A la recherche des dragons vivants 2

Par Richard Freeman

campagne promotionnelle pour la série Game of Thrones, Malaisie 2019

Dragons ailés

Une théorie intéressante a été avancée par l’auteur Peter Dickinson, dans un livre remarquable publié en 1979. Dans The Flight of Dragons, Dickinson tente quelque chose qui n’a pas été fait depuis les Monstres mythiques de Charles Gould – expliquer les dragons ailés et le feu qu’ils crachent comme s’ils étaient de vrais animaux dans le cadre reconnu de la zoologie.

Les illustrations choisies par l ‘éditeur ne rendent pas compte avec exactitude du contenu du livre, et le dessin animé de 1982, intitulé The flight of the dragon n ‘est pas inspiré de l ‘ouvrage.

Impressionné par le caractère universel des légendes de dragons, Dickinson croyait qu’ils avaient une base véridique. Mais la première et principale pierre d’achoppement était la taille des dragons – des animaux qui, après tout, étaient censés avoir volé. En regardant les reconstructions médiévales, il a estimé leur poids à environ 9 tonnes. Pour pouvoir être soulevé grâce à la puissance musculaire de ses ailes, un dragon de ce poids aurait besoin d’une envergure de plus de 180 mètres – beaucoup trop massif pour être réel. Et comment un animal pourrait-il projeter du feu ? Ces problèmes lui semblaient insurmontables, jusqu’à ce qu’ il tombe par hasard sur des images de l’accident du Hindenburg.

Plus grand dirigeable commercial à l ‘époque, le Hindenburg s’écrase à l’atterrissage le 6 mai 1937, tuant 36 de ses 100 passagers, 14 mois après sa mise en service. Un cable d’arrimage, entré en contact avec le sol humide du New Jersey aurait provoqué un choc électrique responsable de la catastrophe

« … un  jour, il m’est arrivé de voir à la télévision un vieux film d’actualité sur la chute du dirigeable Hindenburg, et presque en un éclair,  toutes mes idées ont changé. Alors que je regardais la forme monstrueuse se froisser et s’écrouler en flammes, avec les nuages de fumée tourbillonnant au-dessus, je  me suis dit : il s’est enflammé, puis il est tombé ;  et mon esprit n’a fait qu’un tour. Toutes les pièces du puzzle que j’avais assemblées jusque-là volaient en éclat et se retrouvaient dans une place différente. J’ai compris que le Hindenburg n’était pas seulement une très grosse machine qui volait- c’était une machine qui ne pouvait voler que parce qu’elle était très grande. De même, les dragons pouvaient voler parce que la plupart de leurs corps étaient creux et remplis d’un gaz plus léger que l’air. Ces dragons avaient besoin d’un corps énorme capable de contenir suffisamment de gaz pour garantir l’élévation complète de la bête malgré son poids. Les dragons n’avaient donc pas besoin d’énormes ailes, parce qu’ils les utilisaient uniquement pour le décollage et les manœuvres.

Les dragons respiraient du feu parce cela leur était nécessaire,  une condition indispensable pour réussir leur mode de vol spécialisé.

Un principe proche de celui des montgolfières a-t-il permis le vol des dragons ?
Serpentum et draconum historiae d’Ulysse
Aldrovandi (1522-1605) médecin et naturaliste de Bologne, auteur de 3 600 livres imprimés et d’environ 300 manuscrits dont une histoire naturelle, il possédait un cabinet de curiosité de 18 000 pièces, dont d’après lui, un squelette de dragon

La théorie de Dickinson postule que le dragon a évolué à partir de grands dinosaures carnivores rapides comme Tyrannosaurus rex. Ils auraient ensuite développé d’énormes estomacs ballonnés qu’ils ont remplis d’hydrogène gazeux, rendant ainsi possible le vol. L’hydrogène se formait à partir d’un mélange d’acide chlorhydrique dans l’intestin, mélangé au calcium des os de leurs victimes.  Mais le gaz provoquait en conséquence la digestion partielle de leur propre structure osseuse. Le calcium prélevé sur leurs propres os était donc constamment remplacé par une consommation régulière de calcaire. Cela pourrait expliquer la passion légendaire des dragons pour l’antre des grottes.

Au départ Peter Dickinson remarqua une représentation de dragon au ventre bombé .
Sa forme même suggérait une sorte poche de gaz. (…) j’avais réussi à mettre en place tout ce que je savais sur les dragons – pourquoi ils se promenaient dans des grottes, autour desquelles rien ne poussait jamais, et où des tas d’or pouvaient être trouvés, pourquoi leur régime préféré étaient les princesses, comment et pourquoi ils crachaient du feu, pourquoi ils n’avaient qu’un seul endroit vulnérable et pourquoi leur sang fit fondre la lame de l’épée qui les a tués, etc. – tout cela formait une théorie cohérente qui montrait autant d’ étapes nécessaires dans l’évolution vers le vol plus léger que l’air.

Leur vaste corps rempli par ce gaz,  l’animal a agi essentiellement comme un dirigeable vivant. Comme tout chimiste le sait, l’hydrogène mélangé à l’oxygène est très inflammable. C’est là que l’attribut le plus célèbre du dragon – le feu qu’il crache- entre en jeu. Les dragons avaient besoin d’expirer des flammes afin de contrôler leur vol. Pour décoller, ils gonflaient de gaz leurs estomacs, et pour descendre ils brûlaient le gaz en le respirant – peut-être avec un catalyseur chimique, comme le feu.

Son souffle ardent représentait aussi une arme redoutable – un jet de flamme vengeur pour tuer les proies et pour impressionner les autres membres de son espèce. Une arme similaire est utilisée par le coléoptère bombardier (Brachinus) qui crache un jet de produits chimiques bouillants sur ses ennemis. Les deux composants chimiques sont produits à partir de glandes différentes, et n’atteignent des températures aussi élevées qu’une fois à l’extérieur du corps du coléoptère.

Quand ils sont capturés, certains de ces insectes bombardiers libèrent leur substance à l ‘intérieur de leur prédateur naturel, le forçant à régurgiter sa proie, encore vivante.

Les ailes des dragons partent elles de l’énorme cage thoracique – un peu comme celle du lézard moderne Draco volans, une petite espèce utilisant le vol planant, souvent appelée le «dragon volant». Chez le dragon, les ailes étaient recouvertes d’une membrane ressemblant à celle d’une chauve-souris et étaient utilisées par l’animal pour naviguer en vol.

Draco est un genre de sauriens de la famille des Agamidae, vivant des les forêts tropicales asiatiques. Les 41 espèces de ce genre sont appelées Dragons volants.

Dickinson croit aussi qu’il peut ainsi expliquer certains des aspects les plus ésotériques des légendes du dragon. Le culte de l’adoration des dragons aurait surgi de la peur des gens primitifs d’une créature aussi terrifiante. Les fameux trésors auraient été amassés pour apaiser les monstres. Dickinson dit que les dragons auraient utilisé l’or comme matériau de nidification car il est non-combustible et assez doux. Leur affection pour les vierges peut avoir sa genèse dans le culte humain et le sacrifice de victimes de haut-rang, peut-être nées et élevées spécifiquement pour des sacrifices aux dragons.

extrait de The flight of the dragon, ouvrage que Peter Dickinson qualifie lui même de « monographie pseudo-scientifique »

Sa théorie fournit également une bonne raison pour laquelle il n’y a pas de fossiles de dragons connus. En vie, une épaisse couche de mucus le long des parois de l’estomac piégeait le puissant acide chlorhydrique nécessaire pour produire de l’hydrogène. Après la mort, la muqueuse n’était plus générée, et l’acide a tout simplement détruit le corps de l’animal. La créature s’est littéralement digérée. D’où l’absence d’os et de fossiles de dragon. C’est pour cette raison même que la théorie de Dickinson est impossible à prouver. En effet, il s’est pris à son propre jeu, et sa merveilleuse théorie doit – pour l’instant – rester juste une hypothèse alléchante.

Mais les observations de dragons ailés se produisent encore dans l’ère moderne. Imaginez un globe fantomatique et éthéré de lumière qui semble flotter dans le ciel nocturne. En occident, cela serait sans doute appelé un ovni, et certains le qualifierait de vaisseau spatial extraterrestre.

Selon une étude anthropologique récente, les premières légendes de dragons sont arrivées en Europe au paléolithique, depuis l ‘Afrique
le sud de la Namibie

Pour le peuple Namaqua de Namibie, cependant, cette lumière signifierait quelque chose d’infiniment plus terrifiant – un dragon de l’apocalypse. Les Namaqua signalent de telles créatures depuis des décennies. Leur serpent volant est décrit comme étant de la taille d’un grand python, jaune, moucheté de brun. De son crâne, deux cornes germent, et une paire d’ailes ressemblantes à des chauves-souris poussent derrière la tête. Le plus étrange :  une boule de lumière rougeoyante est censée briller sur son front. Cela rappelle de façon frappante les perles ou les bijoux magiques qui étaient selon les légendes incrustés dans les têtes des dragons asiatiques. Il serait facile de cataloguer cela comme du folklore indigène, cependant des colons européens les ont vus ainsi.

En janvier 1942, Michael Esteruise, 16 ans, s’occupait des moutons lorsque quelque chose sort d’une grotte au sommet d’une colline voisine et lance une attaque.

« J’ai entendu un bruit comme du vent soufflant à travers un tuyau, puis soudain le serpent s’est mis à voler dans les airs, vers moi… .il a atterri avec un bruit sourd et je me suis jeté hors de son chemin. Le serpent a dérapé, jetant du gravier dans toutes les directions. Puis il s’est élevé dans l’air à nouveau, passant juste au-dessus d’un petit arbre, et est retourné sur le  sommet d’une colline tout proche « 

vue d’artiste du serpent volant namibien

Michael avait été envoyé par son père – propriétaire d’une vaste ferme à Keetmanshoop, dans le sud de la Namibie – pour s’occuper du « mumbo-jumbo » indigène qui lui avait coûté à la fois des hommes et l’argent. Tous ses ouvriers agricoles étaient partis après qu’il eut ignoré leurs histoires d’un serpent volant géant qui flottait dans les airs au-dessus des montagnes où paissaient ses moutons. Il a finalement mandaté son garçon pour montrer à ces « sauvages ignorants » la folie de telles croyances. Le garçon n’est pas revenu. Il a été retrouvé plus tard inconscient, et quand il est revenu à lui, a raconté son histoire dramatique. Curieusement, il a raconté que le serpent sentait le « laiton ( alliage zinc + cuivre) brûlé ». La police et l’agriculteur sont venus enquêter juste à temps pour apercevoir le serpent ailé ramper dans sa grotte. Des bâtons de dynamite allumés ont été lancés à sa suite. Après les explosions, ils ont entendu un faible gémissement pendant un certain temps, qui a finit par s’éteindre.

Cet incident a fait l’objet d’une enquête par une autorité non moins compétente que le Dr Marjorie Courtenay-Latimer, une femme immortalisée à jamais dans les annales de la cryptozoologie comme la découvreuse du coelacanthe (Latimeria chalumnae) – un poisson archaïque que l’on croyait éteint depuis 65 millions d’années. Elle a interviewé le garçon qui l’a emmenée sur les lieux de l’attaque. Elle ne pouvait pas voir la bête, mais observa le grand sillon qu’elle avait creusé dans la poussière. Elle a également remarqué l’absence de petits animaux comme les oiseaux et les rats.

Marjorie Courtenay-Latimer correspondait avec Roy Mackal au sujet des événements de Keetmanshoop, elle lui fit part de son hypothèse: pour elle il s’agissait probablement d’un python blessé rendu agressif, au comportement erratique, une théorie que Roy Mackal rejeta et qui le poussa à venir enquêter lui même sur ce dragon africain.
Roy Mackal au Congo dans les années 1960 à la recherche d’un autre reptile mystérieux, le Mokélé Bembé

En 1988, le professeur Roy Mackal – mieux connu pour ses excursions au Congo – a enquêté sur des témoignages fantastiques issus d’ une propriété isolée appartenant à des colons allemands. Les habitants ont décrit une créature massive sans plumes, d’une envergure de neuf mètres, qui a plané entre deux collines distante l’une de l’autre d’environ 2km, au crépuscule. La chose semblait avoir des repaires dans les crevasses des collines.  Les membres de l’équipe ont découvert les restes de carcasses d’autruches dans des zones très inaccessibles, et ont conclu que les créatures avaient chassé, avant de ramener leur proie dans la zone du nid. Mackal est retourné aux États-Unis sans avoir trouvé l’animal, mais peu de temps après, un membre de son équipe a eu de la chance. James Kosi – qui était resté en Namibie pendant un certain temps – a vu le monstre d’une distance d’environ 300 mètres. Il l’a décrit comme un planeur géant, noir, avec des marques blanches.

Au milieu des années 1970, la plus intense vague d’observations modernes de dragons a atteint son apogée. La scène de cet épisode se trouvait être la vallée du Rio Grande, et sa star principale :  une horreur reptilienne que la presse a alors surnommé « Big Bird ». La région n’était pas une friche désolée, mais une zone semi-urbaine cosmopolite du Texas. Des hordes d’adolescents armés erraient alors dans les rues dans l’espoir d’encaisser la récompense offerte pour la capture du monstre. Les ornithologues ont essayé désespérément d’expliquer la apparitions comme émanant de quelques espèces banales et connues. Les pélicans, les hérons et les hiboux figuraient parmi ces théories hâtives. Ceux qui avaient vu la chose savaient qu’il ne s’agissait pas d’ un oiseau au pedigree normal. Certaines des observations ont été faites par des témoins multiples.

Big Bird fit les gros titres de la presse américaine en 1975

À la mi-janvier 1976, deux sœurs – Libby et Deany Ford – ont vu un oiseau noir de la même taille que «  big bird »  qui se cachait au bord d’un étang près de Brownsville. En comparant plus tard avec ce qu’elles ont trouvé dans les livres, elles l’ont identifié comme un Pteranodon – un gigantesque ptérosaure à crête éteint il y a 65 millions d’années.

L’observation suivante n’était pas seulement une observation collective, mais elle a impliqué trois enseignants d’école primaire. Le 24 février, Patricia Bryant, Marsha Dahlberg et David Rendon se rendaient en voiture le long d’une route isolée au sud-ouest de San Antonio. Ils ont pris peur quand un énorme animal ailé a volé près du sol sur la route, jetant une ombre énorme avec ses ailes. Le trio a estimé son envergure à plus de six mètres. Tous ont dit qu’il avait d’étranges ailes osseuses. Rendon a été particulièrement frappé par cela.

« … il avait d’énormes ailes, mais les ailes étaient très particulières comme, il avait une structure osseuse, vous savez, comme quand vous tenez une chauve-souris par les extrémités de l’aile, il y a des os au sommet des ailes et entre les deux. « 

La bête était pratiquement aussi haute qu’un poteau télégraphique et a aurait eu une crête proéminente. En arrivant à l’école, ils ont cherché dans une pile d’encyclopédies jusqu’à ce qu’ils trouvent une correspondance – le ptéranodon encore une fois. 

Ptéranodon, d’une envergure de 7m, vivait il y 85 millions d’années dans ce qui est aujourd’hui l’Amérique du nord

Ailleurs, d’autres monstres reptiliens volants ont été vus au-dessus de l’Amérique.

En 1783, un orfèvre et sa fille ont été pris en chasse sur la colline de Rattlesnake Hill près de Silver Run, Maryland. Ils ont décrit la créature comme « un dragon ardent aux mâchoires béantes ».

Dans une lettre au Fredrick News – un journal dans le Maryland – un homme qui s’est signé « R.B » a affirmé avoir vu un dragon. À 6h30 un matin ce jour de 1883, alors qu’il se tenait au sommet d’une colline, il vit un dragon monstrueux avec des globes oculaires éclatants, une large bouche et une langue qui pendait comme une flamme de ses mâchoires. La créature s’élève dans le ciel puis plonge au-dessus du mont Catotcin. Cela résonne comme le même type de créature décrite plus haut.

En 1873, dans le ciel de Bonham, au Texas, un serpent volant se manifeste. Des hommes travaillant dans une ferme ont vu un serpent rayé jaune, de la taille d’un poteau télégraphique, flottant dans le ciel. La créature s’enroulait, puis se précipiterait vers l’avant comme si elle frappait quelque chose. Peu de temps après, la bête a été vue au-dessus de Fort Scott, Kansas.

L’enquêteur en paranormal Ken Gerhard a récemment publié un ouvrage traitant du phénomène des reptiles volants aux USA

C’était peut-être le même animal que l’autrice Mari Sandoz avait décrit plus tôt :

« Dans les moments difficiles de 1857-1858, il y avait ces histoires d’un serpent volant qui planait au-dessus d’un bateau à vapeur de la rivière Missouri, ralentissant comme pour un atterrir… Au crépuscule, c’était comme un grand serpent ondulant, entrant et sortant des bas nuages, expirant du feu semblait-il, avec des stries éclairées le long des côtés. « 

La scène s’est déroulée dans le comté de Darlington, Caroline du Nord en 1888. Des témoins ont affirmé avoir vu un reptile ailé de plu de 4m de long qui volait aussi vite qu’un faucon et qui avait fait un sifflement. Des rapports ont également été signalés dans trois comtés voisins

En 1891, les cieux au-dessus de Crawfordsville, Indiana furent hantés par un reptile ailé de 6m de long et 2m50 de large qui avait l’habitude de fondre en piqué jusqu’au niveau du sol en battant ses ailes frénétiquement. Le dragon s’est manifesté pendant deux nuits puis a disparu.

Crawfordsville Daily Journal, du 5 september 1891: témoignage de deux témoins :
[Il était] d’environ 6m de large et se déplaçait rapidement dans l’air grâce à  plusieurs paires de nageoires latérales. . . . Il était d’un blanc pur et n’avait aucune forme définie, ressemblant quelque peu à un grand linceul blanc équipé d’ailettes propulsives. Il n’y avait ni queue ni tête visibles mais il y avait un grand œil enflammé, et une sorte de sifflement plaintif a été émis par une bouche qui était invisible. Il flottait comme un drapeau dans le vents au fur et à mesure qu’il avançait et donnait fréquemment un grand tortillement comme s’il souffrait d’une agonie inexprimable. Pour certains il ne s’agissait que d’un essaim de pluviers kildir désorientés par la récente installation de l ‘électricité en ville.

Dans une lettre publiée dans Occult review de décembre 1917, (par un homme qui se qualifiait lui-même d’ « aviateur philosophique ») – l’auteur avait été informé d’une rencontre entre un pilote aérien de la Première Guerre mondiale et un dragon. Alors qu’il se trouvait à une hauteur considérable, le pilote avait vu un dragon s’approcher rapidement de lui. Il fit plonger son avion pour éviter une collision avec le reptile coloré. En atteignant la terre, il ne dit rien à ses collègues de peur qu’ils le pensent ivre. Ce témoignage est suspect d’abord parce que les détails manquent. L’auteur,  le témoin sont anonymes, et l’emplacement n’est même pas mentionné. L’observation peut avoir été causée par la privation d’oxygène à une grande hauteur. Pourtant, un autre témoignage semblable suffit à re-donner du poids à l’histoire du pilote.

The Occult Review était un mensuel illustré britannique paru entre 1905 et 1951 publiant des articles et de la correspondance ecrits par les principaux occultistes de l’époque, dont Aleister Crowley
le témoignage original de l ‘ »Aviateur philosophe »

Une nouvelle fois, l’Occult Review a repris l’histoire avec une lettre de Georges Lajuzan-Vigneau imprimée en avril 1918. Il affirme avoir vu une lettre dans un journal Français en 1909. L’histoire implique trois aviateurs qui ont rencontré  dans le ciel un dragon bleuté énorme, qui a rattrapé leurs avions, et a continué à gentiment voler à la même vitesse, parallèlement à eux. Les hommes paniquèrent, et commencèrent à descendre de l’avion, après quoi le dragon s’empara d’un des trois pilotes, et s’envola avec lui. Une histoire sombre, avec peu de preuves pour l’étayer.

La lettre originale de Georges Lajuzan-Vigneau

En octobre 2001, Stevenson Fisher de Camden, Minnesota a vu un monstre volant avec une envergure de 7m. La créature grise avait des ailes de cuir ou de peau fine au lieu de plumes. Fisher a dit qu’il pouvait voir la lumière à travers les ailes. Il a volé près des fils télégraphiques et le toit de sa maison. Fisher a utilisé ces repaire pour évaluer la taille du monstre. Il a encore vu la même créature (ou une autre de la même espèce) cet hiver-là.

Linda S. Godfrey, chercheuse en cryptozoologie a été contacté par des témoins qui ont affirmé avoir vu des dragons dans le Wisconsin en 2007. Un jeune homme qu’elle appelle «Jim» (un pseudonyme) a écrit ce qui suit …

Autrice, enquêtrice et artiste Linda S. Godfrey a écrit plus de 18 livres sur des créatures, des phénomènes et des personnes étranges

« Le 7 octobre 2007, à Oconto Falls, Wisconsin, certains de mes amis et moi étions à une arcade maintenant fermée. Alors que nous étions à l’extérieur sur le froid, sous une nuit partiellement nuageuse, l’un des gars qui était là, de Green Bay a dit qu’il pensait avoir vu quelque chose dans le ciel. La plupart des gens étaient sceptiques, mais nous avons alors décidé de nous allonger sur l’herbe et sur les fourgonnettes et les camions ainsi peut-être nous pourrions voir ce que c’était.

Après une quinzaine de minutes de conversation et de rires, ces émotions ont changé pour la surprise et la stupéfaction, tandis que nous regardions un énorme dragon blanc mais bronzé voler au-dessus des nuages. Nous savions qu’il devait être un dragon, parce que comment d’autre voulez-vous décrire quelque chose dont le vol était presque silencieux, qui était plus grand qu’un avion, avait une queue et des ailes de chauve-souris, long cou, une étroite tête pointue et des écailles?

Je me souviens avoir remarqué les écailles parce qu’elles reflétaient faiblement la lumière des lampadaires en dessous. Nous avons pensé que peut-être nous inventions des choses, mais cinq minutes plus tard, il a volé à nouveau, cette fois dans la direction opposée. Les huit habitants de Green Bay voulaient rester, mais ils ont dû partir. Ils espéraient en voir d’autres à la maison.

Moi et mon ami K, cependant, a décidé d’aller à ma maison et se sont couchés dans la cour et regarder. Ma mère s’est jointe à nous, ne croyant pas vraiment tout cela. Mais alors qu’elle était sur le point de partir, un autre grand a volé juste au-dessus de la maison. Si je me souviens bien de ses mots   » Je n ‘en crois pas un mot… Je suis fatiguée et je vais me coucher…..oh !! …nom de dieu !! « 

Nous en avons vu quelques un plus petits après cela, mais pas autant que cette nuit-là. Je crois qu’ils étaient en migration à cette époque. J’espère que je vais les revoir en Octobre prochain. Quand on en a parle à l’école,  l’une des filles de notre groupe a affirmé avoir vu la même chose avec son cousin deux ans plus tôt ».

Depuis 2011 il y a une équipe de football féminin dans le Wisconsin, voici son emblème

Linda a plus tard été en contact avec la mère de Jim qu’elle surnomme « Janet ». Jim avait téléphoné à sa mère pour qu’elle vienne le chercher et lui avait raconté ce qu’il avait vu. Janet pensait que son fils plaisantait et elle est partiele chercher. Elle a remarqué une ombre traversant un parking, puis a vu une boule de feu, bleu avec orange autour traverser d’est en ouest le ciel. Jim lui a dit que lui et ses amis avaient vu la même chose avant l’arrivée du dragon. Janet a ensuite ramené son fils à la maison.

Linda a également parlé à Jill, la sœur de Jim. Jim l’avait poussée à rester en place. Le couple gisait sur un trampoline dans leur dernière année en regardant le ciel. Ils ont vu une boule de feu foncer d’est en ouest, suivie rapidement d’une autre qui se déplaçait d’ouest en est. Puis ils ont entendu un cri fort qui a fait aboyer tous les chiens du voisinage. Jill :

« Alors que nous regardions le ciel, venant de l’ouest, de la rivière jusque chez nous, nous avons vu ce qui semblait être – et c’est la seule façon de le décrire, un dragon. Il voltigeait de haut en bas, ne battant jamais ses ailes, un peu comme une sirène est … en fait il n’a jamais battu ses ailes,  du tout. Et il avait l’air presque crème. Le dessin le montre une vue de dessous. C’est l’estomac m’a rappelé le dessous d’une vache, torse baril, et d’où nous étions où il avait l’air aussi grand qu’une vache. Je me souviens que la lune était très brillante et pleine cette nuit-là. Il avait une tête en forme de serpent et une queue longue. « 

La créature volait seulement 50m au-dessus de leur maison de deux étages. Après avoir regardé des photos de ptérosaures ils ont jugé que la structure de l’aile était très différente. La famille a également vu de plus petits dragons qu’ils ont pris pour être les jeunes des plus grands. Les petites créatures semblaient jouer en s’encerclant les unes les autres. Elle a poursuivi son témoignage :

« Je me fiche de ce que disent les scientifiques, ce n’était PAS un ptérodactyle. Je pouvais voir qu’il avait des écailles nacrées et pâles. Et la boule de feu est venue de sa bouche. Ils étaient beaux et volaient gracieusement. Je pouvais voir qu’ils avaient quatre jambes, aussi. Ils étaient cachés sous eux comme quand un oiseau vole. « 

Aurores boréales en 2019 et 2017 au dessus de l ‘Islande, formes qualifiées par la Nasa qui les a photographiées de  » surprenantes »

En 2010, le volcan islandais Eyjafjalljokull est entré en éruption en crachant des nuages titanesques de cendres dans l’atmosphère et en clouant au sol des avions pendant plusieurs semaines. Un local regardant l’éruption a vu quelque chose autour du volcan. Il s’est rendu compte que ce qu’il a vu devait être énorme en raison de la grande distance depuis laquelle il observait. Au début, il pensait que c’était un avion jusqu’à ce qu’il discerne un battement d’ailes..

Dans un e-mail à Lars Thomas, biologiste danois et cryptozoologue, il a dit ce qui suit:

 » Comme je le vois,  il n’y a que deux explications possibles, soit j’imaginais le tout, soit ce que j’ai vu était en fait un dragon. Je trouve cela très difficile à croire, mais là encore, je ne pense pas que je pourrais imaginer quelque chose comme ça. « 

Le 18 mars 2012, dans la partie sud du comté de Fayette en Pennsylvanie. Un homme promenait son chien dans une zone rurale vers 23 h 45. Il était devant chez lui et loin de toutes les lumières quand son attention et son regard ont été attirés en hauteur après avoir entendu un bruit de hurlement provenant d’au-dessus de sa tête.

Volant au-dessus de lui à une distance d’environ 150 mètres était une grande créature volante qui, «ressemblait à un dragon« . Comme la créature volante passait, il a été en mesure d’obtenir un bon aperçu de l’étrange animal volant. Le corps était long d’environ 7 mètres, d’environ 5 mètres 50 de large, et semblait être brillant avec un corps comme réfléchissant, sans écailles. Sa couleur était foncée, brun auburn. Au bout des ailes, il semblait y avoir 3 à 4 doigts en formes de serres. Les bras autour des ailes semblaient musclés. Les ailes étaient assez épaisses, pas comme de la peau. Il semblait y avoir une nageoire arrière des deux côtés de son corps, et la créature montrait une queue en forme de tête de flèche. Le témoin a également vu ce qui semblait être deux pattes arrière allongées. La créature avait une forme de cône autour de la tête qui finissait par s’aplatir sur la base du cou.

La caractéristique physique la plus étrange que le témoin m’a mentionnée était que la bouche et les yeux étaient illuminés avec, «une lueur orange très inquiétante». Alors que la créature survolait un arbre au bas de la cour et s’éloignait au loin, le type entendit un bruit profond, semblable à la corne de brume d’un bateau. L’observation a duré environ 20 secondes.

A suivre : les dragons asiatiques

Richard Freeman, membre éminent du Center for Fortean Zoology, http://www.cfz.org.uk/, il est la définition même du cryptozoologue : un passionné, un aventurier, un écrivain, un libre-penseur, quelqu’un qui consacre sa vie à enquêter sur les mystères du monde animal, aux quatre coins du monde. Son dernier ouvrage est disponible notamment ici : https://www.bookdepository.com/Adventures-Cryptozoology-Richard-Freeman/9781642500158

3 commentaires

  1. Tout aussi passionnant…
    L’imaginaire et la réalité s’entrechoquent, s’épousent même !
    Cet article est une belle démonstration de ce que l’humanité est capable de produire à différents endroits de la planète, avec différentes croyances, différents peuplements, sans même se croiser. Au final, tous ces êtres-humains arrivent à produire une communauté de mythologie, qui n’est pas sans incidence. On est obligé de se poser la question, comment se fait-il qu’il y ait autant de corrélations entre certaines manifestations, visions, récits, traces orales ou écrites ?
    En lisant ces articles, on comprend qu’il existe de manière assez universaliste une sorte de « communauté de l’inconscient et du symbolisme », une sensibilité au monde où toutes nos peurs ancestrales se matérialisent dans la création de tous ces univers de fascination.
    Je pense que je vais introduire votre blog en décrivant très humblement ce que sont la cryptozoologie et la cryptoanthropologie, et puis je mettrai le début d’un de vos articles, pour la suite il faudra cliquer sur « suite ».
    Je dois trouver l’article qui fonctionne le mieux avec mon blog, afin de ne pas dérouter mes abonné(e)s.
    Je vous préviendrai, en ce moment je manque de temps…
    Corinne
    P.S: les aurores boréales sont époustouflantes et si mystérieuses !

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    1. Exactement c’est ce que nous aimons , quand les frontières entre imaginaire et réel s’estompent. Dissiper des brouillards en abordant sérieusement le fantastique, l’obscure. Croiser les disciplines, mais pas l’orthodoxie, flirter avec l ‘incongru, l ‘inconvenant, et plus que tout un respect infini pour la parole humaine, la croyance, le témoignage.
      Plus concrètement, les articles oscillent entre histoire du folklore et science » freaks », avec une certaine obsession pour les autres humanités, qu’elles soient naines, velues, couvertes d’écailles…
      C’est bien dommage, mais on doit le constater, ce n ‘est pas dans l ‘air du temps. Corinne, merci de l ‘idée d’introduire notre blog mais je pense que cela ne sera pas facile à vendre à vos lecteurs. pardonnez moi l ‘expression, mais vous êtes un oiseau rare !

      Aimé par 1 personne

      1. Merci pour votre réponse, vous êtes adorable !
        Le film Freaks notamment, je ne suis pas sûre qu’aujourd’hui il jouisse d’une bonne réputation. À l’heure de la cancel culture, ce genre de cinéma est surement considéré comme une abomination. Alors que l’histoire est magnifique. j’adore ce film.
        Bien à vous et surtout continuez !!
        La mode n’est pas une référence, la culture se fout bien de ce qui est ou pas à la mode. Et votre travail est à la fois culturel, scientifique et historique. Il a sa place en ce monde.
        Corinne

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