Elle était Marie-Jeanne Koffmann 4

Les empreintes de Dolina Narzanov

Parmi tous les résultats issus des recherches  de Marie-Jeanne Koffmann, l’un des plus marquants est peut-être aussi l‘un des moins connus, ailleurs que dans l‘ex-Union Soviétique.  Dimitri Bayanov parle à ce sujet de  « la réussite la plus éclatante de Koffmann à travers les années ». Il s’agit d’une suite d’empreintes d’almasty découverte par la chercheuse,  des traces que Vadim Makarov, considère comme : « les meilleures d’URSS et peut-être même du monde». Des clichés de ces empreintes ont été publiées par un journal local, Zarja Kommunisma en 1980 accompagnant une article de Marie-jeanne Koffmann:  « Wild Ancestors. Do they exist ? ».

Vallée du Narzan, Kabardino-Balkarie

La vallée du Narzan, est située dans le nord de la Karbaino-Balkarie, à 1300 m d’altitude, en face du mont Elbrus qui se dresse à une cinquantaine de kilomètres de là. La région est très touristique, il y a notamment des centres de cures thermales, car il y a dans la vallée une vingtaine de sources d’eau minérales censées être curatives. C’est l’attraction principale de la région, avec la nature splendide et les somptueuses forêts de montagnes qui profitent du climat favorable, doux et tempéré. D’ailleurs la vallée de Narzan est en partie  protégée, depuis l’année 1978. Pure coïncidence, c’est cette même année que la région a connu sa « fièvre de l ‘almasty».

Tout commence à hivers 1977-1978, dans la station touristique de Dolina Narzanov, dont le responsable remarque par deux fois des empreintes humanoïdes dans la neige fraîche. Il prévient aussitôt Marie-jeanne Koffmann, et met en place une surveillance nocturne de la zone.  En mars 1978, certaines personnes dont les frères Ruslan et Iljas Shamanov, le scientifique Khazan Umarov, le responsable Ramazane Mudshaev et deux ouvriers de Nalchik, passent la nuit à surveiller la vallée dans une petite cabane près de la rivière Khazaut, à une centaine de mètres de Dolina Narzanov.

Ruslan Shamanov

 La nuit du 10 mars, aux alentours de deux heures du matin, les chiens commencent à aboyer très forts, sans s’arrêter. Ruslan Shamanov sort dehors le premier et suis ses chiens jusqu’à une lande déserte, cent-cinquante mètres plus loin. A la lueur de la lune, il aperçoit une sombre figure similaire à un homme avec de longs cheveux.

 Marie-Jeanne Koffmann: « Ruslan comprit immédiatement à qui il avait à faire. Le jeune homme et la créature se firent face un long moment et se regardèrent  l’un et l’autre dans le plus profond silence ».

Dans une conversation personnelle avec un membre du groupe d’étude allemand d’Hans Beyer, Ruslan Shamanov confirma le récit de Marie-Jeanne koffmann et ajouta : « Au moment de la découverte des empreintes, j’étais un jeune homme de dix-huit ans et je travaillais, comme mon père, en tant que garde-forestier dans la vallée de Khazaut. Quand j’ai vu pour la première fois la créature, j’ai cru d’abord que c’était un ours en face de moi. Puis je me suis dit qu’il était plus large qu’un ours et qu’il marchait sur deux jambes. J’avais mon fusil de chasse à la main et j’étais prêt à tirer. Mais je me suis souvenu des propos de ma grand-mère : si tu tires sur l’Almasty, alors la balle ricochera sur sa peau et te tueras ! ».

Ruslan retourna à la cabane et s’endormit. Le lendemain, une piste fut découverte à l’emplacement désignée par les frères Ruslan et Iljas Shamanov et fut couverte d’une bâche. Au total, il y avait pas moins de douze empreintes. La taille de l’individu fut estimée à deux mètres ( sept pieds)  environ pour un poids de deux cents à deux cent trente kilos ( 460 livres). En plus d’autres empreintes furent découvertes à un autre endroit dans le sable. Plus tard, les frères trouvèrent encore des traces supplémentaires sur une piste six cents mètres au-dessus de la rivière. Koffmann fut informée par Iljas Shamanov et arriva sur le site un peu plus tard, elle fit des moulages de ces empreintes et les montra à Dimitri Bayanov, tous deux étaient d’accord : cette empreintes ne pouvaient avoir été laissées que par un hominoïde ».

moulage d’une empreinte

Ruslan Shamanov témoigna aussi qu’il avait aperçu une telle créature quand il était enfant. Cela s’est passé durant les années 1968-1970 dans le village Karachay de la vallée du même nom. A cette époque, il n’avait que huit ans et dormait dans la même pièce que ses parents et ses grands-parents. La chambre n’était éclairée que par une faible lampe. La nuit, il observa une créature velue similaire à un humaine qui était penchée sur la table. Il mangeait rapidement les restes de repas avec ses mains. Il regardait constamment autour de lui, nerveusement. Shamanov fut apeuré, réveilla sa grand-mère et lui désigna silencieusement la créature. Sa grand-mère lui posa la main sur la bouche et lui rentra la tête dans l’oreiller afin qu’il ne puisse rien voir. Plus tard, la famille ne parla jamais de l’incident. Shamanov croit que la créature qu’il a vue avait de longs cheveux sur la tête, même si il ne pouvait décrire précisément la couleur à cause de la faible lueur de la pièce.

En 1982, Marie-Jeanne Koffmann publia dans ses archives que durant le mois d’avril 1981, Ruslan Shamanov découvrit à nouveau dans la neige près du village de Khazaut une copie de la piste d’empreintes de 1978. Il y avait de la neige, on pouvait suivre à la trace la créature. Dans une discussion avec le groupe Allemand de recherche sur les primates d’Hans Beyer, Ruslan Shamanov confirma cette découverte. Cependant, il n’était pas sûr que les traces puissent appartenir à l’individu de 1978. Les empreintes, cette fois-ci, lui apparaissaient plus étroites. Selon ces dernières confessions, Ruslan Shamanov n’observa plus d’almasty ou d’empreintes depuis ce mois d’avril 1981.

Aujourd’hui nous ne savons malheureusement pas où ont été conservés ces moulages d’empreintes, et dans quel état ils se trouvent.

à suivre: Le Caucase, terre sauvage

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