Cette enquête de l’étrange nous plonge dans une affaire récente, autour de l’existence possible d’un « petit peuple alpin », sauvage et farouche.
Marion est une amie qui a un garçon, du même âge que ma fille. Vu que les deux enfants s’entendent très bien, on a vite sympathisé avec Marion et son conjoint. En Avril 2011, pour les vacances de Pâques, on est parti tous ensemble avec les enfants à Saint-Lary (Hautes-Pyrénées). Le dernier soir, nous avons passé une partie de la soirée avec un ami écrivain, Frantz Petiteau, spécialiste du folklore pyrénéen.
Alors que le débat était lancé sur les nains du folklore pyrénéen (nommés localement hadas, dracs), Marion nous raconte alors, pour la première fois le souvenir d’enfance d’une rencontre avec un « homme sauvage » dans les Alpes. Elle avait, visiblement, totalement refoulé ce souvenir de sa mémoire, noyé dans la brume des souvenirs d’enfance, et ce n’est qu’au fil de nos discussions avec Frantz Petiteau que cette expérience passée a pu reprendre chair. Trouvant son témoignage crédible, je décide donc de la questionner davantage et pour cela nous nous rendons du 16 au 23 Juillet 2011 les lieux même de l’incident (Morillon).

Témoignage de Marion
(France, Haute-Savoie).
« C’était en Juillet 1996, nous étions en plein milieu de l’après-midi, une dizaine d’enfants à jouer au ballon avec notre moniteur dans l’aire de jeu de la colonie de Choisy-le Roy à Morillon (Ndla : située aux abords d’une forêt touffue de chênes qui prend naissance sur le flanc de la montagne.). A environ dix mètres de moi, dans la forêt toute proche, j’ai aperçu quelque chose qui a surgi des broussailles. Une petite personne, comme un vieillard minuscule, d’à peu près un mètre de haut se tenait là. Peu préoccupé par notre présence, il cueillait des baies, en débroussaillant un buisson à l’aide de son bâton, sans cesser de marcher d’un pas lent. Il arriva au seuil de l’aire de jeu, il est entré dans la prairie et sembla surpris de nous voir. Il s’immobilisa et fixa le moniteur, qui était encore plus proche de lui, avec de grands yeux noirs et bridés. J’ai tout de suite remarqué ses longs pieds nus. Il portait une peau de mouton à moitié déchiré, et une besace en peau de bête. Pendant trente bonnes secondes, tout le monde était stupéfiait et silencieux.

Ensuite, le moniteur s’avança vers la petite personne. Il prit la fuite instantanément, il se mit à courir vers la forêt, non pas sur ses deux pieds mais à quatre pattes, comme un lièvre. Je me rappelle m’être fait la remarque que ses jambes paraissaient très allongées. Il laissa son bâton et sa besace à terre. Les deux objets furent récupérés par le moniteur. Nous nous précipitâmes autour de la besace que le moniteur ouvra. A l’intérieur de la besace, il y avait un lapin mort et ce qui ressemblait à des racines. Le bâton a été laissé sur place, visiblement. Je ne savais pas si cela avait un lien quelconque avec cet incident, mais le lendemain, un hélicoptère de la gendarmerie est venu survoler cette partie de la forêt, ce que je n’ai jamais vu depuis.
Quelques jours plus tard, en plein après-midi, mes amis et moi, nous nous sommes enfoncés dans la forêt. Nous avons alors découvert un terrier, assez large, je dirai environ un mètre d’envergure sous un énorme bouleau. Après avoir pénétré dans le terrier, le boyau se scindait en deux parties. A l’entrecroisement des deux couloirs, un tas de braises encore chaud. Ce qui semblait être de la viande séchée pendait à des bâtons, près du feu. Quelques longs poils fauves ont été trouvés. Il me semblait que deux présences animales étaient terrées au fond du terrier, et nous observaient silencieusement. Nous n’étions pas rassurés, et nous nous sommes retirés prudemment.

Juillet 1997
Lors d’une ballade en forêt avec le moniteur (le même que celui de Juillet 1996), nous avons aussi trouvé sur le sol d’immenses empreintes de pieds nus. Je me souviens que le moniteur avait mis son pied chaussé dans une empreinte, ce qui ne suffisait pas à la recouvrir entièrement.
Enquête de suivi, par Florent
De cet évènement, durablement inscrit en sa mémoire, le témoin peut précisément me dresser un portrait robot de l’individu. Un mètre de hauteur. Poil fauves. Pas de poils sur les joues. Maigre et traits creusés, bien que la silhouette soit carrée. Il portait un bâton dans sa main gauche, et même des vêtements : une peau de mouton lui couvrait tout le corps, il portait aussi une besace en bandoulière. Les pieds lui semblaient démesurés. Le visage a surtout marqué le témoin, qui se montre très précise à cet égard : oreilles en pointes, yeux noirs luisants et en amande, comme un asiatique, les joues sans poils et très creusées, le front que l’on ne pouvait voir car la tête semblait s’arrêter aux sourcils. Moustache, cheveux longs, très grande barbe. Le nez lui semblait grand et pointu. La bouche n’avait pas de lèvres.
Le moniteur et le directeur de la colonie de vacances avaient demandé à tous les enfants de ne jamais parler de cet incident. Néanmoins, la police municipale est contactée dans la soirée et dresse vraisemblablement un rapport de l’incident mais cela reste à confirmer par recoupement des archives municipales.
Questionnaire de recherche
Protocole d’interview de témoins mis au point par Philippe Coudray, auteur de la bande dessinée l’Ours Barnabé depuis 1980 et du livre de cryptozoologie Guide des animaux cachés (2009).
1 – Le visage :
– Voyait-on le blanc des yeux ?
Marion : Le blanc n’était pas visible à la distance où j’étais. J’étais positionnée à moins de dix mètres de la créature (je dirais à cinq ou six mètres). Mais ces yeux étaient très grands en amande, noirs et perçants.
– Les lèvres étaient-elles épaisses, minces ou absentes ?
Je dirais plutôt des lèvres minces cachées derrière une moustache à la Hercule Poireau, j’exagère peut-être mais je me souviens qu’elle était pointée vers l’horizontale. La moustache se confondait avec une longue barbe triangulaire ; ce qui ne permettait pas de distinguer la lèvre inférieure de la lèvre supérieure.
– Le visage était-il imberbe ?
On distinguait bien la peau des fossettes un peu velues mais non poilues et le front était caché par des cheveux.
– Couleur de la peau ?
Bronzée par le soleil.
– Présence ou non d’un goitre (sac vocal comme les orangs-outans) sous le menton ?
Non.
– Arcades sourcilières ?
Les arcades supérieures étaient prononcées et très poilues.
– Menton visible ou fuyant ?
Fuyant.
– Front haut ou fuyant ? Couvert de poils ?
Le front était grand mais recouvert de cheveux.
– Présence de cheveux ?
Oui, c’était bien des cheveux.
– Oreilles ?
Des oreilles pointues.
– Longueur du nez ?
Long et pointu.
2 – Le corps :
– Bras normaux, plus courts, ou plus longs que chez l’homme ?
Bras assez longs.
– Torse plat ou bombé ?
Torse de forme trapézoïdale et plat.
– Ventre plat ou volumineux ?
Ventre plat.
– Présence d’un cou ou tête enfoncée dans les épaules ?
Présence d’un cou.
– Apparence musclée ?
Apparence très musclée mais sans graisse, un corp sec.
– Callosités aux genoux ?
Oui.
– Comment étaient les pieds ?
Des pieds longs et poilus qui ont permis de s’échapper en courant comme un lapin, ou un lièvre.
– Comment étaient les mains ?
De grandes mains imposantes et poilues sur le dos de la main.
– Pouce plus long, pareil ou plus court que chez l’homme ?
J’étais trop loin pour voir ce détail.
– Forme des ongles
Je ne sais pas.
– Le sexe était-il visible ? Si oui, mâle ou femelle ? Différence avec l’homme ?
C’était bien un mâle ! Il avait toutes les caractéristiques d’un homme excepté les oreilles, les pieds et les yeux de forme impressionnantes, comme un hibou, ou un personnage sorti d’un livre de Tolkien – un homme lutin).
– Y avait-il des seins ?
Non.
Portrait-robot du nain de Morillon (par Philippe Coudray)


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