Le nain des Alpes 2

L’ami des chevaux

Afin de conjurer le sort de ces « maléfiques » affaires récentes de chevaux mutilés, l’équipe de Strange Reality a décidé de mettre à l’honneur le petit peuple, alpin et pyrénéen, qui entretient un rapport ancestral et bénéfique avec le monde équestre. Nous vous convions, chers lecteurs, à une plongée énigmatique dans le monde nocturne des écuries, des chevauchées sauvages sous la pleine lune, des nœuds de fées et des pouliches mystérieusement entretenues…

     Pour nos collègues russes, cette question de la relation commensale entre l’homme sauvage et le cheval n’est absolument pas neuve et se retrouve dans le dossier très fourni de l’Almasty du Caucase : Marie-Jeanne Koffmann l’explore méthodiquement dès 1959, bientôt suivi par Igor Bourtsev et Dmitri Bayanov en 1970.

Crinière tressée (Monts Talych, Azerbaïdjan, 1970)

     Dans la Vieille Europe, cette question de l’implication de l’autre humanité dans le soin apporté aux chevaux est aussi longuement débattue, à l’appui d’un riche folklore en Italie, en Angleterre et en France.

     Dans le sud de l’Italie, le Lauro est une sorte de lutin plutôt malveillant, qui peut parfois tresser la crinière des chevaux la nuit. Il ne faut alors absolument pas dénouer la tresse sinon le cheval mourrait instantanément, et plutôt attendre que le nœud tombe tout seul. On peut aussi essayer de demander l’aide du Lauro en lui offrant des bonbons faits-maison placés à côté de l’animal, en grand secret.

     Le Linchetto, italien lui-aussi, s’amuse dans l’étable à tresser les queues des vaches et les crinières des chevaux. Le Bufardello mêle un peu de salive pour tresser au plus serré les poils des chevaux et les cheveux des belles filles. Pour s’en protéger, on peut déposer un bol de riz que l’esprit malicieux renversera dans la nuit, mais quand les grains seront à terre, il ne pourra s’empêcher de les compter et recompter, oubliant de jouer d’autres tours.

     En Italie également, il est préférable de ne pas démêler les nœuds de fées, moins par ce que cela attirerait le malheur que par qu’ils seraient un signe de bénédiction des lutins.

     En Grande-Bretagne, un historique très riche est rattaché aux lutins et à la crinière tressée des chevaux, comme l’atteste la conférence Urban Folklore qui propose une synthèse quasi définitive sur la question. Les premières mentions des nœuds d’elfes en langue anglaise se retrouve chez l’illustre dramaturge William Shakespeare (1564-1616), notamment dans Roméo et Juliette (1597), où le personnage de Mercutio décrit les nombreux sorts magiques de la reine Mab (une fée). Ici encore, les nœuds ne portent malheur que s’ils sont démêlés :

« C’est cette même reine Mab,
Qui tresse la crinière des chevaux la nuit
Et fabrique les nœuds magiques dans les cheveux des salopes
Qui, une fois démêlés, font arriver de sombre malheur. »

Le drac des Alpes du Sud

     Claude Seignolle, auteur remarquable des Evangiles du diable, témoigne dans les Alpes d’un être bien singulier, le drac, déjà relevé par son maître Charles Joisten dans les Pyrénées ariègeoises à travers le djsiec, petite créature maline et tresseuse de la crinière des chevaux. Le drac tisse aussi des liens évidents avec les génies domestiques de l’Antiquité romaine, les dieux lares, protecteurs à la fois bienveillant et malveillant du foyer.

Les évangiles du diable (1970), Editions Robert Laffont, 1998

     Les dracs sont de petits esprits, qui se plaisent dans les écuries. Pendant le jour, ils se cachent où ils peuvent, sous la litière, et dans les trous des murs. La nuit, ils sortent, et vont tresser le crin des chevaux, comme l’homme le plus adroit ne serait pas en état de le faire. Si les maîtres ne ferment pas à clef le coffre à avoine, les dracs ne manquent pas d’aller en prendre, pour la donner aux chevaux.

     Un drac se fit l’ami d’un maquignon de Poupas pour un fouet de tresses de soie, emmanché de bois de Perpignan, avec une belle pomme rouge et jaune à la poignée. Ce fouet fut pendu à un endroit de l’écurie, où nul ne devait le toucher que le drac lui-même. En paiement de ce fouet, le drac rendait de grands services au maquignon. Il lui soignait si bien ses chevaux et ses juments, qu’on n’en aurait pas trouvé de si beaux aux foires alentours. Par malheur, le maquignon eût un jour la fantaisie de se servir du fouet de soie, et le drac ne tarda pas à se venger. Le même soir, on entendit des coups de fouet claquer dans l’écurie, et les chevaux sauter et hennir. Aussitôt, on y alla. On ne vit rien. Mais les pauvres bêtes étaient mouillées de sueur, comme si elles avaient fait dix lieues au grand galop. Chaque soir, le tapage recommença. Pout tant que veillassent le maître et les valets, ils ne purent jamais rien voir. Au bout de sept mois juste, on n’entendit plus rien. Peut-être le drac fut-il chassé par les conjurations d’un grand devin que le maquignon fit venir des Landes. Peut-être aussi le drac se trouva-t-il assez vengé, et s’en alla-t-il de lui-même quelque autre part.

     Selon le folkloriste Charles Joisten, à Saint-Lary (Ariège), d’après une information datant de 1968, un djsiec tressait la crinière des juments poulinières d’une manière inextricable, on était obligé de couper la crinière. Le djsiec montait sur les juments et les faisait courir dans la montagne, au pâturage de l’Estremaille. Cet esprit est tout petit. On le voyait sous la forme d’un petit homme.

     Fortement influencé par la reine Mab de William Shakespeare, le grand poète occitan Frédéric Mistral (1830-1914) propose dans le poème Lou Pouemo dóu Rose (Editions Alphonse Lemerre, 1897) sa version romancée du drac :

« En des profondeurs qui sont inconnues,

je fréquente, depuis que le monde est monde,

un farfadet nommé le Drac. Superbe

et svelte ainsi qu’une lamproie, il se tortille

dans l’entonnoir des tourbillons où, blanc,

il vous transperce de ses deux yeux glauques.

Ses cheveux longs, verdâtres, floches comme de

[l’algue,

lui flottent sur la tête au mouvement de l’onde ».

Le sotré des Vosges 

     Le terme « sotré » est issu du terme grec « satyre ». Leur orthographe est extrêmement variable, la version Sotré (ou Sotrê, Sotret, Souttré, Soltrait) provient de la région des Vosges, le pays de Liège le nomme le plus souvent Sotê, la variante Massotê étant propre à Grand-Halleux. Leur nom provient de la prononciation liégeoise du wallon Sotea, qui se traduit littéralement par « petit sot ». En Champagne, le nom employé est Sotrê. On trouve aussi Sotay. D’après quelques récits populaires belges, ils sont très petits et basanés, et portent des cheveux longs retombant en boucles crépues. Les grottes de la vallée de la Vesdre leur servent de domiciles. Ils réparent ce qu’on pose près des ouvertures des maisons de chaumes en échange de nourriture.

Le sotré des Vosges

     Le sotré, tout comme le drac ou le djsiec, est un petit farceur qui tresse la crinière des chevaux. D’après Pierre-Jean Brassac dans Les Histoires extraordinaires de mon grand-père : Lorraine (Editions CPE, 2013) : « il y avait autrefois à Montiers, un sotré, sorte de lutin futé de Lorraine. Il venait toutes les nuits dans l’écurie du père Chaloine pour étriller les chevaux, peigner leur crinière, etc. ».

     Ce lutin, dans le massif des Vosges, est réputé pour passer son temps à dormir, manger, s’amuser et à chanter des mélodies incompréhensibles à l’oreille humaine. L’ami sotré, génie protecteur des foyers domestiques, était un petit bonhomme malicieux et enjoué, bon et serviable à ses heures, gourmand, quelque peu pillard et paillard et effronté. Ah! Les bons tours qu’il a joués aux gens distraits, aux désœuvrés, aux ménagers de leur peine. Ce lutin facétieux détestait qu’on le rudoie, qu’on le surprenne ou qu’on lui adresse la parole. Il se fâchait et sa colère était à redouter. Il s’occupait des enfants, des chevaux et des bêtes à l’étable. Le sotré des mines, appelé aussi le Petit Minou, était le génie protecteur des mines. Il parcourait les galeries et aidait les mineurs en les avertissant si un danger les menaçait. 

     Quand on redescendait l’hiver, les chalets étaient laissés aux petits êtres des montagnes, les sotrés, qui assuraient leur tour de garde. Dans les légendes, il s’agit de lutins mais, au vu de ce que le dossier Alpin nous a appris de ces créatures, ce pourrait être plus simplement de petits hommes primitifs.

     Alors ? Ces crinières enchevêtrées sont-elles dues au hasard ? Ou bien les chevaux sont-ils encore tressés, la nuit, par des créatures diaboliques ? De nos jours, en forêt d’Iraty et dans le Lot (Causse de Quercy), les chevaux semblent toujours tourmentés la nuit par ces petites créatures énigmatiques…

Enquête personnelle en forêt d’Iraty 

     Le 03 Juillet 2009, lors d’une cinquième aventure en forêt d’Iraty à la recherche de l’homme sauvage, j’ai pu photographier un cheval ayant une grosse natte tressée avec sa crinière, tombant du côté droit du cou. Le cheval broutait en compagnie d’un poulain sur le bas-côté de la D 17, à 100 mètres du chalet Pedro, en direction de Larrau.

Natte tressée avec la crinière du cheval

Détail de la crinière tressée

Une hypothèse des plus conventionnelles me venaient alors à l’esprit : les chevaux, entre Juin et Juillet, sont très souvent tressés dans tout le Pays Basque pour les fêtes de village. Cette natte du côté droit photographiée sur le cou du cheval ne serait donc que le vestige d’une de ces fêtes. En même temps, connaissant le soin apporté par les propriétaires basques à leurs chevaux, une telle négligence me paraît suspecte.

     Voici la suite de cette récurrence dans le tressage, observée aussi avec deux chevaux près du lieu-dit le Port de Larrau (entre la forêt d’Iraty-Soule et la forêt espagnole d’Ustarotz) :

Deux nattes tressées sur un cheval au Port de Larrau

Détails des crinières tressées

      L’elficologue Pierre Dubois cite, dans son ouvrage de référence La grande encyclopédie des lutins et autres petites créatures (1992), de nombreux témoignages de lutins visitant les écuries durant la nuit, et laissant pour traces de leur passage des torsades dans les crinières, qu’ils utilisent afin de se confectionner des étriers (les fameux « nœuds de fées »), et galoper toute la nuit. Paul Sébillot en relève dans la Manche en 1830, cette croyance étant très ancrée dans le Nord de la France, particulièrement la Bretagne et la Normandie. Preuve du forfait des lutins, le propriétaire retrouve son animal couvert de sueur au matin. Les chevaux qui ont ces « nœuds de fées » sont prisés sur les marchés bretons, et les juments réputées pour devenir de bonnes poulinières. La tradition rapporte qu’il ne faut surtout pas démêler les crinières de ces juments : dans le Berry, cela les fait avorter, en Franche-Comté cela provoque une mort dans l’année, et en Acadie (Canada), les lutins se vengent en maltraitant les chevaux.

Une autre natte tressée au Port de Larrau

Détail de la crinière tressée

 

     Laetitia Guidotti, responsable de la « Sellerie du Cheval » dans le Lot-et-Garonne, a aussi consciencieusement documenté une série photographique sur la crinière tressée de sa propre jument nommée frite, tressage dont elle n’est pas responsable.

Crinières tressées dans le Lot (Courtoisie Laetitia Guidotti, 2010)

     Je me permets de livrer les réflexions de Laetitia postées sur un blog d’amateur de chevaux, à savoir le site internet Horseman, le respect du cheval.

Titre du thread : Pourquoi des tresses dans la crinière du cheval

Ce n’est pas la première fois que je démêle la crinière de Frite. J’ai fait 2/3 recherches, et voilà ce que j’ai trouvé. Un bon matin, vous allez voir votre cheval au champ et vous vous apercevez qu’il a les crins de la crinière tous tressés (nattés) ! Qu’est-il arrivé ??? Et bien ce sont les lutins, oui oui ! Les lutins qui vivent dans les greniers d’écurie ! Ils sont très prudents face aux humains, c’est presque impossible de les voir ! Si vous regardez bien au sol, vous pourrez remarquer de minuscules empreintes de pas, plus petites que celles d’un tout petit enfant ! Ils vont souvent voir les chevaux, car ils adorent tous les équidés ! Pendant la nuit, les lutins vont à la rencontre des chevaux, qui hennissent en les voyant venir.

Les chevaux aussi adorent les lutins, car ceux-ci les brossent et leur tressent la queue et la crinière pendant des heures et des heures. Ces tresses sont tellement fines et serrées qu’il est très difficile de les démêler par la suite.

Aussi, ils se servent de ces tresses comme étriers, pour pouvoir monter les chevaux, parfois toute la nuit ! Ne soyez pas surpris de voir votre cheval épuisé un bon matin d’avoir trop galopé durant la nuit ! Les lutins ne feront jamais de mal aux chevaux, ils en prennent grand soin, après les avoir montés dans la nuit, ils leur donnent bien à manger !
Les lutins adorent les chevaux bien gras !!!  

Post du 5 août 2010

Cette même année 2010, (est-ce un hasard) d’autres apparitions mystérieuses de tresses sur la crinière de chevaux, sont signalées. Il s’agit bien des nattes qui apparaissent au petit matin parfaitement formées, qui sont ensuite dénouées par le propriétaire de l ‘animal, et qui ré-aparaissent généralement le jour suivant.

Ici sur le forum du site Chevalannonce.com, un témoignage très précieux à  travers un échanges de messages, puisqu’il relate une interaction entre le propriétaire de l ‘animal et le mystérieux auteur de ces tresses.

titre du thread : quelqu’un tresse ma jument sans autorisation !

L’utilisateur Dinedu29 raconte :

 bonjour je ne sais pas si c’est le bon endroit pour ce post mais bon du cou j’explique…

J’ai une jument PRE pour ceux qui ne le savent pas, depuis que je l’ai toutes les semaines j’ai l’impression que quelqu’un lui fait des tresses…

Ces crins sont tout enbrouillés, mais quand je defais on voit vraiment que y a 3 brin de crins voir plus « tresse espagnoles » et je ne sais vraiment pas comment faire premièrement si ma jument pète un cable et qu’elle tape quelqu’un je suis mal…

et de 2 elle a de super beau crin et je ne veux surtout pas qu’ils soient cassé ou tresser.

J’ai déjà eu une jument avec la dermite donc sans crin et la le premier qui touche a la belle crinière de ma juju je sais pas se que je lui fait

En réponse une utilisatrice nomme Audreylisa repost un message sur le sujet d’une autre cavalière émérite, Sabgerminal, il semblerait que la Bretagne soit la région d’origine dans laquelle ces événement ont eu lieu, nous sommes loin des Alpes mais le phénomène est identique:

voici quelques explications… je me suis longuement intéressée a la chose suite a un article lu dans un cheval magazine d’une 20taine d’années je ne sais pas si je l’ai encore je regarderais…

il disait…. les Korrigans sont des lutins farceurs, grands amateurs de chevaux et qui la nuit venue s’emparent de nos montures pour de folles cavalcades, tissant dans leurs crins de drôles de tresses pour se faire des étriers de fortune. Il marquait dans le magazine que dans le temps les passionnés de chevaux choisissaient leurs montures par rapport a ces fameuses petites tresses, car il ressortait chez ses chevaux un calme absolue a l’age adulte, des chevaux froid dans leurs tetes donc très polyvalents et équilibrés…

certains y croient d’autres pas…

pour ma part j’ai fait quelques experiences je suis allée a plusieurs reprises voir des 3ans (que je ne connaissais pas et qui n’étaient pas manIpulés depuis le sevrage) dans leur parc…

MON VERDICTE….. les premiers a avancer vers « l’homme » SONT EFFECTIVEMENT CEUX QUI POSSEDENT CES PETITES NATTES……pour les défaires… il suffit de retirer le petit nœud au bout et ensuite ca ce dénatte tout simplement…

voici quelques photos de celle trouvées sur mes chevaux.. (on les trouves aussi bien faites au boxe qu’au parc.. mon trait de 2ans en a et il est au boxe)…

alors pour la petite anecdote.. j’ai fais un petit test sur mon poney qui a toujours des tresses… j’ai démêle la crinière et mis du lustrant pour que les tresses ne réapparaissent pas… lol

j’ai fait une natte avec un nœud 3secondes et elle s‘est enlevée toute seule…

a ma grande surprise voici la crinière de mon poney le matin…

une petite boule de terre au bout du crin au niveau du nœud pour que la natte ne ce retire pas….  

fallait y penser..

     Après cette étude sur la crinière tressée des chevaux, avec une attention particulière apportée au dossier français, bien des questions demeurent en suspens… Qui diable tresse la crinière des chevaux la nuit ? Qui doit être tenu responsable de cette curieuse pratique ? De vulgaires Homo sapiens, petits malins de notre propre espèce ? Les chevaux eux-mêmes, par électricité statique ou en se roulant tout bêtement dans les bottes de foin ? La plique polonaise, authentique pathologie capillaire ? La belette (Mustela nivalis), piste naguère explorée par Marie-Jeanne Koffmann ? e toutes ces causes multifactorielles, l’hypothèse folklorique est de loin la plus poétique.

     Ce peuple nain de France, qu’il soit Alpin ou bien Pyrénéen, aux mains si dextres et silencieuses, a-t-il laissé une empreinte dans le répertoire fossile ? C’est ce que nous tenterons d’explorer ensemble, chers lecteurs de Strange Reality, dans un prochain article qui enrichira considérablement le dossier des Pygmées suisses du Néolithique

2 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour ce partage ! A propos des crinières tressées, et du livre de Bayanov (http://pagesperso-orange.fr/daruc/dmitri.htm) autant rappeler, quand même, que l’auteur était arrivé à la conclusion que ces tressages, plutôt des noeuds, étaient faits par les chevaux eux-mêmes, en se frottant… quand est arrivé le témoignage de Grigori Pantchenko (qui aux dernières nouvelles vit en Allemagne). Il faisait partie de l’équipe de recherche, avait pu voir lui-même l’almasty dans l’écurie, puis la « tresse » sur la crinière. Un bémol à mon sens, sans mettre en doute sa bonne foi. Il dit être arrivé sur les lieux après une marche épuisante, n’avoir pas pu rester éveillé, et avoir été tiré de son sommeil par le bruit. Peut-on écarter l’hypothèse d’un rêve pris pour la réalité ?

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    1. Merci Jean Roche pour ce commentaire très éclairé !
      La relation commensale entre l’homme sauvage et le cheval est formidable, source inépuisable de discussions vives et passionnées !

      Oui, le rapport de Panchenko est effectivement biaisé par le filtre de la fatigue d’une longue veillée, donc à prendre avec des pincettes. Pour la communauté de Strange Reality, je me me permets de rappeler cette observation :

      (Gregori Panchenko, Kabardino-Balkarie, ravin de Kourouko, 25 août 1991)

      Averti qu’une vieille jument blessée au pied et immobilisée dans une vaste bergerie était visitée de nuit par nu almasty, Gregori Panchenko se fit enfermer avec elle. Il ne disposait ni de pellicules sensibles, ni de piles. Cependant, la lumière de la pleine lune pénétrait par une vaste ouverture au-dessus du portail, à trois mètres de hauteur, et lui permettait de distinguer la jument attachée à une mangeoire, à six mètres de lui.

      A 2h30 du matin, l’almasty apparut silencieusement auprès de la bête, dont l’ébrouement et les piétinements alertèrent l’observateur qui, après une lourde marche forcée dans la journée, venait de s’assoupir. L’almasty resta auprès du cheval trois minutes, puis se fondit dans l’obscurité quelques dizaines de secondes, pour surgir d’un seul bond (Gregori Panchenko en entendit le bruit) dans l’embrasure béante, au-dessus du portail. Nettement visible sur le fond du ciel bleu très clair, il se glissa ensuite assez gauchement entre les étais et sauta dehors.

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