Livre : Portals and Monsters

Nous n’avons pas besoin de présenter Adam Davies gentleman explorateur, expert és cryptides. Mais on peut rappeler tout de même qu’Adam a parcouru plusieurs fois le monde entier, sur les traces de créatures fantastiques. Qu’il est l’un des rares à avoir su en faire son métier, il a beaucoup écrit, filmé sur le sujet et a contribué à populariser cette quête auprès du grand public. Son amabilité et sa modestie en font un exemple, surtout à notre époque. Nous avons pu échanger avec Adam Davies au sujet de la publication de son dernier ouvrage, un roman intitulé Portals and Monsters.

Adam Davies a publié plusieurs ouvrages de récits d’expéditions

Adam Davies : J’ai commencé à écrire des romans pour deux raisons différentes. Quand j’ai publié le premier roman, The revenge of the hairy man, j’ai eu un long covid et ça m’a aidé à me sortir d’un brouillard cérébral, cela m ‘a permis de concentrer mes pensées, comme un véritable exercice académique. Portals and monsters part d’une expérience désagréable que j’ai vévue dans l’Oregon, j’ai eu envie de créer une histoire fantastique à propos de ça, presque comme un processus cathartique, c’est ce qui m’a poussé à l’écrire.

Intitulé Portals and Monsters, ce livre de près de 200 pages, développe une histoire solide à plusieurs facettes, selon plusieurs angles de vue de différents personnages. Comme dans tous les scenarios bien ficelés, ces fils narratifs se rejoignent dans la dernière partie du livre, pour tisser une fin trépidante. C’est une histoire digne d’être adaptée à l’écran, et je vous en recommande la lecture ( en anglais uniquement pour l’instant). Pour éviter tout risque de dévoiler malencontreusement l’intrigue, nous n’en diront pas plus. Sachez simplement que si vous être lecteur régulier de notre blog, ou familier de la cryptozoologie et de certains aspects du paranormal, vous ne serez pas dépaysé.

Adam Davies : Je voulais que le roman soit court et percutant avec des phrases courtes et que cette structure rappelle celle en vogue dans les années 1950. Il y avait ces magazines populaires de science-fiction des années 1950 que les gens lisaient, j’ai voulu créer quelque chose comme ça, mais pour les temps modernes. Je n’étais pas là dans les années 1950 mais J’aimais lire ce genre de choses quand j’étais plus jeune, alors je voulais reprendre ce style pour l’âge moderne. J’encourage la lecture, cela me dérange que beaucoup de gens ne lisent pas de livres, alors je voulais voir si je pouvais faire quelque chose qui s’adresse à eux. En tout cas, ce n’est pas une histoire d’argent ces livres ne seront jamais des best-sellers.

Le point de départ de ce livre, est donc une situation vécue par Adam Davies au cours d’une expédition. Adam a été souvent très près de créatures supposées ne pas exister, c’est un fait. Dans cet article de notre blog, nous avions par exemple évoqué les découvertes d’Adam Davies au sujet de l’Orang Pendek de Sumatra. Il a expérimenté lors de ses multiples expéditions des situations difficilement imaginables, ou racontables.  Dans les massifs obscurs, au creux de pics embrumés, désolés, dans les marécages infestés, les bois maudits, les événements prennent parfois l’allure d’un film d’horreur.

Adam Davies : J’ai toujours été intéressé par les mystères des créatures mystérieuses. Quand j’étais enfant, j’ai toujours aimé observer et suivre des espèces inconnues, j’ai toujours aimé être dans la nature sauvage, j’ai toujours été fasciné par des créatures comme les yétis  ou le  Mokélé M’bembé du Congo. Ce fut d’ailleurs une expérience incroyable d’aller là-bas. Un jour, après avoir enfin atteint le lac Télé, j’étais allongé sur un bateau une fois, épuisé après voir traversé le marais de Likouala-véritable enfer sur terre, j’ai vu un gorille pointant son nez me regarder du haut des arbres. Oui, j’ai fait des choses incroyables, je suis très chanceux, comme la plupart du mes voyages ont été financés par mon argent personnel,  sur mon temps libre, j’ai dû vivre comme les locaux, cela m’a apporté des expériences uniques, par exemple jouer de la batterie avec les pygmées. Ce que j’aime avec les expéditions sur le terrain, c’est être dans la nature, ressentir cette connexion avec elle, je ne suis pas vraiment heureux d’être dans les villes.

Selma est un monstre lacustre légendaire censé vivre dans le lac norvégien Seljord, long de 13km

Adam Davies : Une rencontre traumatisante que j’ai eue fut avec le serpent Seljord, l’équivalent norvégien du monstre du loch ness, je l’ai vu et je ne l’oublierai jamais. Il ondulait et bougeait, il était noir, avec des bosses sur le dos; et je l’ai vu assez clairement là-bas en Norvège. C’est à ce moment-là que moi et le reste de l’équipe avons capté avec nos hydrophones ce qui a été décrit comme provenant d’une espèce inconnue. Je fais donc cette affirmation en toute légitimité.

Certains ont connu ce sentiment, lors d’ une rencontre avec un cryptide, plus ou moins proche, provoquée ou subie. C’est difficile à imaginer. Pour la majorité d’entre nous, il y a le désir de vivre, ou plutôt subir ces poussées d’adrénalines, qui nous font toucher du doigt une réalité qui jusque-là n’était que virtuelle. Parfois les choses semblent si folles, si impossibles qu’il semble vain de tenter de partager son expérience, même dans le cercle rassurant des amateurs de cryptozoologie. 

Ces « secrets » d’expéditions, il est donc bien compréhensible qu’Adam Davies les garde en partie pour lui-même.  Difficile de démêler ce qui est issu des expériences de terrain, ou ce qui émane de l’imagination de l’auteur, il reste que Portals en Monsters nous fait en quelque sorte vivre la vie d’un « chasseur de monstres », au plus près.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’aventure n’est pas terminée.

Adam Davies : Ce que je recherche, c’est obtenir des preuves scientifiques. C’est à dire remettre mes preuves à des scientifiques crédibles qui peuvent les analyser. Et si cela ne se révèle pas ce que j’attendais, ou ce que j’espérais, c’est de bonne guerre, il suffit simplement de passer à autre chose. Il n’y a pas d’ego à avoir ce sujet. Mes dernières recherches concernent le bigfoot dans l’Ohio pour essayer de voir si je peux obtenir des preuves tangibles qui peuvent être analysées et corroborées. Pour tout ce qui concerne le bigfoot, nous avons besoin d’une image claire pour avancer, je veux dire vraiment indiscutable, mieux que le film Patterson-Gimlin. Une affirmation extraordinaire requiert une preuve extraordinaire .