Pygmées européens 4

En Italie

La forêt des gnomes (Bosco degli gnomi) dans les Alpes italiennes

     Chers lecteurs de Strange Reality, nous sommes à l’aube du XXe siècle : les savants italiens vont fortement être influencés par les travaux de Julius Kollmann sur les pygmées suisses du Néolithique, à l’exemple de l’anthropologue italien Vincenzo Giuffrida-Ruggeri qui alimentera la théorie pygmée alors en vogue depuis une dizaine d’annéesen se concentrant dès 1904 sur les fragments osseux d’un individu adulte de petite taille trouvé dans la région de Vérone : « Il y a cependant, dans ce matériel, un os qui fait exception : c’est un tibia d’adulte, long de 280 millimètres, qui m’a frappé par sa petitesse. Ce tibia, du plus haut intérêt pour les anthropologues et les paléoethnologistes, à l’attention desquels nous le signalons, appartient à la sépulture III dont les ossements sont tous brisés. Toutefois il y avait quelques vertèbres entières, très petites. La petitesse du tibia en question serait à elle seule une preuve suffisante pour affirmer qu’on a ici affaire à un pygmée. Ce tibia est en effet encore plus petit que celui des pygmées préhistoriques dont Kollman a tant parlé et dont la longueur est de 299 millimètres. En outre l’examen attentif des figures de Kollmann permet de conclure que ce tibia, remarquable par sa finesse, appartient à un sujet de sexe féminin, tandis que le tibia dont nous parlons, est un tibia masculin, ce qui rend plus caractéristique encore sa petitesse. » (Giuffrida-Ruggeri, « Ossements du Néolithique récent trouvés à Vérone. Contribution à la connaissance des pygmées préhistoriques », L’Anthropologie, XV, 1904).

      Après avoir évoqué son extrême petitesse qui cadrerait avec le matériel osseux des pygmées suisses récoltés par Julius Kollmann, Giuffrida-Ruggeri relève des caractéristiques physiques typiques du Néolithique tardif : « Par sa forme il est intermédiaire entre les tibias platycnémiques et les euricnémiques, puisque l’indice de platycnémie est de 70. L’axe de cet os forme avec une perpendiculaire abaissée sur le plan de la surface glénoïde, un angle d’environ 13°, ce qui indique une rétroversion modérée de la tête du tibia, telle qu’on la trouve habituellement chez les populations néolithiques. » (Giuffrida-Ruggeri, id.).

     Afin d’achever son exposé scientifique, le savant italien rappelle l’emplacement de ce matériel archéologique fort précieux : « Les ossements que je viens de décrire sont déposés au magasin du Musée préhistorique et ethnographique de Rome ; ils ont été mis gracieusement à ma disposition par la direction de ce Musée, que je remercie vivement » (Giuffrida-Ruggeri, id.). Cette localisation précise de l’intriguant tibia pygmée, à savoir le Musée national préhistorique et ethnographique Luigi-Pigorini de Rome, permettra sans doute dans les années à venir un examen bien plus approfondi des artefacts relatifs aux pygmées européens du Néolithique. L’Italie peut-elle se targuer d’autres trouvailles du même calibre ? Ce tibia de petite taille n’est effectivement que la phase immergée de l’iceberg : en fouillant dans les archéologiques, nous avons découverts les travaux antérieurs de Giuseppe Sergi (1841-1936) sur la question.

Chers lecteurs de Strange Reality, les savants cités dans cet article ont été désignés rétrospectivement comme les tenants d’une certaine idée essentialiste de l’humanité, avec des thèses racialistes mises en exergue par Arthur de Gobineau (1816-1882), et qui sont de triste mémoire : R. G. Haliburton est convaincu par la thèse aryenne et publie Men Of The North And Their Place In History. (1867) ; Giuseppe Sergi sera le fondateur de l’école romaine d’Anthropologie (1893) ; Alfredo Niceforo, élève de Sergi, devient très actif à la chaire de l’école romaine d’Anthropologie et de l’école italienne de criminologie. Néanmoins, par la pertinence et la densité de ces preuves scientifiques (os, crânes, études d’autorité), le dossier des pygmées européens transcende volontiers son argumentation d’origine quelque peu datée et peut à nouveau être étudié en toute objectivité.

Les microcéphales italiens

     Assisté par le docteur Mantia, l’anthropologue italien Giuseppe Sergi exhumera en 1893 près de 129 individus modernes inhumés dans des tombes de Sicile et de Sardaigne. Sur ces 129 squelettes, 15 appartenaient à des individus adultes de petites tailles. Un crâne appartenant à cette série de 15 fut photographié et passa à la postérité pour avoir servi de source comparative à l’étude magistrale de Julius Kollmann sur les pygmées suisses, qui commenta ainsi les travaux de son confrère italien : « Les pygmées de Sicile sont de très petite taille, mesurant généralement moins de 1,5 mètre. Selon l’estimation statistique de Sergi, ils représentaient près de 14% de la population moderne de la Sardaigne » (Julius Kollmann, « Pygmies in Europe », Journal de l’Institut d’Anthropologie britannique et irlandaise, Vol.25, 1896).

Giuseppe Sergi (1841-1936)

 Comparant et mesurant le crâne de Sergi (pygmée de Sicile) et un crâne témoin (Homme moderne), Julius Kollmann arrive à une capacité crânienne (cc) de 1031 pour le pygmée de Sicile contre 1460 pour l’Homme moderne. La capacité crânienne du pygmée de Sicile est de 30% inférieure à celle de l’Homme moderne. Nous sommes donc face à un crâne d’Homo sapiens adulte, qui s’est adapté par « nanisme » à son environnement insulaire (la Sicile). Le savant suisse a conscience de se retrouver face à un matériel archéologique d’une valeur inestimable, ce qui le poussera à conclure son papier par la dénomination de « pygmée suisse du Néolithique » pour rendre compte de ce nouveau taxon.

Crâne du microcéphale (Sicile) comparé à l’Homme moderne (Suisse, Julius Kollmann, 1896)

     Alfredo Niceforo, fervent disciple de Sergi, revient sur le petit crâne sicilien et conclue : « La microcéphalie (= la capacité crânienne réduite) est un trait caractéristique d’individus parfaitement sains, sans aucun signe de dégénérescence, qu’il faut attribuer à une variété humaine ancestrale distincte : les Pygmées d’Europe, d’origine clairement africaine, qui se seraient mélangés avec d’autres populations de la Méditerranée, de la Suisse (site néolithique de Schaffhouse) et de la Russie » (Alfredo Niceforo, « La variété humaine pygmée et microcéphalique de la Sardaigne », Revue de la Société romaine d’Anthropologie, n°III, 1895).

      Quel peut être ce peuple ancestral auquel appartenaient les individus de petites tailles exhumés par Sergi en Sicile ? Un peuple protohistorique, antérieur aux grecs qui les appelaient avec un certain dédain « autochtones », hantait alors la Sicile : les Sicanes.

     « Les Sicanes se seraient d’abord répandus un peu partout ; puis, plus tard, effrayés par les éruptions de l’Etna ou repoussés par le flot de l’invasion sikèle, ils se seraient concentrés dans la partie occidentale de l’île. Ils n’ont jamais formé un corps de nation ; ils vivaient par petits groupes, dans des villages posés sur le sommet de quelque hauteur isolée, d’un difficile accès. On a le nom d’un certain nombre de ces bourgs ; ils paraissent avoir été situés, pour la plupart, dans le territoire qui appartint plus tard à Agrigente ou vers l’ouest de ce district, dans le voisinage de Sélinonte. Les Sicanes, qui avaient encore, au temps de Thucydide, une existence séparée, se sont, au cours des deux ou trois siècles suivants, évanouis de l’histoire sans y laisser autre chose qu’un terme géographique qui rendait, à l’occasion, service aux poètes. Ceux-ci appelaient en effet la Sicile Sicani » (George Perrot, « Un Peuple oublié – Les Sikèles », Revue des Deux Mondes, 4e période, tome 141, 1897, p. 594). Si ce peuple protohistorique a réellement existé en Sicile, un examen plus approfondi de la question ne peut pas nous assurer qu’ils étaient bien de petites tailles.

Les antiques Ligures

     Si les Sicanes étaient le peuple pré-hellénistique de la Sicile, le nord de l’Italie était occupé par un peuple bien plus énigmatique : les Ligures. Les quelques rares écrits concernant ce peuple les voient comme une communauté alpine protohistorique, sans écriture, ayant vécu à l’âge de fer, donc à la période qui succède aux fouilles néolithiques (Kollmann, Nüesch, Lapouge) et qui précède l’Antiquité romaine. De ce peuple très primitif ne demeurent que des traces écrites en grec ou en latin, quelques sites archéologiques et … des survivances dans la toponymie des lieux. Mais, s’ils sont montagnards, c’est parce que les Celtes les ont contraints à se réfugier sur les hauteurs. D’ailleurs, « Ligures » est le nom que leur a attribués les grecs, et qui signifie tout simplement « haut perchés ».

Les Ligures ont donné leur nom à une région italienne (Ligurie) à la frontière avec la France

     A cause d’une pilosité abondante, les Ligures portèrent aussi le nom de Capillati ou Comati. Ce furent d’abord des peuples de pasteurs en petits nombres, vivant essentiellement de la chasse, de la pêche et de l’élevage de troupeaux, et changeant périodiquement de lieu d’habitation pour trouver de meilleurs pâturages. Ces premières peuplades Ligures vivaient par familles ou par tribus isolées, sans agglomération de maisons, les uns dans les bois, d’autres sous de misérables huttes ou dans des rochers et recherchaient de préférence la proximité de sources vives ou de cours d’eau.

    Les Ligures montaient en général les troupeaux dans les montagnes dès la fonte des neiges afin de profiter de l’excellence des pâturages, et l’hiver, redescendaient dans les vallées. Leur vie s’écoula ainsi paisiblement pendant plusieurs siècles, les familles se multipliant, les peuplades s’agrandissant, ceci sans grand changement jusqu’au XIVe siècle avant J.-C., qui voit l’arrivée des premiers colons phéniciens et grecs. 

     Florus, historien romain du Ier siècle ap. J-C, nous donne une excellente description de ces Ligures : « Les Ligures sont durs, laborieux et sobres ; ils ne vivent que de laitage et du fruit de leurs troupeaux. Les femmes y partagent tous les travaux de leurs maris. Ils sont infatigables à la guerre. Remuants par caractère, ils n’ont pas de cavalerie à cause des escarpements du pays et du manque de fourrage. Ils se servent de petits boucliers à la manière des Grecs. Leurs javelots sont en bois de houx. Ils sont très habiles tireurs à l’arc et dès leurs bas âges exercés à cet art. Il ne leur faut presque rien pour se nourrir. Comme ils habitent un sol âpre, stérile, rocailleux et couvert de bois, ils récoltent peu de fruits et de blé ; tandis que les uns sont à la chasse et soignent les troupeaux, d’autres fendent les rochers et extraient les pierres dont ils font des murs de soutènement. C’est là-dessus qu’ils ramassent quelque terre végétale pour la cultiver. Ils n’obtiennent quelques récoltes qu’à force de bras, de ce terrain où l’on ne peut piocher sans rencontrer la roche vive. La frugalité de leur vie, jointe à cet exercice pénible et continuel, les rend secs, maigres, nerveux, mais robustes. L’habitude qu’ils ont de marcher dans des collines pierreuses, les rend agiles à la course. Comme tous les montagnards, ils sont braves et jaloux de leur liberté. Peu s’abritent sous des maisons, ils couchent presque sur la terre nue ».

     Sénèque raconte que, pendant leurs guerres contre les Romains, ils savaient si bien se cacher dans leurs grottes qu’il était plus facile de les vaincre que de les trouver. Excellents guerriers, ils se distinguaient surtout comme frondeurs. Au moment de l’attaque et pour effrayer l’ennemi, ils jetaient des cris stridents. Les Ligures occupaient le sud-est de la France et une partie du nord de l’Italie, le sud de la Suisse, mais aussi la Corse et la Sardaigne, peut-être même la Sicile, ce qui cadrerait parfaitement bien avec les fouilles néolithiques précédemment citées. Farouches, frustres, secs, barbus, vêtus de peaux de chèvres, les Ligures habitaient de misérables cabanes de pierres sèches, à l’exemple de ces amas rocheux trouvés dans les Alpes Maritimes.

Proto-village ligure en pierres sèches (Alpes Maritimes, 2016)

     L’étude d’ossements Ligures dans les Alpes Maritimes nous révèle deux crânes (un male et une femelle) aux traits plus archaïques que des cranes modernes : « La base de ces crânes offre des caractères de race on ne peut plus précis. Trou occipital fort large, arrondi et reculé presqu’au bord de l’occiput. Conduits auditifs larges, ovales et placés également au quart postérieur du crâne. Direction des rochers presque transversale. Apophyses mastoïdes peu développées, droites, en cône émoussé. Cavités glénoïdes profondes, étroites du dedans en dehors et presque triangulaires. Cette conformation nous laisse entrevoir que le condyle de la mâchoire inférieure devait être épais et presque conique. En somme, voilà des crânes légèrement brachycéphales qui, par le plan de leur architecture, pour ainsi dire jusque dans les moindres détails, diffèrent complètement d’autres crânes européens également brachycéphales comme seraient ceux des Slaves et Allemands du midi. Rien ne saurait nous empêcher de les considérer comme ligures » (Franz Pruner-Bey, « Anciens crânes des types ligure et celtique », in. Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris, I° série. Tome 6, 1865, p. 460).

Franz Pruner-Bey (1808-1882), l’anthropologue qui a étudié deux crânes ligures en 1865

     Ce texte scientifique retient des deux crânes Ligures une configuration brachycéphale et prognathe ainsi qu’un menton sans saillies et arrondi.  Pour l’anthropologue Franz Pruner-Bey, l’homme des premiers temps de la pierre taillée, en Gaule, était essentiellement brachycéphale, et ce n’est qu’à la fin de cette époque (temps protohistorique) que la Gaule est alors habitée par des populations dolichocéphales. Cependant, sur certains points, cette invasion massive de nouvelles populations celtes n’a pas fait disparaître l’ancienne race, qui a laissé de nombreux représentants que Franz Pruner-Bey croyait retrouver dans la race Ligure qu’il avait étudiée dans les Alpes-Maritimes, puis par la suite dans la population basque.

    Mais si les Ligures avaient une configuration crânienne brachycéphale, qu’en était-il de leur stature ? A-t-on pu retrouver une source d’autorité qui s’est penché sur le sujet ? L’anthropologue italien Mario Cappieri est convaincu que les populations italiennes actuelles sont les descendantes des populations anciennes et qu’elles sont les porteuses d’un patrimoine génétique quasiment intact. « En général, les habitants des territoires côtiers ont une taille plus haute que ne l’ont les habitants des régions de l’intérieur ou de montagne. Dans le précédent chapitre, j’ai exposé beaucoup de considérations à l’égard de l’augmentation séculaire de la stature. J’ajoute que, pour l’ethnie ligurienne, quelques facteurs extra-génétiques ont un poids considérable, comme le « facteur milieu ». On constate que la population des côtes, ou au moins des territoires où la côte est prépondérante, montre une taille supérieure à celle de la population de l’intérieur ou de l’Apennin ligurien » (Mario Cappieri, « La composition ethnique de la population italienne », Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, XIII° Série. Tome 4 fascicule 1, 1977. pp. 59-79). Mario Cappieri rappelle ainsi, après un énorme dépouillage statistique qui démontre la plus haute taille des Ligures côtiers par rapport aux Ligures des Apennins, que le milieu montagnard est plus propice à la survie des individus de petites tailles.

     Si les Ligures étaient statistiquement de faible stature (1m60), sans toutefois être aussi petits que les peuples pygmées européens (1m40 à 1m50), l’Italie, boisée et montagnarde (Alpes, Apennins), connaîtra un riche folklore sur les nains.

Nains du folklore italien

     De manière générale, les nains italiens sont nommés gnomes, nom qui dériverait du latin genomos qui signifie « habitant souterrain » : en effet, le gnome italien hante les cavernes, est de petite taille et connaît les secrets des minéraux. Giovanni Zavalloni décrira par exemple un petit peuple vivant dans une vallée secrète derrière une chute d’eau du haut Apennins (Ardusli et les gnomes italiens, Editions Macro Edizioni, 2009).

    Les Alpes italiennes connaissent le Massariol ou « petit fermier », équivalent du drac des Alpes françaises : d’humeur enjoué, il soignait les chevaux et les vaches, qu’il nourrissait d’un blé d’excellente qualité. Il n’hésitait pas non plus à tresser la queue et la crinière des chevaux tous les vendredis. Quand il n’était pas au pâturage, il rôdait dans quelques fermes, se montrant parfois lubrique en faisant les yeux doux aux jolies femmes.

     Les barbegazi de la vallée du Mont Blanc et du Val d’Aoste ressemblent un peu aux gnomes, mais ils ont de très grands pieds et leurs cheveux et leurs barbes sont comme des stalactites. Quand ces glaçons fondent en cas de capture, on voit qu’ils ont des cheveux normaux. Leurs grands pieds servent à la fois de skis et de raquettes. Ils leur permettent de courir très vite sur la neige ou de descendre des pentes abruptes. Ils sont aussi très utiles pour creuser. Un barbagazi peut se cacher dans la neige et resurgir en un instant, même s’il est enfoui très profondément. Tous les barbagazi portent des habits de fourrure blanche ressemblant à nos vêtements, de sorte qu’il est difficile de distinguer de loin les mâles des femelles. Leur langage est comparable au sifflement de la marmotte et ils communiquent de très loin par une sorte d’ululement que l’on peut confondre avec le bruit du vent ou le son d’une corne alpine. Les maisons des barbagazi sont un lacis de grottes et de galeries creusées près du sommet des pics, et on y entre par de minuscules ouvertures protégées par un rideau de glaçons.

     Leur mode de vie reste très mystérieux pour les humains car ils apparaissent seulement quand les blizzards et la froidure les forcent à descendre dans la vallée. Mais on peut penser que les barbagazi doivent nécessairement vagabonder et s’adonner à la chasse et la cueillette après la fonte des neiges. Un barbagazi pourrait avoir servi de modèle pour un magnifique bas-relief en bois de la « Salle de justice » du Château Sarriod de la Tour de Saint-Pierre (XIV-XVème siècle) de la Vallée d’Aoste (Italie). Cette vallée est célèbre pour ses pics enneigés, dont le Mont Blanc à la frontière franco-italienne.

Nain sauvage (barbagazi ?) tenant une massue (« Salle de justice » du Château Sarriod de la Tour de Saint-Pierre)

     Mais le nain le plus énigmatique du terroir italien demeure le Monaciello ou « petit moine ». Vêtu d’habits rouges de moines, ils savent se montrer facétieux, bons vivants et irresponsables, si bien qu’ils assurent assez mal leur tâche principale qui est de surveiller les trésors des nains. Si nous poussons plus loin notre réflexion, nous pouvons dresser un parallèle entre ces nains encapuchonnés (Monaciello) et des nains miniers allemand qui étaient surnommés les Walen. Signifiant « étranger », ces Walen étaient une confrérie de nains venant exploiter le sous-sol de la Forêt-Noire allemande pour le compte d’une riche confrérie de Venise, alors capitale européenne de l’orfèvrerie et de la verrerie. Cette hypothèse sur l’origine des Walen est fort probable, les nains achondroplases étant souvent employé par des compagnies minières car c’est la seule main d’œuvre (avec les enfants) à se faufiler dans les filons les plus étroits. Nous verrons que cette appétence italienne pour des communautés naines se retrouve dans un autre pays de l’Europe du Sud : l’Espagne.

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