauvage médiéval, dont le corps épais était décrit comme couvert de poils emmêlés et dégageait une odeur nauséabonde. (Dans les représentations ultérieures de l’homme sauvage, sa fourrure était souvent remplacée par des feuilles.) Parfois cornu, avec un organe sexuel proéminent ou brandissant une massue, il était considéré comme frénétique et fou, et était la personnification de la luxure et de la débauche.

Le troll est-il un avatar de l’homme sauvage en l ‘Europe du nord? Il faut se rendre compte que cette figure est omniprésente dans le folklore scandinave, avec en toile de fond la présence bien connue du père noël. Et oui ce brave papa noël, aurait été à l ‘origine une sorte d’homme sauvage, un magicien, finalement pas si éloigné du diable. Les hommes sauvages étant eux-mêmes considérés traditionnellement comme des démons, la boucle est bouclée.

C’est un thème qui a connu ces dernières années un renouveau, avec la parution d’un article emblématique qui relie toutes ces traditions et expose clairement les liens entre les variantes du père fouettard.

Autre ouvrage sur les origines du père noël. D’après l ‘auteur, la première représentation du père noël date d’il y a 50000 ans, ce symbole d’un monde païen fut ensuite récupéré tardivement par la christianisme.

Représentation traditionnelle de l ‘homme sauvage européen médiéval

Emblème du Lappland ( Laponie, nord de la Suède)

L’arbre généalogique de Santa Claus par Jeffrey Vallance débute avec l ‘homme sauvage,

Parmi les figures remarquables de ce panthéon infernal, il y a les figures de Stallo et Krampus, qui sont respectivement un troll mangeur d’homme ( ici un conte) revêtu de métal , et un père noël poilu et démoniaque, qui vient punir les enfants turbulents à noël.

Stallo pat John Bauer

Appartenant plutôt au folklore germanique, Krampus connaît un revival ces dernières années.

Ces personnages décrivent un monde nordique magique et surtout une religion païenne, car les Vikings vénéraient les esprits de la nature, comme par exemple les esprits des cascades.

A Noël, le père noël vient avec ses cadeaux il entre par la cheminée. C’est loin d’être anodin, comme nous le rappelle le folkloriste suèdois Tommy Kuusela dans cet article : c’est un reste d’une tradition ancienne concernant les seuils, les points d’accès à la maison comme les portes et fenêtres et donc les cheminées. Ce sont des points sensibles, qu’il faut protéger
contre la sorcellerie et les êtres surnaturels. De nombreux récits d’archives parlent de la façon dont les serpents ou des objets en acier sont cloués sur ces entrées pour protéger les occupants du mal. Le père noël avait besoin d’un chemin approprié pour s’introduire dans la maison, c’est une vision plus ancienne des seuils et de la sorcellerie qui a été recyclée pour notre époque et nos besoins.

Le troll hérétique

À la suite de l’adoption du christianisme dans la région, les pratiques spirituelles et les croyances traditionnelles ont été marginalisées et leurs adeptes ont été persécutés. Les völvas, les prêtres pratiquants la magie nordique, furent généralement exécutés ou exilés. Et la croyance envers les trolls, ennemis de Dieu symbolisant ces forces du chaos, était combattue.

 La Norvège, par exemple fut évangélisée par Olaf Haraldson, (alias Olaf II, alias Olaf le saint), qui est connu pour avoir christianisé de force le pays, tâche entamée par son prédécesseur, nommé Olaf également. Après des années passées en Angleterre, Olaf Haraldson rentra dans son pays vers 1014, et visiblement, il entreprit sans attendre son combat contre les trolls.

St. Olaf transforme les trolls en pierre . Peinture murale de la fin du Moyen Âge dans l’église de Dingtuna à Västmanland (Suède)

Ce roi, devenu un saint, est au centre de nombreuses légendes, l’un des plus célèbres nous intéresse :

Saint Olaf et le troll Sigge.

Saint Olaf voulait construire une église en pierre avec une tour sur sa ferme royale d’Avaldsnes. Mais le roi avait peu de temps pour le faire lui-même car il était tellement occupé à parcourir le pays pour christianiser les gens. Par conséquent, le roi a conclu un pacte avec un géant ou un troll qui résidait dans l’un des anciens tumulus funéraires de Blood Heights.

L’accord était que le troll devait construire l’église, et s’il parvenait à la terminer dans un certain délai, il devrait être récompensé par le soleil, la lune ou l’âme du roi.

Le troll a commencé à travailler, et de tels êtres souterrains ont construit avec magie, beaucoup plus rapidement qu’un chrétien ne peut l’imaginer. Le dernier jour avant l’expiration du délai, Saint Olaf est devenu vraiment anxieux. Il semblait que le troll terminerait sa tâche avant la date limite et que devrait faire le roi ? Même les rois ne peuvent pas faire tomber le soleil et la lune. Comment Olaf a-t-il pu sauver son âme ?

Dans la soirée, le roi monta sur Blood Heights (où se tenait autrefois la bataille entre Håkon le Bon et les fils d’Eirik Bloodaxe). L’un de ces tumulus s’appelle « Prinsahaugen ». De l’intérieur de ce monticule, Olaf a entendu un enfant pleurer. Il arrêta son cheval et écouta. Puis il entendit une femme chanter :Silence, silence petit enfant, ton père Sigge va arriveravec le soleil et la lune à son bébé.

Or, saint Olaf savait comment s’appelait le troll ; Sigge. Le roi était sauvé. Parce que tout le monde sait que si un chrétien mentionne le troll par son nom, le troll se transformera en pierre. Le roi retourna à l’église et se cacha jusqu’au mur de l’église. Lorsque le troll devait poser la dernière pierre sur le clocher de l’église, Olaf s’écria : « Attention maintenant, Sigge, la dernière pierre tombera.

À cet instant, le troll a craqué. Il se transforma en pierre et tomba tête baissée dans le sol au nord de l’église. Là, il est toujours debout et témoigne que le bien vaincra le mal, tout comme le roi a vaincu le troll.

Sans vouloir diminuer l ‘œuvre inquisitoriale de Saint Olaf, il est évident que la croyance envers certaines créatures traditionnelles, comme les trolls et les elfes, s’est maintenue fortement, après la christianisation.

On peut le déceler dans ce célèbre document, d’Oléus Magnus, dernier archevêque de Suède avant le protestantisme. La Carta Marina  est une carte géographique du XVIème siècle représentant les mers, les côtes et l’intérieur des terres des pays encerclant la mer Baltique. Elle fait la part belle aux monstres maritimes surtout, mais aussi terrestres, voici quelques détails en exemples.

Mais l’ouvrage le plus célèbre de Magnus est l’ Historia de Gentibus Septentrionalibus, (Histoire des peuples du Nord). Écrit en latin en 1555, il fut longtemps l ‘ouvrage de référence sur la Suède et les pays nordiques, même s’il n’a pas été traduit en suédois avant 1909. Comme la plupart des livres de son époque, il était illustré de gravures sur bois imprimées.

Des fées des bois et des faunes en pleines réjouissances

En bas de l ‘image de gauche à droite : un gnome extrayant de la pierre, un lutin balayant une écurie, un troll du vent sur un bateau sans voiles

Naturellement, les trolls sont les personnages incontournables des contes et légendes qui sont enseignées aux écoliers générations après générations. Comme le firent les frères Grimm, Christian Asbjørnsen et Jorgen Moe ont recensé, compilé, et publié en 1840 l’essentiel du folklore scandinave, dont les trolls sont les éminents représentants.

Le troll moderne

L’image des trolls s’est définitivement fixée dans l ‘imaginaire grâce au peintre norvégien Theodor Kittelsen ( 1857-1914). Les trolls de Theodor Kittelsen sont grotesques, empreints d’une sorte de charme monstrueux, l’image du troll véhiculée par Kittelsen a longtemps servi de modèle de « vrai » troll.

Chaque année en Suède, est publié un recueil de contes folkloriques et fantastiques, nommé Bland Tomtar och Troll ( Parmis les gnomes et les trolls). Aujourd’hui il semble qu’il s’agisse d’un podcast diffusé chaque année au moment de Jul ( noël/solstice d’hivers), mais ce fut à l’origine un ouvrage illustré publié à partir de 1907 jusqu’en 1915. Les légendes étaient alors illustrées par le talentueux John Bauer (1882-1918), ses créatures mélancoliques, ses atmosphères oniriques ont marqué les esprit, et en ont fait l ‘un des artistes suédois les plus populaires. Cela ne doit rien au hasard. Dès l ‘enfance John Bauer étaient fasciné par les créatures de la forêts. Ils parcourait seul des heures durant les bois sombres et denses du Smâland, sa province natale. Logiquement, il donna le meilleur de lui-même en illustrant des contes fantastiques. A l’âge de 36 ans, il meurt noyé, avec son épouse et sa fille, lors d’un naufrage sur le lac Vättern près de Stockolm. Pour certains, sa disparition fut l’œuvre des esprits de la nature, furieux d’avoir été caricaturés sous toutes les coutures.

« Regardez-les », a déclaré la mère troll. « Regardez mes fils ! Vous ne trouverez pas de plus beaux trolls de ce côté de la lune. »
Trolls avec une princesse enlevée, « Bland Tomtar och Troll », John Bauer, 1915

Les européens du nord n ‘ont donc jamais oublié leur folklore, comme ils n ‘ont pas oublié leurs créatures surnaturelles. La raison principale : dans cette région, le folklore fantastique est considéré comme une partie essentielle de la culture commune. En témoigne un organisme suédois: L’institut des langues et du folklore qui, a la merveilleuse mission, entre autres, d’archiver les histoires anciennes sur les créatures fantastiques, et on pouvait s’y attendre les trolls y figurent en bonne place.

Exemples ;

Mère a raconté comment Hällera, une montagne à côté d’Iglesjön à Gingri, était si pleine de trolls. Ils ont pris des bébés et les ont gardés avec eux, mais ils les finalement libérés. Ils habillaient richement les enfants, ils étaient entièrement vêtus d’or et d’argent. Rapporté par Amalia Karlsson, née en 1880, Rångedala (Isof, IFGH 2398)

Il y avait un homme nommé Lars qui a été capturé une fois. Il avait été à une soirée de conduite (?) à Vadbacken (à Hjärtum, près d’Oresjö), et quand il rentrait chez lui, il est tombé dans un tel brouillard. Il n’est rentré à la maison que trois jours plus tard, puis il a du être alité. Il n’a jamais voulu parler de ce qu’il ressentait, mais il avait été dévasté.
Raconté par Karl Lundkvist, né en 1866, Vassända-Naglum, Västergötland (Isof, IFGH 1346)

Une vieille femme qui vivait à Mo stom était autrefois accueillie par les trolls. Une fois, le troll des montagnes est venu et a emprunté de l’argent à la vieille femme. Elle n’a pas osé refuser mais a prêté de l’argent au troll. Lorsque le troll est venu et a payé le prêt, elle a donné à la vieille femme un manteau à volants avec des pièces de cuivre. C’était comme ça avec tout ce que les trolls empruntaient, ils rendaient plusieurs fois.
Carl-Martin Bergstrand 1951 : Dalslandssägner. Göteborg. P.91

Une femme dans une ferme près de la plage de Skummeslöv se tenait près du four et cuisinait. Juste comme c’était, il y eut un rugissement dans le hall et la porte s’ouvrit. Un grand et hideux troll des mers se tenait la tête dans l’embrasure de la porte. Sa taille était si terrifiant qu’il allait de la porte au grenier. Le gobelin cria : « Bray, bray, bray ! Il voulait du pain, comme la mère à la maison cuisinait. Elle a jeté un gâteau de pain dans l’espace, puis le troll a de nouveau disparu. Carl-Martin Bergstrand 1951 : Dalslandssägner. Göteborg. P.63

Quand j’étais enfant, les gens parlaient beaucoup des trolls des montagnes. J’ai demandé à grand-mère s’ils avaient une âme. Puis elle a dit qu’ils étaient de la famille de Lussefär et que c’était une puissance spirituelle maléfique. Rylander, Gerd 2002 : Souvenirs folkloriques de Mark IV : Légendes et croyances populaires dans le Surteby-Kattunga du XIXe siècle. Rydal. page 94

Il y avait un troll qui faisait du mal dans un endroit. En fin de compte, ils ne savaient pas quoi faire à la ferme pour obtenir la paix. Finalement, il y eut un type qui proposa de faire fuir le troll. Il se procura un solide bâton de sorbier et alla dans la forêt. Il a plu légèrement, mais il a continué. Soudain, il a vu le troll. Il est allé et a marmonné à lui-même: « Voilà un peu, un peu de Pâques! » Alors l’homme a pris son gros bâton et a frappé le troll trois fois et a dit: « Gros, gros cheval de sorbier! » Puis le troll n’y est plus venu.
Rylander, Gerd 2002 : Souvenirs folkloriques de Mark IV : Légendes et croyances populaires dans le Surteby-Kattunga du XIXe siècle. Rydal. p.95

Il reste encore beaucoup à dire sur les trolls, et sur leur place aujourd’hui, il y a évidemment le film Troll Hunter. Il y a aussi ce surnom donné à ceux qui, comme les trolls derrière les arbres, traquent les internautes derrière leur clavier d’ordinateurs et laissent éclater leur colère et leur frustration. Restons quant à nous dans les sombres forêts boréales, et tâchons de répondre à cette question : Qui croit encore aux trolls aujourd’hui ? Est-ce qu’il existe des témoignages ?

Pour dépasser les récits plus ou moins réalistes, et les motifs folkloriques universels, qu’en est-il aujourd’hui ? L’ère de la technologie, de la science, a t-elle précipité la disparition des trolls dans l ‘imaginaire des scandinaves ?

C’est tout le contraire, aujourd’hui grâce à internet, et aux forums de discussions où chacun partage son expérience, son opinion. Non seulement les trolls sont toujours présents dans la culture et l ‘imaginaire, mais bien plus que ça, pour beaucoup, leur existence réelle ne semble être qu’un secret de polichinelle.

Les créatures surnaturelles aujourd’hui

Ce groupe de discussion s’intitule Svensk folktro och folksägner, c’est à dire folklore et légendes suédoises.

Dans ce post daté du 26 avril 2022, quelqu’un sollicite des témoignages sur des créatures fantastiques, en vue d’un prochain projet photographique. Elle reçoit 280 réponses.

La première réponse comporte la photo d’un cheval :

Traduction : Alors mes chevaux ont souvent des « tresses Troll » qui sont dites tressées par des elfes d’écurie. ( un autre exemple scandinave ici, nous avions déjà abordé sur Strange reality ce phénomène inexpliqué ici et ici )

Voici un petit aperçu des autres témoignages qui ont afflué :

Traduction :Nous avons à la fois un gnome d’étable, et un lutin meunier avec nous. Le gnome vit dans la grange des vaches. L’un comme l ‘autre ont montré qu’ils existaient.
En ouvrant les colliers des vaches ou en les lâchant dans l’étable. Le moulin est en contrebas des anciens moulins du village (nous avons dans le village deux authentiques vieux moulins qui subsistent sur le lieu d’origine) où elle vit comme elle peut selon les anciens.

Traduction :Troll. Expérimenté moi même. J’ai entendu leurs pas lourds. ….. Vu beaucoup de choses quand je conduis une machine forestière, au petit matin.

La plupart de ces témoignages concernent les elfes, les lutins, et les fées. Et les trolls ? Ne vous inquiétez pas, on y vient.

Piste du troll, Norvège

Sur le forum du CFZ-UK, un lecteur a posté en 2010 un message contenant plusieurs témoignages relatifs aux trolls spécifiquement, issus du forum suédois Flashback ( le long fil de discussion original ici).

Un utilisateur nommé Spjuit originaire d’ Ångermanland, dans le nord de la Suède raconte : J’ai dit plusieurs fois que j’avais vu un être étrange courir dans les bois. La première sensation que j’ai quand je les vois est la peur. Vous voulez juste courir aussi vite que possible dans la direction opposée. Expliquer à quoi ils ressemblent est très difficile. Je les vois en hiver après le coucher du soleil. La dernière fois que j’en ai vu un, c’était à la mi-novembre. Puis le chauffeur du bus l’a presque percuté. La première fois que j’en ai vu un, c’était quand j’étais tout petit. Il se cachait alors juste à la lisière de la forêt de notre ferme un été en train de regarder les cochons que nous avions alors. Je l’avais oublié mais je m’en suis soudainement souvenu cet hiver. Ils mesurent le plus souvent environ 150 [cm] de haut, mais j’en ai vu un de la même taille qu’un homme adulte. On dirait qu’ils n’ont pas de cou et que je les considère comme « noueux ». De plus, ils courent très vite même s’ils ont des jambes deux fois moins longues que les nôtres. Ma meilleure amie les a vus « en premier ». En fait, c’est moi [qui les ai vus] mais je l’avais oublié, alors. J’ai eu peur, c’est le moins qu’on puisse dire, et elle n’a pas osé sortir et ramener le cheval toute seule. Le cheval regardait vers la forêt et quand elle a regardé dans cette direction, elle a vu 2 de ces êtres courir dans les deux sens sur un ancien chemin forestier. C’était le clair de lune donc elle aussi n’a vu que des silhouettes noires. Moi, je pensais qu’elle se moquait de moi. Jusqu’à ce qu’elle refuse d’aller seule aux écuries. On pouvait dire de loin qu’elle avait vraiment peur. Je ne les ai jamais vus avec quelqu’un à moins que vous ne comptiez le chauffeur de bus qui s’en est éloigné. Le chauffeur du bus n’a rien dit. Et nous n’étions que 2 dans le bus. L’autre fille n’a rien remarqué même s’il a viré brusquement. Je lui ai demandé plus tard. Le chauffeur de bus que je n’ai même pas revu depuis donc je n’ai pas pu en parler. Il ne laisse aucune empreinte. J’ai déjà écrit ça mais un hivers j’en ai rencontré un gros sur la route alors que j’allais voir un ami. Nous avons marché côte à côte. Au début, j’ai pensé que c’était un vieil homme, mais ensuite j’ai commencé à réfléchir et j’ai réalisé qu’aucune personne âgée ne sortait tard le soir. Puis j’ai pensé que c’était une illusion, non, la neige craquait à chaque pas qu’elle faisait. Et puis j’ai pensé que ça devait être mon ami qui se moquait de moi et marchait drôlement pour m’effrayer. Alors j’ai appelé son nom, alors il est descendu dans le fossé [au bord de la route] (et quand j’ai vu son profil j’ai compris ce que c’était) et s’est couché. Il n’a jamais remonté et la neige était comme intacte. Je ne sais pas s’il s’est couché ou s’il a creusé sous la neige. Il a probablement pris peur quand j’ai commencé à crier et s’est tout simplement caché.

L’utilisateur Krafse : OUI DIEU !! j’en ai vu un ! Ou du moins quelque chose de similaire. « Le mien » avait des jambes considérablement plus longues cependant, je crois que les jambes étaient légèrement plus longues que la « boule de corps » elle-même qui avait l’air très drôle. C’était il y a très longtemps, 2003 à 2004 je crois, une nuit d’été avec une pleine lune donc c’était une nuit exceptionnellement lumineuse. Je me souviens que cela ressemblait à une balle avec deux pattes. Je ne me souviens pas si j’ai vu des armes, cependant, je ne pense pas. Quoi qu’il en soit, je conduisais ma mobylette au milieu de la nuit. (Non, je n’étais pas fatigué, je venais de commencer ma journée donc j’étais plein d’énergie!) … Ce que j’ai alors pu voir était très étrange, il courait sur DEUX pattes à peu près comme un humain, directement dans les bois. Imaginez que vous preniez un wapiti (ou un animal similaire) et que vous coupiez toute la section arrière et que vous la rendiez noire et que vous ajoutiez une fourrure plus duveteuse à poils longs, puis vous laissiez cette section arrière courir. C’est un peu comme ça que ça ressemblait. Je suis passé devant et j’ai essayé de le revoir, mais soit il avait couru trop loin dans les bois, soit il se cachait. Je n’ai pas eu le temps de regarder et à l’époque j’étais tellement choqué que je ne comprenais même pas à quel point c’était bizarre. Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard que vous avez vraiment commencé à y penser et à réaliser ce que vous aviez regardé. Je ne l’ai jamais revu après ça d’ailleurs..

L’utilisateur Respons: Haha c’est un peu amusant en fait. Je viens de rentrer d’un voyage de vacances à Västervik [dans le Småland, dans le sud-est de la Suède] et j’ai vu ce sujet de discussion. Nous étions juste à côté des bois, alors mon petit ami et moi avons décidé le soir de monter sur une colline juste à côté de nous et de prendre une bière. Au bout d’un moment, j’ai vu quelque chose qui ressemblait exactement à ce que vous décrivez entre les arbres. « Il » semblait courir sur deux jambes à une vitesse énorme et était gris/brunâtre. J’ai également pu distinguer une carrure inclinée vers l’avant, peut-être comme une bosse. J’ai été choqué, mon petit ami a prétendu que c’était un ours, ce qui est totalement incompréhensible. Je suis toujours abasourdi car je ne vois aucun animal ressemblant à cet « être ». Je n’ai jamais vu ni entendu parler de quelque chose de semblable. Je dirais plutôt que c’était un gros vieil homme mais l’être courait beaucoup trop vite pour cela.

Utilisateur nommé Skellefteewa habitant à Skellefteå, Västerbotten nord de la Suède: Souvenir d’ enfance quand j’ai rendu visite à un vieil homme dans une maison au fond de la forêt. Il a affirmé avoir vu plusieurs fois des trolls à flanc de colline dans la forêt. Il m’a dit que certains d’entre eux étaient assez petits, mais plus grands que les gobelins et certains étaient vraiment gros. Ils étaient connus pour se cacher dans la forêt

Trolls = Bigfoots ?

Et ce ne sont simplement quelques exemples dans une liste imposante. Dans les commentaires de ce fil de discussion, une question surgit: Et si les trolls et le bigfoot étaient des phénomènes semblables mais issus de contextes culturels différents ? Est-ce que les trolls d’hier sont les bigfoots d’aujourd’hui ?

Certes l’aspect spécifique de type  » boule de poils » qui émane des témoignages de trolls ne correspond pas à l ‘image du bigfoot athlétique. Pourtant, pour certains c’est une évidence. Ainsi on peu trouver une liste rassemblant les observations de Bigfoot et les légendes de trolls. Pour se cantonner à la Suède, il y a cette série de vidéos (ou encore celles-ci) postée il y a quelques années, contenant des témoignages oraux très précis sur des observations de créatures de type bigfoot ou loup-garou.

Le but de cette chaîne ( aujourd’hui inactive semble-t-il ) est de diffuser des connaissances en Suède et à l’international sur les observations de Bigfoot et Dogman principalement en Suède.

La correspondance entre troll et bigfoot a été également explorée par l’auteur et journaliste de télévision suédois Fred Andersson. Il est passionné par les mystères et le surnaturel, on peut le suivre sur ce blog.

Dans un article passionnant intitulé Amongst Trolls and Bigfoot in Sweden, dont le titre est manifestement un clin d’œil au recueil folklorique Bland Tomtar och Troll ( Parmi les gnomes et les trolls), Fred Andersson nous rappelle qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux créatures ( humanoïdes de grande taille, couverts de poils), notamment la forêt toujours présente, profonde et sombre. La Suède comme la Norvège, sont couvertes à 70% de forêts, et inhabitées pour plus de 90% leurs territoires rappelle t-il .

Mais avant tout, il nous met en garde sur les nombreux canulars, les témoignages peu sérieux, ou les vidéos indigentes. C’est une forte proportion des témoignages. Nous allons plutôt nous concentrer sur deux cas que Fred Andersson estime dignes d’être remarqués.

Le premier est une fièvre du bigfoot apparue en Suède en 1985, autour de la région d’Edsbyn dans le Hälsingland. La cas avait été enquêté par le chercheur en paranormal Jan-Ove Sundberg (1947–2011). Vous trouverez plus de détails dans l’ article de Fred Andersson ou ici, mais en résumé plusieurs résidents se sont trouvés nez à nez avec un immense primate velu et effrayant. Comme l ‘affirment deux adolescentes, qui croyant avoir affaire à un pervers ont eu la belle idée de « charger » la créature -qui Dieu merci s’est enfuie : Il ressemblait à un grand singe, mais il était plus laid et beaucoup plus grand. Ou bien M. et Mme Gustavsson : « Il s’est approché assez près de notre cabine et hurlait en quelque sorte au clair de lune avec une voix qui nous rappelait celle d’un humain avec une basse, très très profonde. Nous l’avons vu plus comme une silhouette sur le ciel et il n’est jamais venu si près pour que nous puissions l’identifier correctement. C’était énorme, puissant et donnait l’impression d’être primitif mais aussi intelligent!

Un autre cas emblématique du Bigfoot suédois existe autour d’une photo devenue célèbre.

Katrineholm, Suède, 2011

Selon le témoin : Je marchais le long de la piste illuminée ici dans les bois avec mes écouteurs MP3, quand j’ai senti une présence. J’ai arraché mes écouteurs, puis j’ai entendu un bruissement et ressenti des vibrations dans le sol, semblables à la marche d’un authentique taureau . Je marche encore environ 100 mètres environ quand j’ai l’impression que cette chose bouge à côté de moi. Juste au moment où je passe devant une petite clairière dans la forêt, deux cerfs passent et quand je prends une photo rapide, ce ****** est pris sur la photo. Je suis tout bouleversé maintenant, j’ai dû écrire à ce sujet. La photo a été prise dans les bois à l’extérieur de Katrineholm, à l’est de la piste éclairée, pas la piste Forssjö, mais c’est de l’autre côté de l’autoroute 52. (Le témoignage original ici, des gros plans ici). Nous laissons au lecteur le soin de se faire son propre jugement sur cette photo et ce témoignage.

Des primates inconnus de grandes tailles rôdent ils dans les forêts scandinaves ? Oui, si l’on fait foi aux seuls témoignages. Car il n ‘y a aucune preuve concrète que tout cela est davantage qu’une légende ancienne mise au goût du jour. Il n ‘y a pas de squelette de troll ou de bigfoot nord européen. A moins que…

Un étrange fossile géant

Ruines de la cathédrale St Nicolas, dans le sud du Groenland. Cette île fait partie du continent américain mais a été colonisée par les Danois et les Norvégiens à partir de 986.

En 1926, des fouilles ont lieu au Groenland, sur un site médiéval, la cathédrale Garðar/St Nicholas qui abrita le premier épiscopat de l ‘île, vers 1200. Comme souvent au moyen-âge, ce lieu de culte chrétien a été édifié justement là où se se tenait auparavant des cérémonies païennes. On le sait grâce à ces nombreux crânes de narvals découverts témoignant de la pratique ancienne de sacrifices. Les archéologues danois mettent au jour également ce qui est considéré comme les restes de Jón Árnason évêque de Garðar, mort en 1209

La crosse et l’anneau d’évêque trouvés avec les ossements de Jón Árnason

Les fouilles continuent et un an plus tard, des fragments de squelette humain inhabituels sont exhumés par le professeur Hansen et son équipe du Muséum de Copenhague. Il s’agit d’un os de mâchoire, et d’un fragments de crâne, de grandes tailles, indiquant un individu haut d’environ 2 mètres. Outre la taille, ces fragments présentent curieusement des traits archaïques. Pour le Pr Hansen, il s’agit d’un cas d’  » évolution inversée » , une sorte de retour en arrière dont l ‘espèce humaine, pensait-on alors à tort, pouvait-être capable. Il baptise cette nouvelle espèce Homo Gardarensis, signifiant celui qui part résolument dans une mauvaise direction.

Cinq ans plus tard Sir Arthur Keith anthropologue et anatomiste britannique, se penche sur ce cas bien mystérieux. Son étude méticuleuse va dégonfler le mythe et provoquer la disparition officielle de la nouvelle espèce. Pour Sir Arthur Keith, les proportions inhabituelles sont un symptôme de l’Acromégalie, un dérèglement hormonal qui provoque une croissance incontrôlée. Ce qui expliquerait les traits primitifs alors que l’individu vivait au moyen-âge.

Ces restes humains appartenaient donc à un homme malade, plutôt qu’ à une une espèce encore inconnue de géants primitifs nordiques ? On peut lire le rapport de Sir Keith ici page 483. Le scientifique britannique compare le crâne de Gardarensis avec d’autres exemples préhistoriques d’Acromégalie, et trouve suffisamment de concordances pour appuyer sa théorie. Mais il le répète également à plusieurs occasions : les caractéristiques restent tout de même atypiques et diffèrent sur certains détails des autres crânes comparés.

Sir Keith n’a trouvé aucune similitude entre Homo Gardarensis et les autres espèces humaines préhistoriques, excluant définitivement cette hypothèse. Depuis il se pourrait que ses conclusions n’aient jamais été éprouvées par des analyses plus récentes ( a moins d’avoir raté cette information). Sir Keith fut l ‘auteur de découvertes, notamment sur le fonctionnement du cœur humain, mais il fut aussi un théoricien du racisme scientifique, rejetant catégoriquement les découvertes africaines comme Australopithèque qu’il qualifia de singe, et en plus il participa vraisemblablement au célèbre canular anthropologique de Piltdown. Y a-t-il dans ce parcours quelque chose qui amènerait à regarder de plus près ses conclusion ? En attendant qu’un jour quelqu’un confirme définitivement à quelle espèce appartient Gardarensis, le squelette est conservé à l ‘abri des regards dans un institut de l université de Copenhague.

Pour conclure, certes, les témoignages sur des créatures de type troll ou homme sauvage sont bien moins abondants qu’en Amérique du Nord, mais leur nombre ( sans compter les témoignage sur les gnomes, les elfes et les fées) est impressionnant lorsque l ‘on réalise que l’on parle de pays européens dont certains comme la Suède ou la Finlande font partie de l’UE. (Quand la commission européenne se penchera t-elle sur les primates inconnus ?).

Il semble que dans cette vaste région nordique, le matérialisme et le rationalisme n’ont pas faire table rase de la culture traditionnelle. Les mystères et l ‘ésotérisme de la nature font encore partie, là-bas plus qu’ailleurs en Europe, du quotidien.

Comme le souligne Tommy Kuusela dans ce même article, même si aujourd’hui les modes de vie ont profondément changé, les histoires de fantômes, d’êtres et de phénomènes surnaturels continuent d’être racontées. C’est une façon de voir et de se situer dans le monde qui nous entoure, une manière de l ‘interpréter, le comprendre. Il y a ceux qui croient au surnaturel, il y a ceux qui le rejette, et entre les deux la vaste majorité d’entre nous, qui adapte ses croyances en fonction du moment, des circonstances.

Enfin, avant de quitter provisoirement la scandinavie, impossible de passer à côté, ( pour ceux qui ne le connaissent pas encore) de ce documentaire culte de Jean-Michel Roux tourné en Islande, qui m ‘a tellement marqué à l ‘époque : Enquête sur le monde invisible.

5 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour ces données. Au passage, j’ai compilé in English (c’était plutôt pour mes correspondants US, trop scabreux chez nous, et mes sources étaient généralement dans la langue de Shakespeare) les signalements de possibles HSV en Europe de l’Ouest. La Scandinavie (hors Danemark et Islande si c’est au sens linguistique, hors Finlande si c’est au sens géographique) y est bien représentée (mais la France aussi, et on en pensera ce qu’on voudra) : http://pagesperso-orange.fr/daruc/westeur.htm
    Au passage, Orange va arrêter les pages perso dans trois mois. Si quelqu’un à une idée pour autre hébergeur équivalent (j’ai tout sur disque dur avec plusieurs sauvegardes).

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    1. Merci Jean pour ce retour. Oui ce recueil de témoignages européens sur votre page est impressionnant. Concernant la Suède c est le cas que je mentionne, mais vous donnez bien plus de détails. Je vais rajouter le lien dans l’article, si vous etes d’accord ? D’ici les trois mois fatidiques vous trouverez sans doute où migrer. Nous utilisons wordpress, il y a des formules gratuites avec de la pub qui apparait et une formule payante sans pubs pour un peu moins de 100 euros/an. Il y a pas mal de solutions je pense.

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      1. Bonjour,
        Merci beaucoup ! Je vais voir pour wordpress. A-t-on un signalement des visites (pour ne rien arranger, Xiti m’a aussi fait faux bond) ? Et bien sûr d’accord pour le lien.

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      2. Oui Jean, vous saurez combien de visiteurs, de vues, les pays d’origine. Et plus avec google analytics.
        Super j’integre le lien ce soir en rentrant et on l actualisera quand vous aurez votre nouveau site, merci.

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